Salammbô et Aimé
Un air de liberté
une fantaisie lyrique de Gaëlle Callac
interprétée par Carole Gourrat
"A la cime de la plus haute montagne d'une île tropicale, un étonnant palais domine une vaste forêt. Dans cette citadelle bordée d'un grand parc, la princesse Salammbô partage avec Aimé, son rossignol adoré, la passion de la musique.
Ainsi, chaque jour, la jeune virtuose s'abandonne à un de ses instruments, et l'oiseau, à l'unisson, accompagne ses compositions. Pas une journée ne s'écoule sans qu'une cantate s'élance dans la forêt, pour le plus grand bonheur de ses hôtes."
Il y a quelques années, la princesse Salammbô a recueilli un oisillon inanimé. Elle l'a soigné et nourri. Elle a également appelé ce rossignol Aimé.
Pas un jour ne se passe sans que ces deux êtres ne s'adonnent à leur passion de la musique. Pour le plus grand plaisir de la faune et de la flore aux alentours.
Mais voilà, malheureusement, dans sa cage, Aimé s'ennuie et s'étiole. Il rêve de nouveaux horizons et de liberté.
Un soir, par une nuit d'orage, sa prison dorée s'ouvre. Et l'oiseau en profite pour s'enfuir.
Il plonge ainsi sa maîtresse dans un grand chagrin. Le silence s'établit. Puis, la musique recommence. Cependant, sans son partenaire, Salammbô ne joue plus que des airs tristes. Et la faune et la flore se mettent à dépérir...
J'avais remarqué cet album au Salon du Livre jeunesse. Et j'avais immédiatement accroché avec les illustrations extrêmement colorées.
Pour accompagner cette histoire, Carole Gourrat utilise une palette de teintes vives. Une palette qui s'harmonise tout à fait avec les dessins tout en douceur et en rondeur.
A la beauté de ces images s'adjoint une intrigue intéressante.
Cet album parle de l'amour de la musique.
Cet album parle aussi de l'amour en général et de la nécessité de laisser l'autre libre afin qu'il s'épanouisse.
Autant de sujets qui invitent au rêve et à la réflexion. Néanmoins, j'aurais souhaité que cette dernière soit poussée un peu plus loin. En effet, j'ai eu parfois la sensation qu'il manquait certaines étapes.
Par exemple, j'aurais préféré qu'on en apprenne plus sur le périple du rossignol et qu'on comprenne mieux pourquoi il est heureux de retourner auprès de sa princesse. Ce sujet n'est qu'effleuré. Pourtant, s'il avait été plus longuement abordé, il aurait donné plus de force à cette idée de la nécessité de laisser de la liberté à ceux qu'on aime.
Bref, vous l'aurez compris: un album très réussi visuellement mais qui aurait gagné à voir certains passages approfondis.
Le Buveur d'encre, 2011