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intérieur avec femme jouant du virginal

  • Les heures silencieuses

    Les heures silencieuses

    Gaëlle Josse

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    Dès les premières pages, la voix de Magdalena Van Beyeren retentit. Après avoir été peinte en 1667 par De Witte de dos, face à son épinette, dans la chambre conjugale, l'épouse de Pieter Van Beyeren, administrateur de la Compagnie des Indes orientales à Delft, a ressenti le besoin de se confier.

    "A mettre de l'ordre dans mon coeur, et un peu de paix dans mon âme, à se souvenir des joies passées et à accueillir mes peines, [mes papiers] suffisent"

    Et c'est ainsi que nous lecteurs, nous sommes conviés à partager le récit de sa vie, à explorer les replis secrets de son âme et à découvrir ce qui se dissimule derrière le tableau.

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    Suite à de nombreuses critiques positives dans la presse et sur des sites commerciaux, j'avais emprunté ce court ouvrage à la médiathèque. Et je me suis dit en m'inscrivant hier au Challenge Cent pages de TyJecyka qu'il conviendrait parfaitement pour un premier bilet.

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    Je l'ai commencé dans la matinée et très vite, je me suis laissée emporter par les mots de Magdalena. Je ne l'ai donc reposé qu'une fois achevé.

    Pour son premier roman, Gaëlle Josse est partie d'une oeuvre picturale: Intérieur avec femme jouant du virginal d'Emmanuel de Witte et elle a brodé autour de cette inconnue.gaëlle josse,autrement,de witte,intérieur avec femme jouant du virginal,delft,tableau

    C'est vrai que le procédé n'est pas novateur. D'ailleurs, le lieu (Delft) et les deux références à Vermeer font immédiatement penser au très beau livre de Tracy Chevalier La Jeune fille à la perle.

    Mais avec son écriture juste et poétique, l'auteure arrive à rendre son héroïne profondément attachante et intéressante. Par petites touches, elle parvient à brosser le portrait d'une femme qui souffre justement de sa condition de femme et rêve d'évasion. Les moments les plus lumineux de son existence sont ceux où elle accompagne son père, puis son mari, à Rotterdam voir leurs navires. 

    On ressort de cette lecture ému, bouleversé par la nostalgie qu'éprouve Magdalena et surtout par le drame intime qui la frappe.

    "Avec le temps, ce sont nos joies d'enfants que nous convoquons le plus facilement dans nos souvenirs, elles nous accompagnent avec une rare fidélité. Retrouver ce que nous avons éprouvé dans ces moments demeure une source de félicité que nul ne pourra nous ravir. Le cours de nos vies est semé de pierres qui nous font trébucher, et de certitudes qui s'amenuisent. Nous ne possédons que l'amour, qui nous a été donné et jamais repris"

    Et puis, les Heures silencieuses, c'est la description de la vie quotidienne en Hollande à la fin du 17ème siècle dans les cercles bourgeois. Malgré la brièveté du format, je trouve que Gaëlle Josse a réussi à bien décrire cette société, ses us et ses coutumes, son goût pour la peinture (il est de bon ton de se faire représenter) et son art du commerce.

    Bref, une petite pépite que je conseille vivement!

    Autrement, collection "Littératures", 2011, 134 pages, 13 €