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elizabeth i

  • Une colonne de feu de Ken Follett

     

    Une Colonne de feu

    de

    Ken Follett

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    « Nous l’avons pendu sur le parvis de la cathédrale de Kingsbridge. C’est là qu’ont habituellement lieu les exécutions. Après tout, si vous n’êtes pas capable de tuer un homme à la face de Dieu, mieux vaudrait sans doute ne pas le tuer du tout.

    Le shérif l’a fait sortir du cachot de la halle de la guilde, mains liées dans le dos. Il marchait très droit, le visage pâle mais résolu, sans crainte.

    La foule lançait des huées et des malédictions sur son passage. Il ne semblait pas la voir. Mais il m’a vu, moi. Nos regards se sont croisés et ce bref échange contenait toute une vie.

    J’étais responsable de sa mort, et il le savait. »

    Noël 1558, le jeune Ned Willard rentre à Kingsbridge. Il espère pouvoir épouser Margery Fitzgerald. Mais certains puissants de sa ville natale en ont décidé autrement. Il se retrouve ainsi dans le camp adverse de son amour d’enfance. Et contraint face à la ruine de sa mère de rentrer au service d’Elisabeth, encore princesse. Et de devenir l'un de ses espions.

    Nous suivons ainsi son parcours pendant plus de soixante ans. Soixante ans marqués par des complots, des trahisons, des coups bas, des actes de violence, des changements de règnes...

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    J’attendais avec impatience la sortie de ce nouveau Ken Follett car j’ai toujours été intéressée par cette période troublée de l’Histoire. Grâce à Ned Willard et aux autres personnages qui gravitent autour de lui, nous assistons à maints événements déterminants : la Saint-Barthélémy, l’Armada, l’exécution de Marie Stuart, le complot de Guy Fawkes…. Et c’est là un des talents de cet auteur : il parvient à nous faire expérimenter tous ces épisodes, comme si nous étions à la fois spectateurs et même parfois acteurs.

    Les pages se tournent toutes seules et nous naviguons de la Cour d’Angleterre à la Cour de France, des quartiers protestants de Paris aux ruelles de Séville…Nous croisons Elisabeth I, Mary Tudor, les Guise…Autant de noms rencontrés dans les pages des manuels d’histoire et qui prennent vie devant nous. J’ai été vraiment emportée par cette évocation.

    A ces grands noms de l’Histoire s’entremêlent les personnages imaginés par l’auteur, sans que jamais cela paraisse surfait. Même si par rapport au déclenchement de la Saint-Barthélémy, j’ai eu un peu de mal à adhérer aux explications imaginées par Ken Follett. Certains de ses héros m’ont bien plu, notamment Ned Willard. Mais un des reproches que je pourrais faire est leur trop grand manichéisme. Comme dans les œuvres précédentes, il y a des vrais méchants, des méchants qui n’éprouvent jamais de culpabilité et enchaînent les mauvaises actions. Et face à eux des gentils, embourbés dans des dilemmes amoureux ou familiaux. Ce schéma somme toute classique peut lasser. Et j’aurais sans doute encore plus apprécié ce roman si les ressorts psychologiques avaient été plus fouillés.

    L'écriture constitue un des autres bémols que j'aimerais souligner. Je l’ai trouvée parfois un peu trop simple.

    Bref, vous l’aurez compris : malgré quelques réserves, je vous recommande vivement cette fresque passionnante.

    Editions Robert Laffont, 2017, 922 pages

  • Les Espionnes de la Reine tome 2: Lady Beatrice

    Les Espionnes de la reine tome 2: Lady Beatrice

    de

    Jennifer McGowan

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    "Septembre 1559

    Château de Windsor, Angleterre

    Nul ne verserait de larmes à mon mariage. Je ne le tolérerais pas.

    Le concert des musiciens de la reine emplissait la chapelle Saint-George. L'union parfaite de la viole et du clavecin accompagnait la mienne, non moins parfaite, avec Lord Percival Canavaugh."

    Lady Béatrice Knowles vit enfin le grand jour qu'elle attendait depuis longtemps: celui de son mariage avec Lord Percival Canavaugh. Un moyen pour elle d'assurer son avenir et celui de sa famille.

    Mais le bon vouloir d'Elizabeth I en a décidé autrement. Au dernier moment, la souveraine, ménageant son entrée, interrompt la cérémonie.

    En effet, elle souhaite utiliser la jeune femme pour mener à bien une mission délicate: approcher un des émissaires écossais, nouvellement arrivés à la Cour, le beau et turbulent Alastair MacLeod.

    Si elle réussit à amener des informations essentielles, notre héroïne pourra épouser son promis, comme prévu.

    Lady Béatrice, en acceptant cette tâche, est bien loin de se douter de toutes les répercussions qu'elle va avoir sur son existence.

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    Je vous avais parlé brièvement en 2013 du premier tome de cette série de romans historiques. Une série que j'ai eu plaisir à retrouver avec ce volume. Même si vous n'avez pas lu le précédent, sachez que vous pouvez quand même vous lancer dans celui-ci (seuls quelques éléments de l'intrigue seront évoqués, sans pour autant que vous soyez perdus/perdues)

    Autour de la Reine vierge, évolue le Cercle des Confidentes. Cinq jeunes femmes aux talents bien différents en sont membres. Elles sont les yeux et les oreilles de Sa Majesté et lui rapportent tous les secrets ou les complots de la Cour. A ce jeu, Lady Béatrice Knowles se révèle particulièrement douée. Elle sait comme personne soutirer des informations à son entourage et les utiliser à bon escient.

    Elle fait partie des premières recrues d'Elizabeth. Sans doute car elle l'a connue dans sa jeunesse, alors que la souveraine avait 14 ans et elle 7 ans. Toutes deux se trouvaient dans la maison des Seymour et Béatrice a été le témoin privilégié de la relation entre la princesse et Thomas Seymour.

    "Il existait deux vérités: celle qu'elle avait servie à ses juges et l'autre, que nous étions seules à savoir"

    Depuis lors, les deux jeunes femmes ne se sont pas quittées. Même si elles entretiennent un rapport complexe, souvent nourri de haine. Néanmoins, malgré les brimades royales, Lady Béatrice reste fidèle.

    Quand nous la retrouvons au début du roman, elle est censée épouser un riche seigneur, capable d'enrayer la ruine de sa famille. Or, suite à un revirement d'Elizabeth, elle doit repousser son union d'un mois et affronter les rumeurs et les moqueries des courtisans.

    La Reine a décidé de lui confier une mission: séduire un des envoyés espagnols, le ténébreux Alasdair MacLeod.

    Comme vous vous en doutez, elle se fait prendre à son piège et bien vite, nous assistons à une évolution d'intrigue digne d'une romance.

    Cependant, il serait dommage de réduire ce livre à ce seul aspect. Certes, l'idylle ne brille pas par son originalité et m'a même fait parfois rire. Certains dialogues se révèlent particulièrement clichés tels que "La lumière du jour se répandait timidement sur vous, comme si elle craignait que votre beauté ne l’éclipse". Tout comme certaines scènes: celle du bohémien et de Sophia, celle de Jane et du comédien, celle du méchant et de Béatrice...Et certains personnages lisses voire caricaturaux.

    Mais ce tome consacré à Lady Béatrice bénéficie d'un arrière-plan historique extrêmement fouillé. Je ne suis pas spécialiste des débuts de règne d'Elizabeth I et j'ai été ravie d'en apprendre plus. On retrouve une Reine qui a de la peine à s'imposer face à ses conseillers Walsingham et Sir Cecil. Une femme qui vit une passion interdite avec son grand écuyer, Robert Dudley. Une femme qui est menacée de toutes parts et dont le trône n'est pas encore assuré.

    Alors que le volume précédent évoquait le danger espagnol et les difficultés à maintenir de bonnes relations diplomatiques avec Philippe II, celui-ci dépeint les tractations avec les Écossais. La souveraine et ses conseillers redoutent l'emprise française en Écosse et tentent de s'assurer les bonnes grâces des clans. Une bataille pourrait se révéler très dangereuse si ces derniers se rangeaient derrière Marie de Guise.

    Cette plongée dans les arcanes de la Cour d'Angleterre m'a vivement intéressée. De même que d'autres thématiques telles que la place des femmes dans la société. Soumission à leur époux, impossibilité de s'unir selon leurs vœux, danger de se faire dénoncer comme sorcière....constituent autant de sujets abordés.

    On parle également des "Égyptiens", les bohémiens, que personne ne doit aider, sous peine d'être condamnés à mort.

    Bref, vous l'aurez compris:même si cet ouvrage ne brille pas par son originalité et revêt souvent un aspect romance, il se révèle divertissant (ce qui est parfait en cette période estivale) et instructif.

    Milan, collection Macadam, 2015, 398 pages

    Billet dans le cadre du challenge A year in England, organisé par Titine et de mon challenge Au service de...

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