La Maison du péril
de
Agatha Christie
"De toutes les stations balnéaires du sud de l'Angleterre, St Loo est, si vous voulez mon avis, la plus agréable. Surnommée à juste titre la Reine des plages, elle évoque irrésistiblement la Riviera. Pour moi, la côte de Cornouailles est toute aussi prodigue en séductions variées que la Côte d'Azur-sinon plus."
Hercule Poirot et son ami le capitaine Hastings se retrouvent en villégiature à St Loo. Sur la terrasse de leur hôtel, ils font la connaissance de la ravissante Miss Nick Buckley. Cette dernière a déjà échappé à quatre tentatives de meurtre: un tableau qui se décroche, des freins qui lâchent, un rocher qui tombe et une balle perdue. Autant de raisons qui poussent le célèbre détective à sortir de sa retraite. Il entend prévenir tout drame. Mais parfois, même le plus ingénieux des hommes ne peut empêcher l'inévitable. Surtout dans la maison du péril...
"-Sur ces vieilles maisons, pèse parfois comme une malédiction, observa [Poirot]
-Oui, monsieur, c'est le mot. Une malédiction, approuva Ellen non sans exaltation. Le mal rôde, tout comme les mauvaises pensées et les mauvaises actions. C'est comme la moisissure dans les maisons, ça ne part pas. Ça flotte comme une odeur. On la sent et j'ai toujours su qu'ici il y aurait un drame."
L'hôtel Imperial de Torquay qui a inspiré le Majestic Hotel de St Loo
Chaque année, je retrouve avec plaisir la plume d'Agatha Christie et, chaque fois, je me dis que je devrais lire plus souvent un de ses ouvrages.
Dans la Maison du Péril, on retrouve Hercule Poirot en vacances avec le capitaine Hastings. Même s'il a pris la décision de ne plus mener d'enquête, on se doute bien que cette résolution va céder face à un événement dans les chapitres suivants. Et on ne peut que s'amuser de ses discours qu'on devine déjà vides de sens...
"Mes petites cellules grises fonctionnent toujours avec ordre et méthode. Mais j'ai décidé de prendre ma retraite, mon bon ami, et c'est ter-mi-né! Je ne suis pas comme ces vedettes qui n'en finissent pas de faire leurs adieux. En toute générosité, je dis: laissons leur chance aux jeunes. Il n'est pas exclu qu'ils parviennent à faire du travail convenable. Au fond de moi-même, je n'y crois pas un instant, mais accordons-leur cependant le bénéfice du doute."
En effet, il suffit d'une jeune inconnue, victime d'une balle perdue sur la terrasse de leur hôtel, pour que ce fin limier renonce à toute velléité de repos. Il faut reconnaître que l'affaire est bien délicate. Autour de cette héritière, gravite tout un tas de personnages qui auraient intérêt à la faire disparaître.
Comme à son habitude, Agatha Christie nous mène de fausse piste en fausse piste. La victime n'est d'ailleurs pas celle attendue...Tout comme le/les coupables se révèlent pour le moins surprenants. Poirot a trouvé un ou des adversaires à sa taille et, comme souvent, il le ou les confrontent lors d'un final réunissant tous les protagonistes dans la fameuse maison du péril.
Même si l'intrigue policière est très bien ficelée et m'a surprise par son dénouement, je n'ai pas connu autant de plaisir de lecture que pour d'autres opus. Peut-être parce que j'ai trouvé les dialogues un peu moins savoureux...Peut-être parce que les suspects m'ont paru un peu fades et pas assez bien campés...
Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un bon moment avec ce roman policier mais il ne rejoindra pas la liste de mes ouvrages préférés de la Reine du Crime.
Le Livre de Poche, 222 pages
Billet dans le cadre du challenge A year in England de Titine et du challenge Agatha Christie de George.
Commentaires
Ahhh La maison du péril ! Un de mes Agatha Christie préféré ! Je trouve l'intrigue particulièrement originale !
J'essaie (progressivement) de lire tous les romans de AG. Ce n'est pas le cas (encore) de celui-ci mais je note que l'intrigue est bien (même si tu as des bémols sur les personnages).