L'enfant cachée
scénario: Loïc Dauvillier
dessin: Marc Lizano
couleurs: Greg Salsedo
"-Elsa? Mais qu'est ce que tu fais debout?
-Tu es triste?
-Ne t'en fais pas, ma puce, ce n'est rien.
-T'as fait un cauchemar?
-On peut dire ça."
Une nuit, Elsa ne parvient pas à trouver le sommeil. Elle décide donc de se lever et aperçoit dans le salon sa grand-mère Dounia.
Cette dernière semble triste. Et après quelques supplications, elle accepte d'expliquer à Dounia les raisons de son chagrin.
"C'était il ya très longtemps. Mamie était une petite fille. [...] On pensait que la guerre était terminée...parce qu'on avait perdu."
Ainsi, Dounia remonte le fil de ses souvenirs et nous replonge dans son enfance sous la Seconde Guerre Mondiale.
Dounia est juive et bien vite, elle dois porter une étoile de David. "Une étoile de shérif" comme prétend son père. Les journées passent...Les libertés se révèlent de plus en plus restreintes. Et une nuit...
J'avais remarqué cet album sur le blog de Moka, décidément une grande tentatrice en terme de bandes dessinées. Je l'ai commandée et quand elle est arrivée à la médiathèque, je me suis précipitée dessus.
J'ai tout de suite aimé la première scène. Celle de cette confession émouvante d'une grand-mère à sa petite fille. Je ne sais pas pourquoi mais cette force des liens intergénérationnels remue toujours quelque chose en moi.
Une confession sur une des époques les plus dures et les plus éprouvantes de notre histoire. Un retour en enfance et à l'innocence sous la Seconde Guerre mondiale.
Loïc Dauvillier sait trouver les mots justes pour nous parler de ce temps paradoxal qui oscille sans cesse entre une extrême cruauté et une extrême générosité. Un temps où tout peut basculer en une seule nuit et où chacun peut se transformer soudain en héros.
Certes, on peut remarquer que beaucoup a déjà été écrit sur la Shoah et sur la persécution des Juifs. Mais ce qui fait l'originalité de cette bande dessinée, c'est son axe jeunesse. Le public premier de cette œuvre, ce sont avant tout les enfants. Une manière pour eux d'apprendre et de comprendre ce qui a pu se passer: les persécutions, la fuite, l'obligation de se cacher et de changer de nom, l'attente, la crainte des soldats, la peur...Tout est évoqué, mais toujours sous couvert d'une grande pudeur et d'une grande sensibilité.
Les dessins de Marc Lizano, tout en rondeur, accompagnent à merveille le texte et permettent au lecteur de saisir tous les messages véhiculés par l'auteur. Et d'aller parfois au-delà des silences...
Bref, vous l'aurez compris: j'ai été profondément touchée par cette bande dessinée jeunesse.
Le Lombard, 2013, 78 pages
Commentaires
Voilà encore une belle découverte Claire ! Je note bien sûr en espérant qu'il soit à la mediatheque
J'espère que tu pourras le découvrir Bianca. C'est vraiment une bande dessinée très réussie.
Comme Bianca, je note ce titre qui m'intéresse énormément !
J'espère qu'il te plaira aussi Céline.