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livre de poche - Page 9

  • Ralph's party

    Ralph's party

    de

    Lisa Jewell

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    "Smith raccrocha et jeta un coup d'oeil au salon. De nombreux colocataires potentiels avaient visité l'appartement. Pourtant, malgré ce défilé, tout semblait en ordre"

    Deux copains d'enfance, Smith et Ralph partagent un appartement dans une jolie maison victorienne du Sud de Londres. Tous les opposent: l'un est calme, posé, doué pour les affaires, célibataire depuis cinq ans; l'autre est artiste, fêtard, sans cesse à la recherche de nouvelles conquêtes...Ils se retrouvent tous les soirs à zapper devant la télévision.

    Pour briser leur quotidien, Smith a décidé de passer une annonce pour trouver un autre colocataire. Après plusieurs visites, c'est la jolie Jemina qui se présente. Elle est immédiatement choisie par Smith.

    Très vite, Jemina tombe dans les bras de Smtih. Au grand dam de Ralph qui commence à nourrir des sentiments amoureux pour sa nouvelle colocataire.

    Cette relation n'empêche pas Smith de continuer à avoir envie de Cerise, la bimbo du dernier étage. Laquelle entretient une idylle avec Karl, en couple depuis quinze ans avec Siobhan.

    Les chassés-croisés amoureux se succèdent donc dans cette maison victorienne...

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    J'avais reperé ce titre sur le blog de Bianca. Aussi, quand je l'ai vu en occasion chez Book-off, je n'ai pas hésité longtemps.

    Lisa Jewell est un auteur anglais, spécialisé dans les romans de chik lit. Ralph's party constitue sa première oeuvre. Une oeuvre qui a été créée à partir d'un pari. En effet, Lisa Jewell avait écrit les trois premiers chapitres en échange d'un dîner dans un de ses restaurants favoris. Puis, dans son élan, elle a retravaillé et développé sa première mouture. Ce livre a ainsi été publié en 1999.

    Il s'agit d'un ouvrage choral. Tour à tour, on suit les pensées des différents habitants de cette maison victorienne du Sud de Londres. J'ai toujours apprécié ce mode narratif et je trouve qu'il s'adapte parfaitement au thème principal du chassé-croisé amoureux.

    Je me suis attachée à certains des protagonistes. Ralph m'a notamment beaucoup plu. Il représente l'archétype de l'adulescent artiste. Un homme au fort potentiel qui a du mal à mener une existence d'"adulte". Et qui n'arrive pas à réaliser ses rêves. Un homme dont le quotidien va être bouleversé par l'arrivée de la charmante Jemina.

    Cette dernière m'a également séduite car elle ne correspond pas au profil des célibataires qu'on rencontre dans le style chik lit. A l'inverse des Bridget Jones et consoeurs, elle s'est toujours retrouvée engagée dans des histoires où ses partenaires ne tardaient pas à lui déclarer leur flamme et par conséquent, à la faire fuir.

    Ceci constitue d'ailleurs un des atouts de cet ouvrage: reprendre les codes de chik lit tout en les détournant et parfois, en s'en écartant (je pense notamment à la fin)

    Le style est simple, parfois sans doute trop simple (je pense à certaines expressions assez crues ou vulgaires)

    Mais on passe un moment agréable en compagnie des habitants de cet immeuble. On partage certains morceaux de leurs existences, leurs doutes, leurs désirs, leurs maladresses, leurs sentiments...On se prend à espérer avec et pour eux...

    Bref, vous l'aurez compris: ce livre, plein de rebondissements, procure un bon instant de détente. Si vous êtes en quête de légereté, il sera parfait pour vous. J'ai vu qu'une suite avait été imaginée par Lisa Jewell. Et je me laisserai peut-être tenter..

    Le Livre de Poche, 1999, 6,80 €, 349 pages

    Lu dans le cadre du challenge God save the livre 2013

  • La crique du Français

    La Crique du Français

    de

    Daphné du Maurier

     

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    "Quand le vent d'est souffle sur l'Helford, ses eaux étincelantes se troublent, s'agitent et viennent, en petites vagues, battre rageusement ses vitres sablonneuses. De courtes lames se brisent sur la barre du jusant, et les échassiers, effleurant la surface, s'appelant l'un l'autre dans leur vol, se dirigent à tire-d'aile vers les bancs de boue à l'intérieur des terres. Seules les mouettes, leur plumage gris pailleté d'embruns, tounoyent et crient encore au-dessus de l'écume, où, de temps à autre, elles plongent à la recherche de leur pâture."

    Au temps de la Restauration anglaise, Lady Dona Saint Columb jouit d'une réputation scandaleuse, accompagnant son mari Sir Harry et ses amis dans des lieux de "mauvaise vie"

    Lassée de la "futilité de sa vie, de ces incessants soupers, dîners, parties de cartes, de ces frasques idiotes, dignes tout au plus d'une écolière en vacances, de ce flirt stupide avec Rockingham", elle a décidé de quitter Londres pour partir s'installer seule avec ses deux enfants dans le domaine de Navron, au bord de la Manche.

    Arrivée dans la propriété, elle est très surprise de la trouver à l'abandon et de la voir entretenue par un seul domestique, un dénommé William.

    Mais très vite, ce dernier la rassure, remet la maison en ordre, engage d'autres serviteurs... Débute alors une nouvelle existence pour Lady Dona, rythmée par ses envies, les jeux avec ses enfants.

    Malheureusement, cette tranquillité est perturbée par la visite d'un voisin, Lord Godolphin qui la met en garde contre des pirates français qui séviraient sur la côte.

    Lady Dona ne veut pas prêter attention à ces rumeurs. Mais la nuit venue, ne trouvant pas le sommeil, elle assiste à un étrange manège entre William et un inconnu. Et si...?

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    Daphné du Maurier est une auteure anglaise, née en 1907. Elle est issue d'une famille d'artistes et s'est lancée très jeune dans l'écriture. Son premier roman Chaînes d'amour a été publié en 1931. Il a été suivi par de nombreux succès: L'Auberge de la Jamaïque (1936), Rebecca (1938), La Crique du Français (1941), Le Général du Roi (1946)...

    Quand j'étais adolescente, j'avais une prédilection particulière pour cet écrivain dont je piochais les oeuvres dans la bibliothèque de ma grand-mère. Dernièrement , en parcourant la blogosphère et en voyant tant de billets élogieux sur Rebecca, j'ai eu envie de me replonger dans ses livres. J'ai emprunté hier La Crique du français à la bibliothèque et je l'ai achevé en une matinée, confortablement installée sur mon canapé avec une bonne tasse de thé.

    Pourtant, je dois avouer que j'ai failli renoncer à l'aventure au bout du premier chapitre. En effet, je n'ai pas compris son intérêt. Daphne du Maurier s'est lancée dans une description contemporaine du très beau paysage de l'Helford en y juxtaposant des moments clés de l'histoire qu'elle allait nous conter. Certes, son dessein de nous montrer comment les paysages gardaient l'empreinte de ceux qui y étaient passés était sans doute louable mais j'ai eu l'impression d'être "spoilée" sur ce que j'allais lire.

    Heureusement, j'ai quand même poursuivi ma découverte de ce roman d'aventure romanesque.

    L'héroïne, Lady Dona Saint Columb, est une jeune femme lassée par la vie de la cour, le luxe, la dépravation qui y règne. Dans la voiture qui l'emmène à Navron, elle nous laisse entrevoir un tableau peu engageant de la capitale londonienne au temps de la Restauration.

    "elle se rappelait le théâtre bondé, la puanteur du parfum sur les corps échauffés, les rires niais, le bruit, la loge royale, le Roi, son entourage..."

    Elle ne veut plus tenir le rôle "indigne" qu'elle jouait dans cette société. "N'avait-elle pas, cédant aux exigences de son entourage, consenti à être cette créature superficielle, ravissante, qui, rieuse, acceptait avec un haussement d'épaules, adulations et louanges, comme un tribut naturel à sa beauté, insouciante, indolente, volontaire, indifférente, tandis qu'une autre Dona, étrange, semblable à un fantôme, l'épiait du fond d'un sombre miroir et avait honte?"

    Tout au long du récit, on assiste donc à la transformation de cette femme. Une transformation dûe à un mode de vie plus simple, plus en accord avec ses envies mais surtout, comme vous vous en doutez, à une belle rencontre...

    Dès qu'on entend William, le nouveau valet, parler de son ancien maître, on pressent que Lady Dona ne va pas tarder à faire sa connaissance.

    Comme dant tout roman d'aventures romanesques, cette première entrevue prend un tour surprenant.

    Jean-Benoît Aubéry a choisi l'état de pirate par goût de l'aventure. Et il va faire un très beau cadeau à Lady Donna: lui permettre de vivre elle-aussi l'aventure, de sentir la brume maritime sur elle, de connaître le danger, d'échapper à sa condition de femme...le temps d'une parenthèse.

    Cette escapade va se révéler très dangereuse pour nos deux héros. S'ensuivent d'ailleurs des scènes à la tension très maîtrisée (je pense notamment à celle du dîner avec les notables ou celle de la poursuite dans l'escalier)

    C'est justement là que se révèle le talent de Daphne du Maurier: donner vie à certaines scènes, nous faire ressentir tantôt l'enthousiasme, tantôt la peur et la nervosité...

    Elle fait preuve également d'une grande ironie dans sa description des nobles et des notables du coin. La scène du dîner constitue à cet égard un vrai morceau de bravoure. Tout comme le décalage entre la découverte du mode de vie des pirates français et les racontars qui circulent sur eux.

    De plus, elle livre de très belles pages sur la mer, un des thèmes récurrents de son oeuvre.

    J'évoquerai juste un petit bémol: certains éléments de l'intrigue sont par trop prévisibles, surtout si vous avez lu le premier chapitre.

    Bref, vous l'avez compris: si vous cherchez un roman d'aventures, romanesque, plein de rebondissements et c'est vrai un brin désuet pour passer un agréable moment, ce livre est parfait. Il a confirmé mon envie de prolonger ma redécouverte de l'oeuvre de cette auteure.

    Le Livre de Poche, 2000 (anciennement paru sous le titre L'Aventure vient de la mer), 282 pages, 4,60 €

    Lu dans le cadre du challenge God save the livre 2013.

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  • Un crocodile sur un banc de sable

    Un crocodile sur un banc de sable

    de

    Elizabeth Peters

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    "Quand mes yeux s'étaient posés pour la première fois sur Evelyn Barton-Forbes, elle arpentait les rues de Rome. "

    Fin du 19ème siècle, Amelia Peabody, une Britannique de 32 ans déjà considérée pour l'époque comme une vieille fille, vient de perdre son père. Pour la récompenser des soins qu'elle lui avait prodigués lors de ses dernières années, il lui a laissé un héritage substantiel de un demi-million de livres.

    "J'avais toujous rêvé de voyager. Maintenant, j'allais enfin pouvoir visiter tous les pays dont l'histoire avait tant passionné mon père: la Grèce des philosophes et des artistes, Rome et sa grandeur militaire, Babylone, Thèbes aux cent portes et tant d'autres cités dont les noms résonnaient glorieusement dans ma tête"

    Lors de son séjour à Rome, Amelia rencontre Evelyn Barton-Forbes, une jeune Lady reniée par son grand-père après s'être enfuie avec un séducteur italien qui l'a bien vite abandonnée. Elle la recueille et lui offre très vite le poste de dame de compagnie.

    Elles s'embarquent ainsi pour l'Egypte. Arrivées au Caire, elles rencontrent deux frères archéologues, les Emerson, ainsi que le cousin d'Evelyn, bien décidé à l'épouser.

    Mais, leurs aventures ne font que commencer...

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    Elizabeth Peters ou Barbara Michaels est un écrivain américain. Férue d'égyptologie (elle a obtenu un doctorat dans ce domaine), elle s'est lancée dans la série des Amelia Peabody en 1975. Elle souhaitait faire revivre les grandes heures de l'égyptologie, au tournant du 20ème siècle. Un moment où l'Angleterre s'est passionnée pour les découvertes de Maspero...

    J'ai entendu parler de ce livre sur le blog de Yueyin. Et j'avais bien envie de découvrir cette série. Aussi, quand j'ai eu l'occasion de mettre la main sur le premier tome chez un bouquiniste, je n'ai pas longtemps hésité.

    J'ai beaucoup apprécié le mode narratif choisi par l'auteure. En effet, le "je" permet de mieux appréhender le caractère hors du commun de l'héröine. Amelia Peabody correspond tout à fait au type de personnage que j'apprécie. Elle est féministe, curieuse, autoritaire, sensible, pleine de bon sens, complètement ignorante de tout ce qui concerne le domaine sentimental...Elle aurait aimé naître homme, pour pouvoir être libre de ses mouvements et tout entreprendre.

    Sa dame de compagnie, Evelyn, ne correspond pas non plus au modèle de la femme victorienne. Même si elle présente les traits de caractère idéaux (douceur, modestie...), sa fuite avec un Italien l'a définitivement mise au ban de la société.

    Ces deux "déclassées" vont partir pour l'Egypte. Après une première rencontre explosive avec les frères Emerson (l'aîné Radcliffe s'est énervé contre Amelia dans un musée au Caire), le hasard d'une étape dans leur croisière sur le Nil va mener Amelia et Evelyn à s'installer sur leur chantier de fouilles.

    Amelia et Radcliffe sont comme chiens et chats (le ton de leurs conversations n'a pas été sansl-homme-au-complet-marron-265101-250-400.jpg me rappeler celui des discussions des deux héros de l'excellent roman d'Agatha Christie L'homme au complet marron). Tandis que Evelyn et Walter, le cadet, tombent amoureux. Cependant, ce quotidien va très vite être perturbé par l'irruption du cousin d'Evelyn et surtout par les visites nocturnes d'une menaçante momie.

    Cette momie permet de souligner toutes les superstitions qui encadraient les fouilles archéologiques. Mais aussi de découvrir certaines ruses que pouvaient employer les villageois pour effrayer les Occidentaux et garder les trésors découverts ou les Occidentaux entre eux pour récupérer les chantiers de leurs rivaux.

    Ainsi, Elizabeth Peters arrive à resusciter l'ambiance des chantiers de l'époque. On apprend plein de détails, tant sur le fonctionnement (installation des chambres des Occidentaux dans les tombes, horaires, repas) que sur les méthodes (protection, utilisation d'un miroir réfléchissant le jour pour ne pas abîmer les fresques...)

    De plus, même si le coupable est assez vite identifiable, j'ai trouvé l'intrigue fantastico-policière divertissante. Je me suis beaucoup amusée à suivre les péripéties d'Amelia et de ses compagnons.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment en lisant ce premier opus de la série imaginée par Elizabeth Peters. Et je retrouverai avec plaisir son héroïne pour la suite de ses aventures.

    Le Livre de Poche, 1999, 5,60 €, 313 pages