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"Tout le monde connaît Adèle, même si on ne sait presque rien d'elle.
Rien...sauf…."
J'ai toujours eu un faible pour celles et ceux qui détonnent dans la grisaille.
J'ai toujours eu un faible pour celles et ceux qui vivent un peu en décalage. Obéissant à la seule loi de leur douce fantaisie.
J'ai toujours eu un faible pour celles et ceux qui sont heureux sans se soucier du regard des autres. Comme si seul comptait leur jugement. Et comme si le seul baromètre était leurs éclats de rires.
Adèle appartient à cette catégorie de personnes.
Elle porte toutes sortes de chapeaux.
Elle coiffe ses cheveux en forme de nuage.
Elle parle à des interlocuteurs imaginaires. Comme si elles se créaient des histoires où toutes sortes d'êtres fantastiques conversent avec elle.
Elle remplit ses murs de couleurs qui lui mettent du baume au cœur.
Elle vit. Juste comme elle en a envie.
Voilà une des merveilles d'albums que j'ai repérés et achetés lors du Salon du livre jeunesse de Montreuil.
Il fait l'éloge de tous ceux qui se montrent libres et cultivent ces particularités qui les rendent à la fois uniques et joyeux.
Il montre à quel point ils se révèlent essentiels. À quel point ils encouragent ces différences qui donnent du sel à nos existences.
Autant de messages essentiels véhiculés par quelques phrases à la fois simples et pleines de poétique folie.
Les images qui jouent sur les oppositions de coloris s'harmonisent à merveille avec le sujet. Comme autant d'éclats de résistance face à l'uniformité des teintes tristes et passe-partout.
Bref, vous l'aurez compris: un très bel album à découvrir sans tarder.
"Je suis autiste Asperger. Ce n'est pas une maladie, je vous rassure. C'est une différence. Je préfère réaliser des activités seul qu'avec d'autres personnes. J'aime faire les choses de la même manière. Je prépare toujours un croque-monsieur avec le même Leerdammer. Je suis si fréquemment absorbé par quelque chose que je perds tout le reste de vue. Mon attention est souvent attirée par des bruits discrets que les autres ne perçoivent pas. Je suis attentif aux numéros de plaques d'immatriculation ou à tous types d'informations de ce genre. On m'a souvent fait remarquer que ce que je disais était impoli, même quand je pense que c'était poli. "
Ainsi débute une des plus jolies surprises de cette rentrée littéraire. En 2012, Olivier Liron a participé à Questions pour un super champion. Il nous retrace l'enregistrement de cette émission, entre coulisses, conversations avec Julien Lepers et affrontements avec les autres candidats. Aux phases de jeux s'entremêlent ses souvenirs. Comme si les questions épousaient son passé.
Crédits: Coline Sentenac
Ce roman, j'en ai beaucoup entendu parler sur la blogosphère et sur Bookstagram. Aussi, j'ai été ravie de me plonger dedans quand il est arrivé à la médiathèque. Dès les premières pages, j'ai été frappée par la sincérité qui se dégageait de ce texte. En effet, l'auteur se livre dès ce premier chapitre sur son autisme Asperger. Une différence qui, notamment, lui fait retenir les plaques d'immatriculation, lui fait répéter les mêmes schémas dans les choses qui l'entourent ou lui fait préférer le musée au théâtre.
Cette authenticité se retrouve tout au long de son récit. Un récit bâti comme une pièce de théâtre en quatre actes. Chacun d'entre eux correspondant à une des phases de Question pour un super champion: les neuf points gagnants, le quatre à la suite, le face-à-face et le super champion.
Sous la plume d'Oliver Liron, c'est comme si l'émission reprenait vie. Il a su avec beaucoup de talent ressusciter sous nos yeux Julien Lepers, sa manière d'animer, son phrasé, ses gestes. Sans oublier l'attitude des candidats. On rit, on se prend au jeu des questions et on retrouve les sensations éprouvées lors de la diffusion le dimanche en fin d'après-midi. En effet, je me suis revue avec mes grand-tantes et ma grand-mère assister à ce jeu et me passionner pour tel ou tel candidat.
Mais, souvent derrière le rire, se dissimulent les larmes. Car, comment devant tant de sincérité, ne pas être émue aux tréfonds? Enfance, relation avec sa famille, rejet, violences subies, incapacité à s'exprimer, même devant l'objet aimé....: tout nous remue. Un peu comme si Olivier Liron savait faire résonner notre humanité et se faire l'écho de certains de nos doutes ou de nos peurs. Comme si, par le pouvoir de ses mots, il fabriquait une grande chaîne d'empathie entre tous ses lecteurs. Tour à tout, on s'indigne, on est aux bords des larmes, on admire l'étendue de ses connaissances, on ressent des élans de solidarité...
"J'aurais simplement voulu lui dire quelques mots. Mais il n'y avait que le silence quand j'ouvrais la bouche. J'aurais voulu lui dire qu'il y a des choses que je ne comprenais pas, que je ne savais pas moi-même.
J'aurais voulu lui dire que je ne savais pas ce que j'étais, que je savais pas qui j'étais, j'aurais voulu lui avouer des choses dont je n'avais jamais parlé. J'aurais voulu lui dire que j'avais coupé les ponts avec ma famille, que j'avais besoin d'aide, que j'aurais aimé lui parler, juste lui parler."
Bref, vous l'aurez compris: plongez-vous sans tarder dans ce petit bijou! Un hymne à la différence sensible, drôle, intelligent, humaniste et qui vous touchera forcément en plein cœur!
Alma Éditeur, 2018, 195 pages
Je ne peux résister à vous mettre en lien la présentation d'Olivier Liron à Questions pour un super champion, mis en ligne par Alma Éditeur