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  • The Shop around the corner d'Ernst Lubitsch

    The Shop around the corner 

    un film d'Ernst Lubitsch

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    Parmi mes intentions de 2022, figure celle de voir ou de revoir de vieux films. Pour renouer avec cette passion de l'enfance et de l'adolescence où je puisais dans la vidéothèque familiale et où les visionnages avec mes parents, mon frère ou ma grand-mère de longs métrages qu'ils tenaient à partager constituaient des moments de fête. Et puis, je crois que derrière cette intension, se dissimule également la volonté de revenir aux « classiques », tant en littérature comme au cinéma. Comme si j'avais besoin de me replonger dans ces narrations d'un autre temps.

     

    Aujourd'hui, je vous parle de The Shop around the corner, une de mes œuvres chouchous que j'ai revue avec plaisir ce week-end et qui est également connue sous le titre de « Rendez-vous ». Elle est adaptée de la pièce Parfumerie de de Miklos Laszlo et réalisée par Ernst Lubitsch.

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    L'action se tient à Budapest, dans les années 30. Elle met en scène une boutique au coin de la rue. La boutique de maroquinerie de M. Matuschek. On y croise notamment Pepi, le coursier qui contrefait sa voix au téléphone pour échapper à certaines livraisons ; le si bienveillant Pirovitch ; le mielleux M. Vadas ; la nouvelle venue Klara Novak et M. Kralik. Autant de personnalités qui se croisent jours après jour et entremêlent leurs quotidiens. Un peu à l'image d'une famille qui se soutient, qui se fait confiance, qui doit composer avec ses différences et qui peut se chamailler. Comme M. Kralik et Klara Novak qui ne cessent de se quereller. Pour la couleur d'une blouse. Pour une boîte à cigarettes qui joue les Yeux Noirs quand on l'ouvre. Tout est prétexte pour ces deux-là. Et, comme vous l'aurez deviné, bien des surprises les attendent.

    A la fois comédie romantique, comédie sociale (dans certaines conversations, se dessine la crise de l'époque et la question du chômage ou du coût de la vie), comédie mélodramatique où la solitude à l'époque des Fêtes de Noël peut se faire encore plus ressentir, ce film se regarde avec un grand bonheur. Peut-être que cela tient à cette fameuse « Lubitsch touch », cette manière tendre qu'a cet artiste de mettre en scène des personnages pleins de nuances et de failles. Des personnages qui reflètent bien des situations de nos existences où les rires et la joie peuvent côtoyer les larmes mais où demeure toujours une forme d'élégance.

    Les acteurs se révèlent tous formidables. A commencer par le duo Sullavan/Stewart. Ils incarnent à merveille ce « couple » qui se déteste et se découvre en même temps dans un rapport sans cesse ambivalent et redéfini. Chacune de leurs séquences est habitée. Par leurs attitudes, par leurs répliques. Mais cette paire n'est pas la seule que j'apprécie dans Rendez-vous. Il y a également celle formée par Stewart/Bressart, Kralik/Pirovitch dont l'amitié et la complicité se ressentent dans de nombreuses séquences. Comme celle formidable devant la vitrine d'un restaurant ou celle du portefeuille pour Noël.

    D'autres dynamiques s'instaurent au fil des images, comme celles avec M. Matuschek. Le patron qui a tout investi dans sa boutique et se positionne par rapport à certains de ses employés dans une relation paternelle.

    Toutes les situations sonnent juste. Grâce à l'interprétation, grâce aux dialogues, grâce au regard de Lubitsch. Cette manière qu'il a de filmer et de faire des gros plans notamment sur les visages de ses interprètes. Comme celui incroyable où une main ne trouve rien dans une boîte aux lettres et où un œil exprime toute la tristesse et l'incompréhension de l'abandon.

    Bref, vous l'aurez compris : pour moi, The Shop around the corner fait partie de ces longs métrages formidables : à la fois pleins de charme, de vivacité et d'émotion. Rien n'est en trop et tout est à redécouvrir à chaque fois car chaque plan peut nous apparaître différemment. Si vous ne le connaissez pas encore et/ou si vous avez aimé Vous avez un message ? De Nora Ephron avec Meg Ryan et Tom Hanks qui s'en est inspiré, je ne peux que vous inviter à le visionner.