Le Journal de Mr Darcy
de
Amanda Grange
"Lundi 1er juillet
Je me demande si j'ai bien fait d'établir Georgiana à Londres. L'été s'avère très chaud, et quand je lui ai rendu visite ce matin, je ne lui ai pas trouvé son énergie habituelle. Je crois que je vais l'envoyer prendre des vacances sur la côte"
Ansi commence le journal de Mr Darcy, quelques mois avant le début de l'intrigue d'Orgueil et préjugés, au moment où Wickham tente de séduire sa soeur.
Puis, très vite, nous nous retrouvons à Netherfield, dans le domaine de Bingley et nous assistons à la rencontre avec les Bennett.
Je n'en dirai pas plus dans le résumé, de peur de trop en révéler aux chanceux qui n'ont pas encore découvert le fabuleux roman de Jane Austen.
Cela faisait quelque temps que j'hésitais à m'acheter ce roman en anglais, surtout après en avoir lu une très bonne critique chez Alice. Aussi, quand j'ai appris qu'il allait être publié le 23 novembre en français, je me suis précipitée pour l'acheter. Et je n'ai pas tardé à l'entamer.
Amanda Grange est une romancière britannique qui s'est nourrie, à l'adolescence, des oeuvres de Jane Austen et de celles de Georgette Heyer, la spécialiste des romances Régence. Parmi les 16 romans qu'elle a publiés, on retrouve six journaux intimes des héros austeniens.
Je trouve son idée de reprendre les intrigues austeniennes, d'un point de vue masculin, excellente. Surtout quand il s'agit d'un personnage aussi mystérieux que Darcy.
Au fil des entrées, nous en apprenons donc un peu plus sur le ressenti de Fitzwilliam. L'auteure a su habilement mêler des répliques de la version originale du roman à celles qu'elle a inventées.
On retrouve avec plaisir les personnages primitifs. Certains d'entre eux, appartenant au cercle intime du gentleman, sont plus fouillés, à l'instar de sa soeur Georgiana ou de l'horripilante Caroline Bingley.
De même, les démarches ou manoeuvres de Darcy sont mieux expliquées. J'ai notamment beaucoup apprécié la scène de la fameuse lettre. Grâce à elle, on perçoit les émotions qui étreignent le héros tout au long de sa rédaction. On partage son désir de justification tout comme sa profonde peine.
J'ai bien aimé également le préambule au roman et la suite concoctés par Amanda Grange. J'aurais même voulu rester un peu plus à Pemberley...
Enfin, je souhaiterais souligner un bémol: le style que je n'ai pas toujours trouvé en adéquation avec l'époque. Cela tient peut-être à la traduction...
Bref, vous l'aurez compris: une lecture légère et agréable qui éclaire différemment un de mes romans préférés et donne surtout envie de s'y replonger.
Ce billet marque ma troisième participation au challenge Austenien organisé par Alice.
Milady, collection "Pemberley", 2012, 7,90 €, 396 pages
En bonus, je mets en lien un de mes extraits fétiches de la version de 1995 de Pride& Prejudice.