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Le Bois du Rossignol de Stella Gibbons

Le Bois du Rossignol

de

Stella Gibbons

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"Il est difficile d'obtenir un jardin sinistre, mais le vieux Mr Wither y était parvenu.

Même s'il ne travaillait pas lui-même à celui de sa maison des environs de Chesterbourne, en Essex, son manque d'intérêt pour la terre et sa répugnance à dépenser de l'argent n'étaient pas sans influencer le jardinier. Le résultat était une pelouse souffreteuse et une rocaille plâtreuse où presque rien n'attirait le regard, tandis que les arbustes sans caractère proliféraient car Mr Wither appréciait leur capacité à meubler l'espace à peu de frais."

Viola Wither se retrouve veuve à 21 ans. Elle aimerait profiter de la vie londonienne avec sa meilleure amie mais ses faibles moyens la contraignent à accepter l'invitation de sa belle-famille, les austères Wither, et à s'installer chez eux dans la campagne anglaise.

Elle s'ennuie ferme dans cette retraite forcée, avec cette famille conventionnelle et tous ces horaires fixes.

Mais, un soir, à la faveur d'une invitation, elle croise le Prince charmant de son adolescence, le beau Victor Spring, fraîchement fiancé à une amie de longue date mais néanmoins courtisé par toute la gent féminine.

Et Viola n'est pas la dernière à flirter avec lui...Au grand dam de la bonne société de Chestbourne et des Wither...

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J'avais entendu beaucoup de bien de ce, notamment auprès de mes copinautes Emjy et Shelbylee. Et je me suis décidée mardi dernier à entrer dans son univers.

Une décision que je n'ai pas du tout regrettée, tant je me suis retrouvée emportée.

Ce roman constitue une relecture moderne de Cendrillon. Mais bien loin de se contenter de transposer cette idylle au début du siècle en Angleterre, l'auteur la pare d'ironie. C'est ce qui frappe immédiatement le lecteur dans ce conte contemporain. Chaque paragraphe en est pétri. Rien  n'échappe à la plume acérée et acerbe de Stella Gibbons. Aucune petite manie. Aucune tenue. Aucune idée. Tout est prétexte à ce fameux humour so british.

Cependant, malgré son regard sans concession, on sent qu'elle éprouve une certaine tendresse pour ses personnages.

A commencer par l'héroïne, Viola, prénommée ainsi en hommage à Shakespeare. Quand on la rencontre, elle a tout de ces ravissantes blondes un peu idiotes et maladroites de l'âge d'or du cinéma hollywoodien. Alors qu'elle s'est mariée sans enthousiasme, elle a la chance d'être remarquée par un prince pas si charmant lors d'un bal. Et, malgré ses actes un peu mufles, elle continue d'y croire. Mais cette jeune femme ne se résume pas à cet aspect fleur bleue, à cette crédulité (que dire de son aveuglement face à sa cousine)...Non, elle est également pleine de bonté pour ses proches, profondément généreuse...

Et c'est là une des forces de Stella Gibbons: tout en se moquant d'eux, avoir réussi à montrer les contrastes des personnalités de ses protagonistes.

Il en va de même pour chacun d'entre eux: Victor Spring, le prince pas si charmant qui aspire à une femme conventionnelle; Tina Wither, la cousine vieille fille qui fait tout pour rencontrer l'amour...

On assiste à leur évolution, leurs idylles, leurs espoirs...Au gré de bals, de thés dansants, de visites à Londres, de vacances à la mer, de leçons de conduite, de promenades dans le Bois du Rossignol...

On comprend leurs hontes intimes, leurs désarrois, leurs coups de cœur...

Certaines scènes se révèlent plus marquantes que d'autres: la garden-party ratée des Wither (que j'ai ri!), les rencontres avec l'ermite...

Et on sent bien l'influence de cette romancière sur certaines séries que j'apprécie beaucoup (l'idylle entre Tina et Saxon m'a forcément fait penser à celle élaborée dans Downton Abbey par Julian Fellowes)

Bref, vous l'aurez compris: j'ai beaucoup aimé ce roman et je vous le recommande vivement si vous êtes fans comme moi de campagne anglaise et d'ironie. Je pense d'ailleurs que je ne tarderai pas à me replonger dans un autre des titres de Stella Gibbons (vous me conseilleriez lequel?)

Editions Héloïse d'Ormesson, 556 pages

Billet dans le cadre du challenge Un pavé par mois de Bianca.

 

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Commentaires

  • Il circule pas mal sur les blogs, ce roman, et toujours accompagné d'avis très enthousiastes. Je vais finir par me laisser tenter ;)

  • Je n'ai lu que peu de critiques négatives, en effet.
    J'espère que tu te laisseras tenter Lili en tout cas et que tu partageras ces avis souvent positifs.

  • Il me tente depuis longtemps. Je crois qu'il me plairait beaucoup. Il me semble qu'il est sorti en poche. Je n'ai donc plus d'excuse!
    Merci pour ce billet!

  • Oui, il est déjà sorti en poche Fanny. Et non, tu n'as aucune excuse car je pense que cet humour si british te plairait beaucoup. (je crois que la seule à ne pas avoir adhéré parmi les blogueuses que je connais, c'est Céline).
    J'ai hâte de connaître ton avis en tout cas.

  • Et puis il est sorti en poche en plus ;)

  • Oui, il est sorti en poche. Je pense d'ailleurs que je me l'achèterai afin de l'avoir dans ma bibliothèque personnelle. C'est le genre de roman que je serai contente de relire un jour.

  • Déjà noté, ouf ! En plus il est à la mediatheque, je l'emprunterai mais pas maintenant, j'ai trop de pavés dans ma pal !! Je te laisse déposer le lien chez moi, je suis sur mon téléphone, bises

  • Je vais aller déposer le lien chez toi Bianca.
    C'est un pavé certes mais si tu savais comme il se lit vite. J'ai dû me forcer à faire des pauses pour le déguster. Et je pense que je me replongerai dedans plus tard afin de mieux noter les réflexions qui émaillent le texte.

  • Il est justement dans ma pal, je suis ravie ! J'attends un moment confortable pour le lire et plonger dans l'ambiance ;-)

  • J'espère que tu auras un moment favorable bientôt pour pouvoir te plonger dans ce cocon so british! Et je suis curieuse de connaître ton avis!

  • J'adore la couverture poche : je l'ai vu chroniqué positivement sur plusieurs blogs mais j'hésite encore...

  • Je serai curieuse de connaître les raisons pour lesquelles tu hésites. Si tu apprécies l'ironie, je pense que tu seras conquise. Il ne se passe pas grand chose mais tout l'intérêt de ce livre, outre sa relecture moderne de Cendrillon, réside dans cette peinture cynique de la société anglaise du début du 20ème siècle. C'est féroce et en même temps très tendre.

  • Je l'ai vu en poche récemment et j'ai énormément hésité, quelle erreur ! J'aurais du le prendre visiblement... Ce n'est que partie remise!

  • Je suis certaine que tu auras l'occasion de réparer cette erreur Fanny et que cet ouvrage de Stella Gibbons rejoindra prochainement tes étagères ;)

  • C'est une auteure qui me tente toujours beaucoup en librairie ... Je note ton enthousiasme pour ce titre (j'avais aussi repéré "Westwood" qui vient de sortir).

  • C'est vraiment une auteure à découvrir! Ce livre, je l'ai dévoré et j'ai adoré cet univers. J'avais noté la sortie aussi de Westwood mais, pour le coup, je pense que je vais attendre la parution en format poche pour me lancer.

  • Je l'ai lu il y a quelques mois mais je n'ai toujours pas mis en ligne mon avis (je ne sais pas pourquoi d'ailleurs...)
    Je l'avais beaucoup aimé même si je trouve qu'à force de caricaturer à l’extrême ses personnages, je n'arrivais pas à m'y attacher !

    Comme toi, je pense quand même en lire d'autres ;)

  • C'est vrai que je ne me suis pas spécialement attachée à ces personnages. Sans doute en raison de leur trop grande caricature, comme tu le soulignes si justement...
    Néanmoins, je garde, comme toi, une très bonne impression!
    Tu avais découvert le texte en VO? Je me demandais si je ne me lancerai pas dans un autre titre en langue originale mais je ne sais pas si le niveau est accessible.

  • J'ai beaucoup apprécié cette lecture aussi !!! C'est un de mes tout premiers billets :D Quand je vois sa taille, il me semble ridicule pour un aussi beau texte, je devrais le relire et en écrire un nouveau ^^
    Il y a un autre texte d'elle qui est paru chez Héloïse d'Ormesson, mais je ne l'ai pas encore lu.

  • Je me souviens de mes premiers billets: je parlais de livres que j'adorais mais je ne savais pas comment faire passer ce que j'avais ressenti et je ne dépassais pas souvent les 5-10 lignes....
    J'ai vu aussi qu'un autre texte était paru chez Héloïse d'Ormesson. Mais je crois que je vais patienter jusqu'à sa parution en poche. Même si la tentation est grande :)

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