Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

1018

  • Des Gens d'importance de Mariah Fredericks

    Des Gens d'importance

    de

    Mariah Fredericks

    des gens d'importance,mariah fredericks,gilded age,roman policier,polar historique,etats-unis,début du 20ème siècle,femme de chambre,enquête,grande famille,1018,grands détectives,a death of no importance

    "Je vais vous raconter. Je raconterai mal, en oubliant des détails essentiels et en me souvenant de faits qui jamais ne sont arrivés. En cela, ma version ne sera pas différente de toutes les autres. Seule la particularité de ce qui est omis ou évoqué lui apposera une marque distinctive."

    Bien des décennies après, Jane Prescott, ancienne femme de chambre, revient sur un drame qui a fait les unes de nombreux journaux pendant plusieurs mois.

    "A quoi bon la raconter alors, cette histoire déjà rebattue, où entrent en jeu de riches familles, un couple séduisant et un assassinat?

    Parce que celle que vous avez entendue est fausse. Tout ce que vous avez lu: les gros titres, les éditoriaux poignants déplorant le pitoyable état de notre monde moderne...Faute de connaître le fond de l'affaire, ils sont tous passés à côté."

    Tout commence en mai 1910. Nouvellement entrée au service des Benchley, une famille de riches parvenus, Jane a pour mission d'aider les deux filles de la maison à se faire une place dans la haute société new yorkaise. Elle assiste ainsi aux fiançailles de Charlotte, la cadette avec le très en vue Norrie Newsome. Des fiançailles qui doivent être annoncées lors d'une fastueuse réception au réveillon. Mais rien ne se passe comme prévu. En effet, le futur époux est retrouvé assassiné dans la bibliothèque.

    Qui a commis ce crime? Un membre de la famille? Une jeune femme éconduite? Un anarchiste?

    Jane va mener l'enquête. Et elle est bien loin de se douter de ce qui l'attend.

    des gens d'importance,mariah fredericks,gilded age,roman policier,polar historique,etats-unis,début du 20ème siècle,femme de chambre,enquête,grande famille,1018,grands détectives,a death of no importance

    New York vers 1910

    Ce roman policier, je l'ai repéré sur l'instagram de Shelbylee et j'ai eu envie de le découvrir à mon tour. Aussitôt acheté, aussitôt lu.

    J'ai immédiatement aimé le personnage principal. Jane Prescott est une jeune Écossaise qui a immigré très jeune avec sa famille. Après la mort de sa mère et de sa sœur, son père l'a abandonnée sur les quais de New York. Heureusement son oncle paternel l'a recueillie. Et elle a grandi en sa compagnie, dans la maison que ce pasteur avait obtenue pour sauver les filles de mauvaise vie. A 14 ans, après avoir appris à lire et à écrire, elle est entrée au service d'une grande dame. A la mort de celle-ci, elle a accepté de rejoindre le foyer des Benchley.

    Ces éléments biographiques que je viens d'évoquer, son caractère ainsi que son savoir la placent dans une position délicate, à cheval entre deux mondes. Elle maîtrise à la perfection les codes de ces deux univers. Mais elle n'appartient vraiment à aucun des deux et tout au long de l'intrigue, on sent ce déchirement et cette place à part, qui la fait converser tant avec des grands de ce monde qu'avec son amie d'enfance, introduite dans les milieux anarchistes.

    Ce tiraillement la rend profondément complexe, intéressante et attachante. Ses découvertes questionnent sa fidélité à ces deux environnements et la tourmentent.

    De plus, Jane se révèle une femme très intelligente, dotée d'un certain tempérament, courageuse et empreinte d'un fort sens de la justice. C'est un plaisir de la voir évoluer au fil des pages. J'espère juste que, dans le prochain tome, elle s'oubliera moins...

    Autour d'elle évolue une galerie de protagonistes tout aussi attrayants. A commencer par Michael Behan, le journaliste qui va la seconder dans ses investigations. Quand il fait son apparition, on pense tout de suite aux duos de Charlotte et Thomas Pitt, Hester Latterly et William Monk ou Lizzie Martin et Benjamin Ross, concotés par Anne Perry et Ann Granger. Leur rencontre fait des étincelles. Et on observe avec un certain amusement leurs joutes verbales. Tout comme on s'attendrit devant leurs rares moments de confession.

    Leur tandem constitue un contrepoint joyeux au reste de l'intrigue, placée sous une tonalité plus tragique. Avec Des gens d'importance, Mariah Fredericks nous fait entrer dans les sombres coulisses du "Gilded age". Elle évoque des drames que je ne connaissais pas tels que l'incendie de la Triangle shirtwait factory où 126 personnes périrent dans les flammes car les propriétaires les avaient enfermées pour les empêcher de sortir fumer. Ou l'explosion de la mine à Schuykill. D'autres thèmes sont également abordés comme la misère, la pédophilie, la prostitution ou le poids de l'exclusion. Autant de sujets qui peuvent concerner les  plus pauvres que les plus riches. Un grand de ce monde n'est jamais à l'abri d'un scandale et la mise au ban de la société peut lui être fatale.

    L'autrice révèle donc un certain talent pour la reconstitution historique. En refermant son ouvrage, j'ai eu l'impression d'en savoir plus sur les aspects politiques et sociétaux de cette période.

    Quant à l'intrigue policière, même si je me doutais un peu de l'identité du ou des coupables, je n'avais pas perçu quels pouvaient en être les motifs ou les moyens. Par conséquent, j'ai quand même apprécié les étapes de l'enquête. Notamment avec le recours à certains éléments des débuts de la police scientifique.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment en compagnie de Jane Prescott. Et j'espère retrouver dans la suite de ses aventures son duo avec Michael tout comme le même souci de reconstitution historique.

    Éditions 10/18, Grand détectives, 2018, 335 pages

     

     

     

     

  • La Conspiration du globe de Thierry Bourcy et François-Henri Soulié

    La Conspiration du globe

    de

    Thierry Bourcy et François Henri-Soulié

    conspirationduglobe.jpg

    "N'eût été la violente querelle qui éclata au cours du quatrième acte entre deux marchands de chevaux, pris de boisson, la représentation d'Hamlet pouvait être considérée comme un succès. Les spectateurs avaient ri aux bons endroits, hurlé en vain pour sauver Polonius et frémi à l'arrivée du fantôme. Quand aux deux invités exceptionnels de Shakespeare, deux princes venus du Danemark, ils avaient semblé fascinés par la pièce."

    En ce début du mois de mars 1603, les émissaires Rosencrantz et Guildenstern ont été envoyés par le roi du Danemark pour mener à bien des négociations secrètes avec la reine Elizabeth I. A la demande de William Shakespeare, rencontré dix ans auparavant, ils ont assisté à la représentation d'Hamlet où le dramaturge a créé deux personnages éponymes.

    Justement, à la suite d'une méprise, les deux comédiens interprètes de ces rôles sont retrouvés morts dans les coulisses. Afin de faire la lumière sur ce double assassinat, la reine réquisitionne Lord Dawson, le commandant de sa garde, et dépêche Lady Dorchester, une de ses dames de compagnie, à Prague pour chercher le capitaine Kassov. Ce dernier s'était distingué dans la résolution du crime du prince Tsycho Brahé et la souveraine tient à mettre toutes les chances de son côté pour enrayer la crise diplomatique qui couve.

    la conspiration du globe,thierry bourcy,françois-henri soulié,1018,shakespare,capitaine kassov,polar historique,roman policier,roman sous le règne d'elizabeth i,enquête policière

    Je n'avais pas lu Le songe de l'astronome, le premier volet des aventures du capitaine Kassov. Mais, en parcourant les allées de Gibert Jospeh avec mes copinautes Titine et Emjy jeudi dernier, j'ai immédiatement été attirée par le ce titre. En effet, j'espère pouvoir visiter ce fameux théâtre lors de mon prochain séjour londonien. Aussitôt acheté, aussitôt lu.

    J'ai été ravie de retrouver cette période de l'histoire qui m'a toujours fascinée. Contrairement à la série des Marston dont j'avais précédemment parlé sur le blog, ce roman se situe dans le dernier mois de l'existence de la reine Elizabeth I. Désormais, au Conseil, elle s'appuie sur le fils de son fidèle Sir William Cecil, sir Robert qu'elle a surnommé méchamment le "Pygmée" et dont elle admire les qualités politiques. Lors de plusieurs scènes, notamment dans la salle du Trône , le lecteur est convié à partager le point de vue royal. Ne serait-ce que lors des épineuses négociations avec le Danemark.

    Cependant, l'aspect gouvernemental n'est pas le seul thème abordé. En effet, les deux auteurs ont pris le parti de s'attarder sur un des fleurons du règne d'Elizabeth I, à savoir le théâtre. Lors d'une représentation  d'Hamlet, deux comédiens sont tués. L'occasion pour le lecteur de mieux découvrir le fonctionnement du Globe, le rythme des représentations, les répétitions, les interactions entre Shakespeare et sa troupe... J'ai beaucoup apprécié toute cette partie et mon envie de visiter ce lieu artistique n'a fait que croître.

    Pour lier ces deux aspects, politique et artistique, Thierry Bourcy et François-Henri Soulié ont eu recours à un habile procédé narratif: un double meurtre par méprise des protagonistes des deux princes danois. Comme si la création du dramaturge lui échappait et prenait vie en réservant le même sort aux deux émissaires du roi du Danemark, Rosencrantz et Guildenstern. Ce ressort de l'intrigue m'a bien plu.

    Néanmoins, je regrette que les deux auteurs n'aient pas réussi à brosser des personnages aussi intéressants que leur description de l'époque. Peut-être est-ce dû à la multiplicité des figures dépeintes. Certains sont esquissés avec plus de soin et retiennent davantage l'attention, tels que Lady Dorchester qui m'a fait penser à la Milady de Dumas. D'autres, même s'ils sont présentés par quelques détails pittoresques, ne suscitent pas le même intérêt. Par exemple, je suis complètement passée à côté du neveu du capitaine, Matteus, dont le côté jeune premier trop accentué, ne m'a pas convaincue.

    Quant à l'histoire policière, elle sert plus de prétexte finalement à plonger le lecteur dans cette Angleterre du début du 17ème siècle, à la fin d'un règne et d'en saisir l'atmosphère, sur fonds de conspiration et d'instabilité.

    Bref, vous l'aurez compris: la Conspiration du Globe m'a permis de passer un moment de lecture agréable et je me laisserai peut-être tenter par les prochaines aventures de Kassov.

    Editions 10/18, 2017, 258 pages

    Billet dans le cadre du challenge de Titine A year in England.

    challenge a year in england.jpg

     

  • Dans l'ombre de la reine de Fiona Buckley

    Dans l'ombre de la reine

    de

    Fiona Buckley

    dans l'ombre de la reine.jpg

    "John Wilton était un homme de petite taille, sec et nerveux, aux cheveux brun cendré courts et hérissés. Il avait le nez retroussé et les dents jaunies. Je ne me rappelle pas la couleur de ses yeux et je n'ai jamais su son âge. Les hommes tels que John semblaient naître au milieu de leur vie et s'y fixer. Il avait débuté comme palefrenier dans ma belle-famille, puis était devenu le valet de mon époux. Maintenant que Gerald avait quitté ce monde, il serait avec joie resté à mon service, mais, hélas, je n'en avais pas les moyens."

    Ursula Blanchard, une jeune veuve sans le sou, se voit contrainte de se séparer de sa fille et devenir dame d'honneur d'Elizabeth I.

    Cette dernière, qui règne depuis deux ans, se retrouve la cible de nombreux complots, menés notamment par les Catholiques. Elle est également soumise à la pression de son entourage qui l'enjoint de prendre époux.

    Mariage de raison ou mariage de cœur? Elle semble hésiter. Mais son favori, le beau Lord Dudley est déjà uni.

    Néanmoins, certaines mauvaises langues parlent de la dégradation de l'état de santé de sa femme Amy Robsart. Et ajoutent avec perfidie qu'il en serait peut-être le responsable.

    Pour contrer ses rumeurs, Lord Dudley engage Ursula pour se rendre au chevet de la malheureuse et l'accompagner dans ses derniers instants.

    Ursula accepte cette mission...Mais elle est bien loin de se douter que son accord va la placer au centre de plusieurs conjurations et qu'il va influer énormément sur son existence.

    amy robsart.jpg

    Amy Robsart

    J'avais repéré depuis quelque temps ce premier volet d'une série de romans policiers historiques. Et j'ai profité du challenge Tudors organisé par Titine et Shelbylee pour l'en sortir.

    Dès les premières pages, on fait la connaissance d'Ursula Blanchard, l'héroïne. Tout récemment veuve d'un cadet de bonne famille, elle ne dispose d'aucune ressource. Elle doit donc accepter un poste à la Cour et se séparer de sa petite fille.

    L'occasion pour Fiona Buckley de dresser un portrait de la condition féminine à cette époque. La Reine/Lady Catherine Grey/Ursula Blanchard/sa servante Dale...illustrent ainsi la place réservée au sexe "faible" sous les Tudors et l'idée qu'il est difficile de vivre sans un référent masculin (père ou mari).

    Comme vous vous en doutez si vous lisez régulièrement mon blog, j'ai beaucoup apprécié cette partie. De même que j'ai aimé tout le volet historique. L'action se tient deux ans après l'accession au pouvoir d'Elizabeth I et on sent bien toute l'effervescence qui entourait le trône. Tous les bruits de couloirs...Toutes les conspirations aussi...Toutes les rivalités entre catholiques et protestants...

    Dans ce volet, l'auteure s'appesantit surtout sur un des "mystères" du début de ce règne: la mort de Lady Dudley. Suicide? Meurtre? Par le prisme d'Ursula Blanchard, elle nous décrit les coulisses de cette agonie et nous livre une explication.

    A ce fait historique, elle associe d'autres péripéties. Ce qui rend bien entendu l'intrigue intéressante De rebondissement en rebondissement, on suit l'enquête d'Ursula.

    Une enquête jalonnée de disparitions, d'enlèvements, de retournements de situation, de dilemmes...

    Bref, vous l'aurez compris: même si je n'ai pas été bluffée par sa dimension policière, j'ai apprécié l'atmosphère de ce roman historique et ses protagonistes. Dans l'ombre de la reine constitue un bon tome d'introduction et donne envie de se plonger dans les prochaines aventures de cette héroïne réccurente.

    Editions 10-18, collection "Grands détectives", 349 pages

    Billet dans le cadre du challenge Tudors de Shelbylee et Titine et du challenge A year in England de Titine.

     

    challenge tudors.jpg
          

     

    challenge a year in england.jpg