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L'Homme au ventre de plomb

L'Homme au ventre de plomb

de

Jean-François Parot

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"Le flot des voitures emplissait la rue Saint-Honoré, Nicolas Le Floch avançait avec précaution sur le pavé glissant. Au milieu du tonnerre des équipages, des cris des cochers et des hennissements des chevaux, un carosse débouchant à grande allure faillit verser devant lui: une roue retomba, et son fer fit jaillir une pluie d'étincelles. Non sans peine Nicolas traversa la tempête des flambeaux et des torches qu'agitait dans l'obscurité une foule de valets désireux d'éclairer au mieux leurs maîtres"

Paris, octobre 1761, Nicolas Le Floch assiste à la première des Paladins de Rameau à l'Opéra de Paris. Son maître Sartine lui a en effet recommandé de veiller à la sûreté d'Adélaïde, la seconde fille du Roi. Dès le début du spectacle, un homme s'introduit dans la loge de cette dernière. Il annonce alors une très mauvaise nouvelle au comte et à la comtesse de Ruissec accompagnant la princesse: leur fils aîné se serait suicidé dans leur hôtel particulier.

Nicolas et Sartine se rendent chez cette malheureuse famille. Mais bien vite, le commissaire n'est pas convaincu par la thèse avancée. Ses constatations le pousseraient à penser à un meurtre....

Il se retrouve alors mêlé à une affaire très compliquée où différentes factions de la Cour s'affrontent, les cadavres s'accumulent...

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J'ai rejoint avec grand plaisir l'aventure proposée par Syl de lire un roman de Jean-François Parot par mois. Voici le second volet des enquêtes du commissaire Nicolas Le Floch.

On sent, dès les premières pages, qu'il a pris de l'assurance depuis les événements de la rue des Blancs-Manteaux. Notamment dans son rapport avec le lieutenant général, M. de Sartine auquel il n'hésite pas à faire des remarques sur d'éventuels changements. En outre, il a perdu les illusions qu'il pouvait avoir sur sa fonction et sait qu'elle nécessite parfois des compromissions.

"Décidément, le Dauphin couronné, ne lui réussissait pas. C'était là qu'il avait perdu ses illusions sur la possibilité d'être à la fois un policier et un honnête homme. Il lui était impossible de se leurrer: tromperies, pressions, chantages, utilisation détournée de l'autorité et des lois, quelles étaient la limite et la frontière entre le bien et le mal? La vérité ne se révélait jamais simplement. L'essentiel était d'aboutir et de servir la justice par des moyens qui, en d'autres lieux, eussent été jugés déshonorants."

Néanmoins, cette enquête va mettre à l'épreuve son savoir-faire. Dès l'arrivée dans l'hôtel particulier des Ruissec, il se rend compte que la mort ne peut être causée par un suicide. Cette impression va être rapidement confirmée par le bourreau Sanson et le docteur Semacgus. En effet, ils observent que le jeune homme est mort suite à une ingestion forcée de plomb.

Malheureusement, ils ne peuvent aller plus loin dans leurs déductions car à la demande du comte de Ruissec, le cadavre leur est retiré. Officiellement, Nicolas n'a pas le droit d'évoquer une autre thèse que le suicide.

L'affaire se complique quand une nouvelle mort se rajoute: celle de la comtesse de Ruissec qui serait décédée en tombant accidentellement dans un trou dans une église.

Parallèllement, Nicolas se voit également confier une enquête autour du vol des bijoux de la princesse Adélaïde.

Il subit aussi de nombreuses pressions de personnages haut placés (Madame de Pompadour, le ministre Saint-Florentin...).

C'est justement ce que je reproche à ce tome: la multiplicté des intrigues annexes. J'aurais aimé me concentrer sur les meurtres des Ruissec. Quand Nicolas expose la résolution du mystère à Sartine, je me suis trouvée frustrée de ne pas avoir eu plus d'indices...

En revanche, j'ai toujours autant apprécié la qualité de la plume de Jean-François Parot. Je trouve qu'il arrive à entremêler avec beaucoup d'habileté des expressions contemporaines et des expressions d'époque.

De même, il ressuscite avec talent la fin du 18ème siècle. Grâce à lui, on perçoit parfaitement l'atmosphère qui devait régner à la Cour de Louis XV au moment de la Guerre de sept ans: la rivalité entre les factions (celle du dauphin, celle de la Marquise de Pompadour...), la vie quotidienne, les rapports de force pour avoir les honneurs d'assister à telle ou telle chasse....

Tout comme on se sent plongé dans le Paris du siècle des Lumières. La scène d'ouverture m'a particulièrement frappée. J'avais l'impression de me retrouver à la première de l'opéra de Rameau tant la description était vivante.

J'ai aussi retrouvé avec plaisir tous les personnages secondaires qui entourent notre commissaire: M. de Noblecourt, Catherine et Marion (dont les talents culinaires me font à chaque fois saliver), le docteur Semacgus, l'inspecteur Bourdeau...Une très belle galerie qui contribue beaucoup au plaisir que procurent les aventures de Nicolas Le Floch.

Bref, vous l'aurez compris: j'ai bien aimé ce tome des enquêtes tant pour la description de Paris et du Versailles de l'époque que pour la qualité des protagonistes. En revanche, j'ai moins accroché à l'intrigue trop touffue...

Editions 10/18, 2000, collection "Grands détectives", 308 pages, 7,90 €

Billet dans le cadre d'une lecture commune organisée par Syl avec Bianca, Shellbylee, Adalana, Eliza...

Et dans le cadre du challenge Nicolas Le Floch et du Polar historique

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Commentaires

  • Contente que tu te joignes à nous et que tu aimes cette série. Comme toi la multiplicité des intrigues m'a gêné mais le tome 3 sera lu avec autant de plaisir et d'intérêt que les deux premiers

  • Même avis que toi, j'adore les personnages, mais je me suis perdue dans l'intrigue. Vivement la suite tout de même !

  • Il me semble que ton avis rejoint celui de Bianca mais je le lirai avec plaisir !

  • J'aime beaucoup les polars historiques. Par contre, je ne me suis encore jamais lancée dans cette série. Mais j'ai toujours un oeil dessus avec l'envie de la découvrir.

  • Une intrigue trop touffue, ça me tente :D

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