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au temps du roi edouard

  • Au temps du roi Edouard de Vita Sackville-West

    Au temps du roi Edouard

    de

    Vita Sackville-West

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    "Il était monté sur le toit, non seulement parce que c'était son passe-temps favori, mais parce qu'il n'avait pas d'autre moyen de fuir. Autrement, sa mère comptait sur lui pour recevoirà ses côtés, et les hommes se moquaient de lui et les femmes jouaient avec ses cheveux"

    Angleterre, 1906: Sebastien est un Lord de 19 ans que la vie dans la haute société ennuie prodondément. Lors d'un week-end organisé par sa mère dans la propriété familiale de Chevron, il fait une rencontre décisive: celle de Leonard Anquetil, un aventurier solitaire qui lui démontre que sa vie est toute tracée. Il lui propose également de partir avec lui en expédition. Mais Sebastien décline l'invitation car il vient d'entamer une liaison amoureuse avec la meilleure amie de sa mère.

    A t-il fait le bon choix? S'ensuivent cinq années déterminantes dans la vie du jeune homme.

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    Au temps du roi Edouard fait partie des ouvrages les plus connus de Vita Sackville-West. Deux mois après sa publication, il a même atteint le chiffre phénoménal pour l'époque de 20 000 exemplaires vendus.

    Il s'agit de la première oeuvre que je découvre de cette romancière. J'ai été immédiatement frappée par le portrait qu'elle dresse de lla haute société. Une haute société qui oscille sans cesse entre enfermement et frivolité. En effet, les gens doivent remplir le rôle attendu par leur titre, épouser une personne de leur rang...Mais en même temps, ils peuvent être infidèles, à condition que cela ne s'ébruite pas et que surtout les apparences soient sauvées.

    Le destin de Sébastien, le héros que nous suivons pendant cinq ans, illustre à merveille ces principes. C'est d'ailleurs ce que lui rappelle Leonard Anquetil lors de leur entretien décisif du début du roman:

    "Mon cher enfant, votre vie a été tracée le jour de votre naissance. Vous êtes allé dans une école préparatoire, puis à Eton, puis à Oxford; maintenant, vous entrerez dans les Gardes. Vous aurez beaucoup d'histoires d'amour, la plupart avec des femmes du monde mariées; vous fréquenterez les maisons dont on parle; vous aurez un rôle à la cour; vous porterez un uniforme blanc et rouge, qui vous ira très bien; vous serez courtisé et persécuté par toutes les mères de Londres [...]"

    Sébastien refuse au début d'adhérer à ce plan préetabli. La scène où des toits de Chevron, il surplombe le domaine et sa vie est à cet égard très révélatrice. Mais bien vite, comme l'avait prévu Anquetil, il s'installe dans la routine d'un Lord.

    Ainsi, Vita Sackville-West nous propose une vision fort pessimiste de la condition d'héritier dans l'Angleterre du début du 20ème siècle.

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    Cependant, elle n'épargne pas non plus les femmes de la haute-société qui doivent correspondre à l'image qu'on  attend d'elles. Elles contractent des mariages sans amour et une fois les héritiers assurés, prennent des amants. Du moment que leur mari ignore leurs égarements...S'il les découvre, elles peuvent subir l'opprobre d'un divorce et être à jamais bannies de leur classe sociale.

    Face à cette décadence des moeurs incarnés par les liaisons entretenues par Lucy, la mère de Sébastien et sa meilleure amie, se dresse l'ultra-conservatisme de la bourgeoisie. Comme le rappelle Thérèse, la femme du docteur que croise notre héros, aucune relation extra-conjugale n'est tolérée dans son milieu.

    La jeune génération se débat face à cette sclérose et à ce poids des convenances. Là où Sébastien se retrouve enfemé, sa soeur Viola, grâce à Anquetil, réussit à s'affranchir de son destin de jeune fille de bonne famille et à prendre un appartement toute seule dans Londres. De même, le fils du menuisier de Chevron refuse de reprendre le métier familial pour devenir mécanicien et vivre de sa passion.

    Ces quelques notes de révolte insufflent un peu d'espoir. On sent que cette société de faux semblants va changer. Les pages finales de ce roman vont d'ailleurs dans ce sens.

    J'aimerais également évoquer le style de Vita Sackville-West que j'ai trouvé très percutant. Son ironie n'épargne personne et rend les protagonistes très vivants.

    Bref, vous l'aurez compris: une première découverte réussie de l'univers de cet écrivain. J'ai été frappée par le portrait qu'ele dresse de la haute-société à la veille de la Première Guerre Mondiale.

    Le Livre de poche, 2012, 6,10 €, 253 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Fanny, Bianca, Céline, Emmanuelle et Karine

    Billet dans le cadre du mois anglais de Lou et Titine

    Billet dans le cadre du challenge God save the livre 2013

     

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