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le voleur de morts

  • Le Voleur de morts de Tess Gerritsen

    Le Voleur de morts

    de

    Tess Gerritsen

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    "20 mars 1888

    Très chère Margaret,

    Je te remercie des condoléances que tu m'as exprimées avec tant de sincérité pour la perte de ma bien-aimée Amélia. L'hiver a été pour moi très difficile puisque, quasiment chaque mois, j'ai vu disparaître un être cher, emporté par l'âge ou la maladie."

    Ce roman débute par une lettre où un certain O.W.H promet de raconter tout ce qui s'est réellement passé en 1830.

    Puis, de nos jours, on fait la connaissance de Julia qui, suite à son divorce, vient de s'acheter une maison dans le Massachusetts. En voulant planter de nouvelles fleurs, elle déterre un cadavre. Celui d'une femme assassinée il y'a plus d'un siècle.

    Comme la police refuse de l'aider à faire la lumière sur ce corps, elle décide d'entreprendre sa propre enquête. Une enquête qui va la mener sur les traces du "Faucheur", un serial killer qui aurait sévi à Boston en 1830.

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    Je n'avais jamais entendu parler de ce roman policier ou de cette auteure avant qu'une collègue ne me prête cet ouvrage en m'assurant qu'il me plairait. Effectivement, quand j'ai parcouru la quatrième de couverture, j'ai été immédiatement intéressée par l'intrigue et je n'ai pas tardé à me lancer.

    Ce livre s'articule principalement autour de deux arcs narratifs aux temporalités différentes: d'un côté, on suit Rose et Norris en 1830; de l'autre, on découvre le récit contemporain de Julia.

    J'ai préféré la partie plus ancienne de la narration. C'est d'ailleurs elle qui prend le dessus dans Le Voleur de morts.

    Boston, 1830, Rose vient de débarquer de son Irlande natale. Elle a rejoint sa sœur Auria et survit en exploitant ses talents de couturière. Mais Auria, enceinte, a du mal à accoucher et est envoyée à l'hôpital. Rose l'accompagne et la veille dans une grande chambrée où d'autres parturientes se meurent de fièvre puerpérale.

    Dans le même établissement de soins, Norris suit des études de médecine. D'origine paysanne, il a dû se résoudre à voler des cadavres la nuit dans les cimetières pour financer ses cours.

    Un soir, alors qu'il rentre d'une de ses tournées funèbres, il entend les cris de Rose et découvre avec horreur le cadavre atrocement mutilé d'une des infirmières.

    Cette victime n'est que la première. Bientôt, les cadavres s'amoncellent. Tout porte à penser que Norris pourrait être le coupable....

    L'intrigue policière, bien menée, permet de s'immerger dans le Boston du début du 19ème siècle. On apprend beaucoup de choses sur les conditions d'accouchement des femmes (beaucoup d'entre elles mourraient en couches dans des grandes salles, après avoir donné la vie) et sur les études de médecine. La réglementation américaine, contrairement à la française, ne permettait pas d'avoir accès à assez de cadavres pour permettre aux universitaires de se faire une bonne idée du fonctionnement du corps. C'est pour cette raison que les déterreurs de cadavres pullulaient. De plus, aucune règle d'hygiène n'était respectée. Les médecins, en sortant d'autopsies, pouvaient ainsi toucher les malades sans s'être lavé au préalable les mains.

    A cette description du monde médical s'ajoute une autre des conditions de vie dans l'Amérique de 1830. A la misère du dortoir où doit dormir Rose s'oppose la grande richesse des demeures des professeurs reconnus. Au fil des pages, tous les milieux sociaux sont évoqués.

    Les péripéties s'enchaînent, les meurtres aussi....Et je dois avouer que je ne m'attendais pas à cette résolution de l'énigme policière.

    En revanche, comme je le disais plus haut, j'ai moins adhéré à l'arc narratif moderne. Selon moi, il aurait pu aussi bien ne pas exister car il n'apporte pas grand chose. Je regrette que Tess Gerritsen n'ait pas choisi de le supprimer.

    Bref, vous l'aurez compris: un roman policier intéressant et très fouillé d'un point de vue historique mais qui aurait mérité de ne se dérouler qu'à une époque.

    Pocket, 2011, 472 pages, 7,90 €