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coup de coeur

  • Premiers bonheurs

    Premiers bonheurs

    de

    Véronique Joffre

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    Pour la médiathèque, je commande souvent avec une collègue les albums à destination des bébés. Et je crois que les albums qui me touchent le plus sont ceux qui se révèlent universels. Comme cette petite pépite.

    Un imagier-album autour des premiers bonheurs. Car il n'est jamais assez tôt pour apprendre à savourer ce que chaque journée réserve comme joies.

    Apparaître ou se cacher/ Prendre son premier bain ou se laisser flotter/ Sentir l'air frais ou le parfum des fleurs. Autant de déclinaisons à hauteur d'enfants qui célèbrent les premiers apprentissages, le partage ou l'autonomie, les découvertes incessantes, l'environnement qui s'agrandit.

    Sur une dizaine de doubles pages qui se répondent ou se complètent, se dessine ainsi une sorte d'inventaire des premiers bonheurs. Des mots simples accompagnés d'images douces et poétiques. Des mots qui peuvent être complétés à la lecture par toutes les expériences heureuses vécues par l'enfant jour après jour. Une belle manière de lui permettre de reconnaître et d'exprimer ce qu'il veut garder. Jolis souvenirs à emmagasiner.

    Bref, vous l'aurez compris : j'aime beaucoup cet ouvrage de Véronique Joffre et je ne peux que vous le conseiller dès la naissance pour placer le bonheur au cœur de l'éveil du tout petit. L'aspect cartonné et les pages résistantes se prêtent tout à fait à cet usage.

     

  • The Jane Austen society

    The Jane Austen society

    de

    Natalie Jenner

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    J'aime les livres qui parlent de gens qui aiment les livres et qui en discutent entre eux, comme si les personnages des ouvrages mentionnées étaient de vraies personnes qui peuplaient non seulement leur imaginaire mais aussi leur vie.

    J'aime les livre qui parlent de Jane Austen. Car elle demeure une de mes autrices préférées depuis que j'ai découvert l'été de mes 12 ans Orgueil et préjugés. J'ai même réalisé un de mes rêves : aller dans sa demeure de Chawton, là où elle écrivait sur une minuscule table.

    Alors, forcément, je ne pouvais qu'aimer ce roman qui m'a été conseillé comme souvent par ma chère amie Aurélie.

    La première scène s'ouvre sur une rencontre. Celle entre une jeune Américaine venue sur les traces de son autrice fétiche et d'une jeune fermier de Chawton qui, en raison de la Grande Guerre, a dû renoncer à ses rêves pour aider sa mère. Quelques mots échangés et l'envie nichée au creux de la tête de ce héros de lire un jour Jane Austen.

    Les années passent. Et nous retrouvons le village de Chawton. Pendant la Seconde Guerre mondiale et juste après. Plusieurs personnages se croisent : un docteur, une insititutrice, la châtelaine, un fermier, une jeune élève prometteuse. Au fil des discussions et des séquences, nous comprenons et surtout ils comprennent leur amour commun pour Jane. Ce qui donne lieu à des conversations passionnantes pour la janéite que je suis (qui est la meilleure héroïne d'Emma ou d'Elizabeth Bennett ? A quel moment Mr Knightley a pris conscience de...?) Autant de questions que je pourrais soulever avec certaines de mes amies.

    Ces différents férus de Jane Austen vont donc se réunir. Pour sauver le cottage de Chawton et le transformer en lieu de pélerinage pour les visiteurs. Mais aussi parce que la littérature réunit et guérit. En effet, pour différentes raisons que nous allons découvrir, lire les a profondément aidés à certains moments de leur existence. Et bâtir ce projet en commun va avoir bien des répercussions sur leurs quotidiens.

    Même si cette idée principale des rencontres qui changent et de la littérature salut a déjà été plusieurs fois utilisée, je trouve qu'elle fonctionne très bien dans cette intrigue et avec le choix narratif de la multiplication des points de vue.

    On suit ainsi les pensées et les actions de plusieurs des protagonistes. Des pensées et des actions qui ne sont pas sans évoquer certaines trames austeniennes. Car comment ne pas reconnaître un soupçon de Persuasion ou un brin d'Emma dans certaines évolutions ? Sans oublier le fameux mauvais garçon toujours présent dans les romans de Jane, sorte de mélange entre Wickham, Willoughby ou Henry Crawford.

    Bref, vous l'aurez compris : un très joli voyage livresque, plein de déférence à Jane, de jolis basculements, d'amour de la littérature, de bibliothèques (ah ! Cette bibliothèque fabuleuse où on peut se perdre deux ans pour en faire l'inventaire) et de ce je ne sais quoi de charme british qui fait souvent toute la différence.

    Et maintenant, j'ai envie de relire tout Jane Austen et de me replonger dans tous les films qui lui sont dédiés.

    Orion, 2020, 306 pages

  • The Shop around the corner d'Ernst Lubitsch

    The Shop around the corner 

    un film d'Ernst Lubitsch

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    Parmi mes intentions de 2022, figure celle de voir ou de revoir de vieux films. Pour renouer avec cette passion de l'enfance et de l'adolescence où je puisais dans la vidéothèque familiale et où les visionnages avec mes parents, mon frère ou ma grand-mère de longs métrages qu'ils tenaient à partager constituaient des moments de fête. Et puis, je crois que derrière cette intension, se dissimule également la volonté de revenir aux « classiques », tant en littérature comme au cinéma. Comme si j'avais besoin de me replonger dans ces narrations d'un autre temps.

     

    Aujourd'hui, je vous parle de The Shop around the corner, une de mes œuvres chouchous que j'ai revue avec plaisir ce week-end et qui est également connue sous le titre de « Rendez-vous ». Elle est adaptée de la pièce Parfumerie de de Miklos Laszlo et réalisée par Ernst Lubitsch.

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    L'action se tient à Budapest, dans les années 30. Elle met en scène une boutique au coin de la rue. La boutique de maroquinerie de M. Matuschek. On y croise notamment Pepi, le coursier qui contrefait sa voix au téléphone pour échapper à certaines livraisons ; le si bienveillant Pirovitch ; le mielleux M. Vadas ; la nouvelle venue Klara Novak et M. Kralik. Autant de personnalités qui se croisent jours après jour et entremêlent leurs quotidiens. Un peu à l'image d'une famille qui se soutient, qui se fait confiance, qui doit composer avec ses différences et qui peut se chamailler. Comme M. Kralik et Klara Novak qui ne cessent de se quereller. Pour la couleur d'une blouse. Pour une boîte à cigarettes qui joue les Yeux Noirs quand on l'ouvre. Tout est prétexte pour ces deux-là. Et, comme vous l'aurez deviné, bien des surprises les attendent.

    A la fois comédie romantique, comédie sociale (dans certaines conversations, se dessine la crise de l'époque et la question du chômage ou du coût de la vie), comédie mélodramatique où la solitude à l'époque des Fêtes de Noël peut se faire encore plus ressentir, ce film se regarde avec un grand bonheur. Peut-être que cela tient à cette fameuse « Lubitsch touch », cette manière tendre qu'a cet artiste de mettre en scène des personnages pleins de nuances et de failles. Des personnages qui reflètent bien des situations de nos existences où les rires et la joie peuvent côtoyer les larmes mais où demeure toujours une forme d'élégance.

    Les acteurs se révèlent tous formidables. A commencer par le duo Sullavan/Stewart. Ils incarnent à merveille ce « couple » qui se déteste et se découvre en même temps dans un rapport sans cesse ambivalent et redéfini. Chacune de leurs séquences est habitée. Par leurs attitudes, par leurs répliques. Mais cette paire n'est pas la seule que j'apprécie dans Rendez-vous. Il y a également celle formée par Stewart/Bressart, Kralik/Pirovitch dont l'amitié et la complicité se ressentent dans de nombreuses séquences. Comme celle formidable devant la vitrine d'un restaurant ou celle du portefeuille pour Noël.

    D'autres dynamiques s'instaurent au fil des images, comme celles avec M. Matuschek. Le patron qui a tout investi dans sa boutique et se positionne par rapport à certains de ses employés dans une relation paternelle.

    Toutes les situations sonnent juste. Grâce à l'interprétation, grâce aux dialogues, grâce au regard de Lubitsch. Cette manière qu'il a de filmer et de faire des gros plans notamment sur les visages de ses interprètes. Comme celui incroyable où une main ne trouve rien dans une boîte aux lettres et où un œil exprime toute la tristesse et l'incompréhension de l'abandon.

    Bref, vous l'aurez compris : pour moi, The Shop around the corner fait partie de ces longs métrages formidables : à la fois pleins de charme, de vivacité et d'émotion. Rien n'est en trop et tout est à redécouvrir à chaque fois car chaque plan peut nous apparaître différemment. Si vous ne le connaissez pas encore et/ou si vous avez aimé Vous avez un message ? De Nora Ephron avec Meg Ryan et Tom Hanks qui s'en est inspiré, je ne peux que vous inviter à le visionner.