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série télévisée

  • Héroïnes de Sarah-Jane Stratford

    Héroïnes

    de

    Sarah-Jane Stratford

    héroïnes, sarah jane stratford, belfond, red letter days, littérature américaine, cinéma, liste noire, chasse aux sorcières, histoire du cinéma, histoire des Etats-Unis, tournage, télévision, série télévisée, destin de femmes

     

    "-Ne cherchez surtout pas à plaisanter.

    Ce fut la première et dernière consigne de son avocat. Personne n'avait le droit de rire pendant les auditions, et une femme moins que quiconque."

     

    Dehors, il y a le brouhaha joyeux d'un printemps à Greenwich Village. Porteur de toutes les promesses.

    Dedans, retentit le bruit d'une machine à écrire sur laquelle Phoebe Adler rédige son dernier scénario pour la série policière At your service et rêve de ses succès à venir.
    Mais voilà. Une dénonciation. Et tous les châteaux en Espagne de notre héroïne s'écroulent. Inscrite sur la liste noire, elle doit s'enfuir pour l'Angleterre afin d'échapper à une audition et une éventuelle condamnation.

    Heureusement, dans son nouveau pays d'accueil, elle fait la connaissance d'Hannah Wolfson, une productrice américaine qui entend lancer une série à succès autour de Robin des Bois et recruter des scénaristes ou réalisateurs poursuivis pour leurs sympathies communistes avérées ou non.

    Mais, même loin des États-Unis, la menace plane. Et Hannah et Phoebe vont tout risquer pour réaliser leurs souhaits et continuer de créer.

    J'ai été immédiatement attirée par les thèmes de ce roman: le milieu de la création dans les années 50 alors que beaucoup craignent d'être accusés et la place des femmes dans la société et à des rôles clés. Deux sujets que j'ai trouvés très bien traités grâce aux deux personnages principaux.

    Par leur situation familiale, par leur positionnement dans leur environnement, par leur caractère, Hannah et Phoebe permettent d'explorer ainsi différentes facettes de la condition féminine dans le monde du cinéma et de l'audiovisuel et dans le monde en général, à la fois en termes de regards posés sur elles, de sacrifices imposés et de charges mentales.

    A leur suite, on explore aussi les coulisses d'un plateau de tournage, la genèse effervescente d'une série télé, la peur des courriers accusateurs, la nécessité de fausses identités et la chasse aux sorcières dans les studios.

    A ces thématiques fortes se superposent aussi d'autres éléments, comme la description de l'après Seconde Guerre mondiale ou de la communauté américaine réfugiée.
    On sent que l'autrice a fait tout un travail de recherche poussé pour étoffer son propos et densifier à la fois son intrigue et l'atmosphère de son roman. Hannah est inspirée de Hannah Weinstein qui a imaginé les Aventures de Robin des Bois. De même, certaines anecdotes sont transposées et donnent lieu à des scènes marquantes.

    Toute cette documentation au service du récit rend celui ci vraiment intéressant et m'a donné envie d'en savoir plus sur cette époque.

    De même, j'ai bien aimé les deux héroïnes que l'autrice a su rendre très attachantes.

    En revanche, je dois avouer que j'ai mis quelques pages à être totalement happée par l'action et à m'habituer à la musique des dialogues. J'aurais préféré également voir certaines arcanes narratives un tout petit peu plus développées (comme celle avec la meilleure amie).

    Néanmoins, je ne peux que vous conseiller cette lecture prenante sur cette période particulière.

    Traduit de l'anglais par Valérie Bourgeois.

    Belfond, 2021, 429 pages

  • This is us-Saison 1

    This is us

    Saison 1

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    "C'est un fait: un humain partage son anniversaire avec plus de 18 millions de personnes. Rien ne prouve que partager celui-ci crée des liens entre ces personnes. S'il y en a...Wikipedia ne les a pas encore découverts..."

    C'est par ces quelques mots que débute une série qui marquera certainement mon année 2017!!!

    En quelques plans, on fait la connaissance de Jack, Kevin, Randall et Kate qui ont la particularité d'être nés tous les quatre un 31 août.

    Jack est heureusement marié à Rebecca qui doit accoucher de triplés; Kevin est un acteur de soap opera, enfermé dans un rôle qui ne lui convient plus; Kate lutte contre des problèmes de poids et semble s'oublier dans l'ombre de son frère...Quant à Randall, il est le père de deux enfants, mène une carrière professionnelle brillante et vient de retrouver la trace de son père biologique.

    Quatre destins bien différents donc..Et pourtant...


    Je n'en dirai pas plus sur l'histoire, de peur de gâcher les surprises de cette première saison.

    Une des forces du scénario réside justement dans cette capacité à nous étonner en dessinant des liens inattendus.

    A la manière d'un puzzle, tout prend sens. Un peu comme si l'existence de ces protagonistes formait une grande mosaïque sans cesse en évolution.

    Jack, Kevin, Randall et Kate... Mais aussi Rebecca, William, le docteur K, Toby... s'animent devant nous, révèlent leurs joies, leurs peines, leurs doutes, leurs désirs, leurs failles. On ne peut d'ailleurs une fois encore que saluer le travail scénaristique qui a conduit à leur création. Alors que l'aspect choral aurait pu amener à un déséquilibre entre les personnages, il n'en est rien ici. En effet, chacun d'entre eux apporte sa pierre à l'édifice narratif et chacun se révèle attachant à sa manière.

    Force de l'écriture donc...tant dans la genèse et l'évolution des héros que dans cette reconstruction et cette imbrication perpétuelles des moments clefs de leurs vies. Ainsi, certains scènes déjà entraperçues s'enrichissent en permanence. Un peu comme des tableaux repris sans cesse par un peintre pour leur donner la touche finale et jamais complètement achevés.

    Force de l'écriture aussi dans la justesse des dialogues, dans ces phrases parfois d'apparence banales qui regorgent de sagesse et de beauté.

    "J'aime penser que peut-être un jour, vous serez un vieillard comme moi...parlant à un jeune homme, lui expliquant comment vous avez pris le citron le plus acide que la vie ait à offrir pour en faire de la limonade."

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    Cette scène entre le docteur K et Jack, qui revêt une importance capitale pour toute la série, fait partie de celles qui m'accompagneront longtemps. Comme beaucoup d'autres. Scènes de déclaration d'amour (comment ne pas rêver d'un mari comme Jack), scènes de bilan de vie (William, quel incroyable être!), scènes de partage familial (le judo), scènes de rencontres, scènes de pleurs...

    This is us foisonne de pépites, de moments magiques qui sonnent tellement vrai et qui pourraient venir de nos propres existences. Car, forcément, Jack, Rebecca, William, Randall, Kevin, Kate, c'est un peu nous...Ils nous ressemblent ou ressemblent aux gens que l'on côtoie et leurs préoccupations ou leurs bonheurs font forcément écho aux nôtres.

    La qualité du casting contribue à cet effet miroir et à cette affection quasi instantanée pour les rôles qu'ils incarnent. Tous sont extraordinaires, toujours dans le bon tempo. Comme s'ils étaient leurs personnages et non des acteurs.

    Bref, vous l'aurez compris: ne passez pas à côté de This is us, cette série qui parle avec tellement de talent de la vie sous tous ses aspects et qui a été pour moi un immense coup de cœur! Vivement la saison 2!

     

     

     

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  • Rectify

    Rectify

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    Comme vous le savez déjà certainement si vous suivez régulièrement ce blog, je suis fan de séries. Et après vous avoir parlé en septembre de mon coup de cœur pour Peaky Blinders, je voulais vous dire quelques mots sur ma nouvelle série du moment: Rectify.

    Le pitch: Après dix-neuf années passées en prison dans le couloir de la mort pour viol et meurtre, Daniel Holden est finalement relâché. En effet, des analyses d'ADN prouveraient que le sperme retrouvé sur le cadavre ne serait pas le sien.De retour dans sa ville natale, il essaie de se réadapter à un quotidien normal. Mais forcément, cela se révèle très difficile tant pour lui qui, depuis l'âge de 18 ans, a été confronté à la violence et à la solitude carcérale que pour son entourage qui a évolué (sa mère s'est remariée et a eu un enfant, sa nouvelle belle-famille complètement inconnue jusque lors nourrit quelques soupçons à son encontre...)

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    J'avais entendu beaucoup de bien de ce feuilleton mais j'avais quelques réticences à me lancer car le sujet me semblait trop difficile. Mais, hier, j'ai entamé la saison 1 et j'ai regardé les six épisodes en deux soirées.

    Dès les premières images, j'ai été captée par l'ambiance. Pourtant, contrairement à beaucoup de séries que je suis, Rectify ne se termine jamais par un cliffhanger et ne brille pas par un scénario tordu où les retournements de situation s'enchaînent et malmènent les nerfs du pauvre spectateur.

    Au contraire, chaque épisode se démarque par une atmosphère assez lente, propre à un approfondissement psychologique de chacun des protagonistes et de leurs interactions.

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    Et, justement chacun des personnages, suscite de nombreuses interrogations. A commencer bien entendu par le héros. Un  héros forcément profondément marqué par ses années de détention, par les sévices physiques et moraux subis en prison, par des changements qu'il ne maîtrise pas...Au fil des heures, on le voit s'adapter à sa nouvelle situation, retrouver un confort...Mais en même temps, se chercher, tenter de comprendre les liens sociaux, se perdre aussi...Certains flashbacks surgissent de temps en temps pour nous permettre de mieux cerner cet être si différent des héros "normaux" de séries télévisées.

    Autour de Daniel Holden, gravitent des hommes et des femmes tout aussi atypiques. Soit parce qu'ils ont été marqués par l'affaire qui a conduit à son emprisonnement (je pense à sa mère ou à sa soeur), soit parce que le retour de cet innocent éventuellement coupable bouleverse leurs habitudes et questionne certains fondements de leurs relations.

    C'est assez fascinant de voir comment cette libération peur avoir autant de répercussions. Parfois, d'ailleurs assez inattendues. Et c'est là que réside une des qualités essentielles de Rectify: nous faire réfléchir sur la nature humaine et sur les chemins de vie que chacun peut emprunter ou quitter à tout moment.

    A ce ressort psychologique essentiel se superpose la question de savoir si le héros a commis ou non l'acte reproché. D'autres pistes sont évoquées et...

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    J'ai été également extrêmement sensible à la réalisation. Certaines scènes se révèlent sublimes. Je pense notamment à celles entre Daniel et Tawny où tous les ingrédients sont réunis (interprétation, luminosité, dialogues, mouvement de la caméra...) pour les rendre inoubliables.

    Bref, vous l'aurez compris: je ne saurais que vous recommander cette série poignante et profondément émouvante dont certaines scènes vont longtemps m'accompagner cette année. Et ce soir, je commence la saison 2 en espérant qu'elle sera autant à la hauteur.

    Rectify, saison 1, 6 épisodes, 2013/2014

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