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rapport filial

  • La Petite boutique des objets perdus d'Agnès de Lestrade, illustré par Sébastien Chebret

    La Petite boutique des objets perdus

    un album d'Agnès de Lestrade

    illustré par Sébastien Chebret

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    "Dans la petite boutique de Mara, on trouve des objets perdus. Pas perdus pour toujours puisque ici on les retrouve.

    Sur les étagères de la boutique de Mara, les objets perdus attendent qu'on vienne les chercher.

    Ils attendent des heures, des jours, des mois, parfois même des années."

    Dans sa boutique, Mara recueille tous les objets perdus et espère qu'ils retrouveront leurs propriétaires.

    Jour après jour, elle voit ainsi passer devant son comptoir des gens qui ont égaré leurs clés, leur chemin ou leur mémoire.

    "Pour les clients fragiles, Mara a toujours un mot doux au bord des lèvres, une caresse au bout des doigts."

    Mais derrière sa profonde empathie, Mara dissimule aussi des blessures....

    Un soir, une vieille dame pousse la porte de son magasin. Dans ses mains, elle tient "un objet chaud [qui] sent bon la terre, gigote, palpite..." et le confie à notre héroïne.

    "Je me demande comment on vit quand on a perdu son cœur, chuchote la vieille dame en sortant."

    Cet album, je l'ai découvert par hasard, en farfouillant dans les rayons d'une librairie. C'est le titre qui a retenu mon attention...Je l'ai donc ouvert et, aussitôt, la magie a opéré...

    Comme souvent, j'ai été happée par l'infinie poésie du texte d'Agnès de Lestrade.

    En quelques phrases, elle nous dépeint une île refuge dans une petite ville comme beaucoup d'autres. Une île refuge où Mara, naufragée elle-même d'un drame, s'est abritée et aide les autres à récupérer ce qu'ils ont égaré.

    S'ensuit un défilé de clients aux problématiques toutes différentes et pour lesquels il existe toujours une solution.

    Cette succession de cas permet à l'auteur de jouer avec le langage, tantôt en reprenant des expressions courantes (avec le verbe perdre), tantôt en faisant appel à la connivence de son lecteur (le chat de la mère Michel).

    Au fil des pages, on s'amuse donc. On s'attendrit. On s'émeut...

    "Les deux lacs vides se remplissent de larmes."

    Aux mots tout en finesse et en sensibilité répondent les illustrations réalistes de Sébastien Chebret. Même si je n'ai pas été forcément sous le charme des ses dessins, je trouve qu'ils apportent un contrepoids intéressant et qu'ils ancrent cette histoire dans un quotidien qui pourrait être le nôtre, avec des objets et des êtres chers perdus. La réflexion autour de cette thématique s'en trouve donc encore plus renforcée.

    Bref, vous l'aurez compris: même s'il n'a pas été un coup de cœur, je vous conseille cet album optimiste, émouvant et qui ne vous laissera pas indifférent.

    Alice Editions, 2016