Mr Knightley's diary
de
Amanda Grange
"Mardi 22 septembre
J'étais désolé de devoir annoncer à Weston que je ne serai pas là le jour de son mariage car les affaires m'appellent à Londres, mais en même temps j'ai hâte de revoir John et Isabella. J'ai dû mal à croire que cela fait déjà sept ans qu'ils se sont dit oui" (traduction approximative de ma part)"
Ainsi débute le journal intime de Mr Knightley, un de mes héros préférés issus de l'imagination de Jane Austen. Quelques semaines avant le début de l'intrigue originale.
Mr Knightley ne peut assister au mariage de son vieil ami Weston avec la gouvernante d'Emma car les affaires l'appellent en ville.Il part chez son frère à Londres et devant tant de félicité familiale, commence à former des projets matrimoniaux. Mais qui pourrait-il épouser?
J'avais découvert avec plaisir à la fin du mois de novembre le Journal de Mr. Darcy du même auteur. J'ai un peu hésité à me lancer dans celui-ci car j'avais peur du niveau d'anglais. Puis, la tentation a été plus forte. J'avais envie d'"austeneries" pendant les vacances de Noël et je me suis procurée cet ouvrage.
Il s'agit d'un des six journaux créés par l'auteure britannique Amanda Grange, d'après les héros de la célèbre romancière anglaise.
Et de nouveau, le charme a opéré. C'est vrai que je suis plutôt partiale car Knightley fait partie de mes protagonistes masculins préférés. Peut-être ne dirai-je pas la même chose en tournant les pages des carnets du fade Edmund Bertram!
Au fil des entrées, nous en apprenons un peu plus sur la personnalité de Mr Knightley, sur ses relations avec sa famille et avec ses voisins à Highbury. Amanda Grange a réussi à très bien développer ce qui n'était qu'esquissé dans Emma. On entrevoyait en effet le dévouement de Mr Knightley pour les plus démunis (tels que Miss Bates) ou son engouement pour ses neveux et nièces. Ici, de nombreuses pages sont consacrées à ces deux sujets.
De même, la vie d'un gentleman anglais dans un village à cette époque est très bien décrite. Il s'agit d'un quotidien rythmé par les visites aux fermiers, les comptes, les parties de whists, les dîners...
L'écrivain reste fidèle à la trame originale. Mais, cette fois-ci, tous les événements sont vus par le prisme du héros. On perçoit mieux ainsi le moment où il découvre ses tendres sentiments. La scène de la déclaration et du malentendu qui l'entoure gagne aussi en profondeur.
Néanmoins, j'aurais deux petits bémols à souligner: le style et l'aspect trop féminin.
Le style, car comme dans l'opus précédent, je ne l'ai pas trouvé toujours en adéquation avec la période historique.
L'aspect trop féminin, car j'ai eu du mal à croire certaines entrées de ce journal. Je ne m'appesantirai pas dessus de peur de trop en dire par rapport au roman original (pour ceux qui ne le connaissent pas). Cependant, certaines phrases ou certaines inquiétudes exprimées ne me semblaient pas émaner d'un esprit masculin.
Bref, vous l'aurez compris: un roman au charme certain qui permet de retrouver avec plaisir un des héros les plus aboutis de Jane Austen.
J'espère que les éditions Milady continueront sur leur lancée et le traduiront en français.
Sourcebooks, 2009, 224 pages, 9,50 €
Ce billet marque ma quatrième participation au challenge Austenien d'Alice.