Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Quand je regarde des vieux films chaque dimanche

  • Boule de feu

    Boule de feu

    un film de Howard Hawks

    53176171_10218263837125107_8114749112701681664_n.jpg

    Huit professeurs sont réunis dans une maison de New York. Ils ont tous pour mission de rédiger une encyclopédie et suivent un rythme quasi militaire pour mener à bien leurs travaux. Jusqu'à ce que le professeur Bertram Poots, le linguiste et grammairien de l'équipe, réalise que son article sur l'argot n'est pas réaliste. Il décide de mener une enquête dans les rues de la ville et ses pas le portent un soir dans un nightclub où « Sugarpuss », une chanteuse interprète son tube « Drum Boogie ». Il lui propose de participer à des réunions sur l'évolution de l'argot. Elle le prend de haut.

    Mais, en l'espace de quelques minutes, sa situation change. On attend qu'elle témoigne contre son amant, un célèbre gangster. Et, pour échapper aux forces de l'ordre, elle va trouver refuge dans la demeure des encyclopédistes et révolutionner leur univers si bien ordonné.

    12182797_10208267930760992_877356601854370384_o.jpg

    Cette « screwball comedy » de 1941 fait partie de mes préférées. Je l'avais découverte à l'adolescence et j'avais tout de suite été sous le charme de Gary Cooper et de son personnage le professeur Poots qui découvre la vie et entre dans le bal des sentiments. Cette idée de la confrontation entre des protagonistes aux univers bien opposés tels que Poots, les encyclopédistes et la chanteuse (incarnée par Barbara Stanwyck) est un ressort souvent employé dans ce genre cinématographique. Il permet de nombreuses séquences où les différences font des étincelles. Avant que l'acceptation et d'autres liens ne se créent. A cette trame classique se superpose tout l'art de Billy Wilder qui sait instiller à son scénario une bonne dose d'humour et de surprise pour le rendre irrésistible.

    On ne peut s'empêcher d'ailleurs de retrouver dans son histoire des liens avec le conte de Blanche-Neige.

    Dans la manière dont la chanteuse est recueillie et protégée.

    Dans ces séquences où elle se trouve en haut de l'escalier et où tous la regardent.

    Dans la façon aussi dont elle bouleverse leur existence et lui insuffle de la fantaisie et de la joie (comme ce moment où elle introduit de la musique dans leur salle d'études)

    Dans cette transformation en prince charmant.

    Le duo principal se révèle juste parfait. Mais le charme de ce film tient aussi à tous ces êtres qui évoluent autour d'eux. A commencer par les professeurs. Il y a ceux qui se sont consacrés uniquement à leurs études, ceux qui ont aimé et perdu, ceux qui puisent dans des trésors d'ingéniosité pour faire tomber un cadre...Tous ont leurs caractéristiques et apportent tantôt une touche humoristique, tantôt un peu plus de nostalgie.

    Bref, vous l'aurez compris : ce long métrage d'Howard Hawks est une vraie réussite. Où chaque réplique est à sa place. Et où un sourire nous accompagne tout du long. Ponctué parfois de francs éclats de rire.

     

     

  • The Shop around the corner d'Ernst Lubitsch

    The Shop around the corner 

    un film d'Ernst Lubitsch

    OIP.jpg

    Parmi mes intentions de 2022, figure celle de voir ou de revoir de vieux films. Pour renouer avec cette passion de l'enfance et de l'adolescence où je puisais dans la vidéothèque familiale et où les visionnages avec mes parents, mon frère ou ma grand-mère de longs métrages qu'ils tenaient à partager constituaient des moments de fête. Et puis, je crois que derrière cette intension, se dissimule également la volonté de revenir aux « classiques », tant en littérature comme au cinéma. Comme si j'avais besoin de me replonger dans ces narrations d'un autre temps.

     

    Aujourd'hui, je vous parle de The Shop around the corner, une de mes œuvres chouchous que j'ai revue avec plaisir ce week-end et qui est également connue sous le titre de « Rendez-vous ». Elle est adaptée de la pièce Parfumerie de de Miklos Laszlo et réalisée par Ernst Lubitsch.

    bfi-00m-g0u-the-shop-around-the-corner.jpg

    L'action se tient à Budapest, dans les années 30. Elle met en scène une boutique au coin de la rue. La boutique de maroquinerie de M. Matuschek. On y croise notamment Pepi, le coursier qui contrefait sa voix au téléphone pour échapper à certaines livraisons ; le si bienveillant Pirovitch ; le mielleux M. Vadas ; la nouvelle venue Klara Novak et M. Kralik. Autant de personnalités qui se croisent jours après jour et entremêlent leurs quotidiens. Un peu à l'image d'une famille qui se soutient, qui se fait confiance, qui doit composer avec ses différences et qui peut se chamailler. Comme M. Kralik et Klara Novak qui ne cessent de se quereller. Pour la couleur d'une blouse. Pour une boîte à cigarettes qui joue les Yeux Noirs quand on l'ouvre. Tout est prétexte pour ces deux-là. Et, comme vous l'aurez deviné, bien des surprises les attendent.

    A la fois comédie romantique, comédie sociale (dans certaines conversations, se dessine la crise de l'époque et la question du chômage ou du coût de la vie), comédie mélodramatique où la solitude à l'époque des Fêtes de Noël peut se faire encore plus ressentir, ce film se regarde avec un grand bonheur. Peut-être que cela tient à cette fameuse « Lubitsch touch », cette manière tendre qu'a cet artiste de mettre en scène des personnages pleins de nuances et de failles. Des personnages qui reflètent bien des situations de nos existences où les rires et la joie peuvent côtoyer les larmes mais où demeure toujours une forme d'élégance.

    Les acteurs se révèlent tous formidables. A commencer par le duo Sullavan/Stewart. Ils incarnent à merveille ce « couple » qui se déteste et se découvre en même temps dans un rapport sans cesse ambivalent et redéfini. Chacune de leurs séquences est habitée. Par leurs attitudes, par leurs répliques. Mais cette paire n'est pas la seule que j'apprécie dans Rendez-vous. Il y a également celle formée par Stewart/Bressart, Kralik/Pirovitch dont l'amitié et la complicité se ressentent dans de nombreuses séquences. Comme celle formidable devant la vitrine d'un restaurant ou celle du portefeuille pour Noël.

    D'autres dynamiques s'instaurent au fil des images, comme celles avec M. Matuschek. Le patron qui a tout investi dans sa boutique et se positionne par rapport à certains de ses employés dans une relation paternelle.

    Toutes les situations sonnent juste. Grâce à l'interprétation, grâce aux dialogues, grâce au regard de Lubitsch. Cette manière qu'il a de filmer et de faire des gros plans notamment sur les visages de ses interprètes. Comme celui incroyable où une main ne trouve rien dans une boîte aux lettres et où un œil exprime toute la tristesse et l'incompréhension de l'abandon.

    Bref, vous l'aurez compris : pour moi, The Shop around the corner fait partie de ces longs métrages formidables : à la fois pleins de charme, de vivacité et d'émotion. Rien n'est en trop et tout est à redécouvrir à chaque fois car chaque plan peut nous apparaître différemment. Si vous ne le connaissez pas encore et/ou si vous avez aimé Vous avez un message ? De Nora Ephron avec Meg Ryan et Tom Hanks qui s'en est inspiré, je ne peux que vous inviter à le visionner.