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momie

  • Un crocodile sur un banc de sable

    Un crocodile sur un banc de sable

    de

    Elizabeth Peters

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    "Quand mes yeux s'étaient posés pour la première fois sur Evelyn Barton-Forbes, elle arpentait les rues de Rome. "

    Fin du 19ème siècle, Amelia Peabody, une Britannique de 32 ans déjà considérée pour l'époque comme une vieille fille, vient de perdre son père. Pour la récompenser des soins qu'elle lui avait prodigués lors de ses dernières années, il lui a laissé un héritage substantiel de un demi-million de livres.

    "J'avais toujous rêvé de voyager. Maintenant, j'allais enfin pouvoir visiter tous les pays dont l'histoire avait tant passionné mon père: la Grèce des philosophes et des artistes, Rome et sa grandeur militaire, Babylone, Thèbes aux cent portes et tant d'autres cités dont les noms résonnaient glorieusement dans ma tête"

    Lors de son séjour à Rome, Amelia rencontre Evelyn Barton-Forbes, une jeune Lady reniée par son grand-père après s'être enfuie avec un séducteur italien qui l'a bien vite abandonnée. Elle la recueille et lui offre très vite le poste de dame de compagnie.

    Elles s'embarquent ainsi pour l'Egypte. Arrivées au Caire, elles rencontrent deux frères archéologues, les Emerson, ainsi que le cousin d'Evelyn, bien décidé à l'épouser.

    Mais, leurs aventures ne font que commencer...

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    Elizabeth Peters ou Barbara Michaels est un écrivain américain. Férue d'égyptologie (elle a obtenu un doctorat dans ce domaine), elle s'est lancée dans la série des Amelia Peabody en 1975. Elle souhaitait faire revivre les grandes heures de l'égyptologie, au tournant du 20ème siècle. Un moment où l'Angleterre s'est passionnée pour les découvertes de Maspero...

    J'ai entendu parler de ce livre sur le blog de Yueyin. Et j'avais bien envie de découvrir cette série. Aussi, quand j'ai eu l'occasion de mettre la main sur le premier tome chez un bouquiniste, je n'ai pas longtemps hésité.

    J'ai beaucoup apprécié le mode narratif choisi par l'auteure. En effet, le "je" permet de mieux appréhender le caractère hors du commun de l'héröine. Amelia Peabody correspond tout à fait au type de personnage que j'apprécie. Elle est féministe, curieuse, autoritaire, sensible, pleine de bon sens, complètement ignorante de tout ce qui concerne le domaine sentimental...Elle aurait aimé naître homme, pour pouvoir être libre de ses mouvements et tout entreprendre.

    Sa dame de compagnie, Evelyn, ne correspond pas non plus au modèle de la femme victorienne. Même si elle présente les traits de caractère idéaux (douceur, modestie...), sa fuite avec un Italien l'a définitivement mise au ban de la société.

    Ces deux "déclassées" vont partir pour l'Egypte. Après une première rencontre explosive avec les frères Emerson (l'aîné Radcliffe s'est énervé contre Amelia dans un musée au Caire), le hasard d'une étape dans leur croisière sur le Nil va mener Amelia et Evelyn à s'installer sur leur chantier de fouilles.

    Amelia et Radcliffe sont comme chiens et chats (le ton de leurs conversations n'a pas été sansl-homme-au-complet-marron-265101-250-400.jpg me rappeler celui des discussions des deux héros de l'excellent roman d'Agatha Christie L'homme au complet marron). Tandis que Evelyn et Walter, le cadet, tombent amoureux. Cependant, ce quotidien va très vite être perturbé par l'irruption du cousin d'Evelyn et surtout par les visites nocturnes d'une menaçante momie.

    Cette momie permet de souligner toutes les superstitions qui encadraient les fouilles archéologiques. Mais aussi de découvrir certaines ruses que pouvaient employer les villageois pour effrayer les Occidentaux et garder les trésors découverts ou les Occidentaux entre eux pour récupérer les chantiers de leurs rivaux.

    Ainsi, Elizabeth Peters arrive à resusciter l'ambiance des chantiers de l'époque. On apprend plein de détails, tant sur le fonctionnement (installation des chambres des Occidentaux dans les tombes, horaires, repas) que sur les méthodes (protection, utilisation d'un miroir réfléchissant le jour pour ne pas abîmer les fresques...)

    De plus, même si le coupable est assez vite identifiable, j'ai trouvé l'intrigue fantastico-policière divertissante. Je me suis beaucoup amusée à suivre les péripéties d'Amelia et de ses compagnons.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment en lisant ce premier opus de la série imaginée par Elizabeth Peters. Et je retrouverai avec plaisir son héroïne pour la suite de ses aventures.

    Le Livre de Poche, 1999, 5,60 €, 313 pages

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Une bande dessinée historique prometteuse

    Les Ombres du Styx

    tome 1: Le Maître de l'éternité

    Isabelle Dethan

    Delcourt, 2011


     

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    Résumé: 205 après Jésus-Christ, Marcus Séïus Dento est envoyé par l'empereur en Tripolitaine afin d'enquêter sur une mystérieuse affaire. En effet, depuis quelques mois, de jeunes garçons, issus de familles privilégiées, sont enlevés et assassinés. Leur tortionnaire a également pour habitude de déposer leurs corps momifiés sur la place publique.


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    Depuis Eva aux mains bleues, un magnifique récit intimiste paru dans la collection Mirages chez Delcourt, je suis une grande fan d'Isabelle Dethan. Dès que j'ai donc eu l'occasion d'emprunter ce nouvel opus, je me suis jetée dessus. Et je n'ai pas été déçue.

     

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    En effet, cet artiste de la bande dessinée nous plonge d'emblée au coeur  de l'action. Une troisième momie vient d'être découverte. Tout semble indiquer que les Egyptiens seraient à l'origine de ce crime, ce qui exacerbe les tensions entre les différentes communautés. Négligeant ces indices qui lui semblent par trop évidents, Dento se décide à mener une enquête rigoureuse. Un coupable semble se dessiner: l'ambivalent Aquila. Mais est-ce vraiment si simple?


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    Et c'est là justement que le talent d'Isabelle Dethan s'exprime pleinement.  Elle arrive à transformer une intrigue policière à la facture assez classique en jeu de pistes brouillé.

     

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    Mais à ce don de scénariste s'ajoute un don de dessinatrice hors pair. Ses aquarelles parviennent tout comme dans ses autres séries historiques (Sur les terres d'Horus, Le Roi cyclope) à restituer l'ambiance qui devait régner dans une grande cité impériale d'Afrique du Nord. Seul bémol à souligner: le manque de netteté de certains visages des protagonistes.

    Néanmoins, quand on referme ce premier volume, on ne pense qu'à une chose: vivement la suite!