Mon amie la licorne
de
Briony May Smith
"Ma vie a totalement changé quand nous avons déménagé au bout du monde, dans les montagnes, pour nous rapprocher de mamie. Cette nouvelle maison avait une odeur étrange et elle était toute vide."
Il est de merveilleuses amitiés qui naissent grâce à de jolis hasards. Comme celui de cette promenade que fait Lily autour de sa nouvelle maison.
Après avoir observé la mer au loin et la course des nuages licornes, elle trouve justement dans un creux, un bébé licorne, emprisonné par des ronces.
Un bébé qu'elle recueille, qu'elle nourrit grâce à des brassées de fleurs et qu'elle abreuve d'eau de lune.
Au fil des mois et des saisons, la complicité grandit entre ces deux êtres. Magie des instants partagés. Solitude à jamais bouleversée par la présence de l'autre.
Et puis, revient le printemps et les licornes reprennent leur course folle.
Et si déjà sonnait le temps des adieux ?
J'ai immédiatement été attirée par la couverture de cet album. Par la tendresse et la douceur qui se dégagent. Par la complicité évidente entre cette petite fille et ce bébé licorne.
Une complicité qui se noue sous nos yeux attendris. Vignettes de bonheur magnifiées par les illustrations. J'ai aimé leurs couleurs délicates, leurs détails et leur manière d'exprimer les émotions.
Véritable ode à l'amitié, cet ouvrage célèbre également les bonheurs simples. Comme le bal des saisons. Comme les odeurs des gâteaux de Noël. Comme la pluie qui tinte sur les carreaux. Comme la joie d'être ensemble tout simplement.
Et puis, il se révèle aussi un bel hommage à l'imaginaire. Car où commence le réel et où finit le rêve dans l'esprit d'une petite fille qui vient de déménager et n'a pas encore de camarades sur place ?
Bref, vous l'aurez compris : un ouvrage réussi que je ne peux que vous recommander. Et peut être que comme moi, l'espace de quelques pages, vous aurez l'impression de voyager dans cette lande au milieu des bruyères et des embruns.
Gallimard Jeunesse, 2021, traduit de l'anglais par Catherine Gibert