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heather latterly

  • Un deuil dangereux d'Anne Perry

    Un deuil dangereux

    de

    Anne Perry

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    "-Bonjour, Monk!

    La satisfaction se lisait sur le visage étroit de Runcorn. Son col cassé, placé un tantinet de travers, devait lui pincer le cou chaque fois qu'il tournait la tête.

    -Faîtes un saut à Queen Anne Street. Chez Sir Basil Moidore"

    Octavia Haslett, la fille de Sir Basil Moidore, vient d'être retrouvée poignardée dans sa chambre. Elle aurait été assassinée par un voleur de bijoux.

    William Monk, responsable de l'enquête, toujours accompagné de son fidèle collègue Evans, se rend vite compte que le meurtrier appartient à la maisonnée.Tout laisse à penser qu'un domestique serait  le coupable...

    Mais la vérité est-elle si simple?

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     Pour ce deuxième volet de la série de cet enquêteur amnésique, j'ai eu le plaisir de retrouver les protagonistes que j'avais tant aimés dans Un étranger dans le miroir.

    A commencer bien entendu par William Monk. Dans ce tome, il poursuit la reconquête de sa mémoire. Certaines bribes de son passé commencent à ressurgir telles l'image d'un ancien protecteur ou celle d'une femme en larmes..Cependant, le mystère reste entier.

    J'apprécie toujours autant Heather Latterly. Au début de l'intrigue, on la voit tenter de travailler pour un médecin rétrograde et incompétent. Mais, très vite, son refus du compromis refait surface et elle se voit congédiée. Heureusement, Lady Callandra convainc Monk de la prendre comme assistante et de la faire engager comme infirmière de la mère de la victime.

    S'ensuivent de nombreuses entrevues entre Monk et Heather Latterly, placées tantôt sous le signe du mépris et de la colère tantôt sous sous celui de l'entente et de la complicité. J'espère qu'on continuera à assister à un rapprochement dans leurs prochaines aventures...

    Le nouveau venu, l'avocat Oliver Rathbone m'a également beaucoup intéressé. C'est un personnage très intelligent, de bon conseil et visiblement sous le charme d'Heather.

    J'ai été encore conquise par l'art de la reconstitution déployé par Anne Perry. En effet, j'ai eu l'impression d'être plongée dans le Londres des années 1850.

    L'atmosphère d'une maison victorienne est parfaitement décrite. On apprend ainsi le quotidien des domestiques, leur interaction avec leurs maîtres...

    "Heather prit connaissance de la hiérarchie qui régissait le monde des domestiques. Elle comprit quel était le domaine de chacun et qui devait des comptes à qui, ce qui revêtait une extrême importance. Car personne ne venait empiéter sur les tâches d'autrui et chacun remplissait son rôle avec une jalouse exactitude. Il eût été inconcevable, par exemple, de demander à une femme de chambre d'accomplir le travail d'une bonne ou, pis encore, de voir un valet de pied prendre la liberté de vaquer à quelque occupation dans la cuisine"

    De même, la condition des femmes sous le règne de Victoria est très bien évoquée. Par exemple, une bonne qui se retrouve enceinte a forcément fauté, nonobstant les circonstances, et se retrouve jetée à la rue sans références.

    La gent féminine doit aussi adopter une certaine manière d'être, comme le rappelle la belle-soeur de la victime à Heather.

    "Je me souviens encore de ce que me disait Maman quand j'étais petite: il est totalement malvenu pour une femme d'être agitée pour quoi que ce soit. Les hommes détestent l'agitation, tout comme ils désapprouvent ce qui détruit l'image de la femme en tant que personne sereine, fiable, exempte de mesquinerie et de vulgarité, jamais critique, si ce n'est face au manque de soin et à la lascivité, et, surtout, ne cherchant jamais à contredire un homme, même si l'on a des raisons de croire qu'il se trompe. Apprenez à tenir un foyer, à manger avec élégance, à vous habiller et à vous déplacer avec charme et dignité, à engager la conversation avec toutes sortes de gens en société, à peindre ou à dessiner un peu [...] et par -dessus tout, à vous montrer obéissante et à maîtriser vos mouvements d'humeur."

    Enfin, l'intrigue policière, pleine de rebondissements et de cruauté, est bien ficelée. Je ne me doutais pas du coupable avant les dernières pages.

    Bref, vous l'aurez compris: je suis toujours aussi fan des enquêtes de William Monk et de l'univers recréé par Anne Perry. Vivement le troisième tome!

    Editions 10/18, 2001, collection "Grands détectives", 8,80 €, 475 pages

    Lu dans le cadre du challenge Anne Perry de Syl, du challenge victorien d'Arieste et du challenge du polar historique de Samlor.