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ondine

  • Ondine de Benjamin Lacombe

    Ondine

    Benjamin Lacombe

     

    ondine benajmain lacombe.jpg


    "Qui va là?"

    Ainsi, Herr Hans de Ringstetten, après s'être perdu dans la forêt à la tombée de la nuit, aborde le vieil Ulrich. Ce dernier l'invite à se réchauffer dans sa chaumière et le présente à sa femme et surtout à sa fille Ondine.

    Et dès la première recontre, le chevalier tombe sous le charme "Elle était d'une beauté si délicate que ses traits fins se noyaient dans l'éclat de sa peau. Ses longs cheveux roux flamboyaient sur ses épaules en d'élégantes ondulations. [Il] en resta bouche bée"

    Très vite, une idylle se noue entre eux et ils se marient. Mais avant de lui appartenir, Ondine révèle son secret à son nouvel époux

    "Je suis un esprit des eaux[...] Je suis née sans conscience et sans remords. Du plus loin que je m'en souvienne, je désire posséder une âme. Or, une vieille légende dit que si une des créatures des eaux parvient à se faire aimer d'un homme, elle reçoit en retour une âme humaine. [...] Mais cette âme que j'ai tant voulue pèse bien lourd aujourd'hui. Je mourrais de chagrin si tu me quittais"

    Cette confession n'effraye en rien le jeune homme qui proteste de son amour et tous deux repartent vers leur nouvelle vie au château de Ringstetten.

    Là-bas, les attend Ursule, l'ancienne prétendante jalouse du jeune homme, qui va tout faire pour les séparer...

    Et la tragédie se met en marche...

    benjamin_lacombe.jpg

    D'Ondine, je ne connaissais que la légende germanique remaniée par Jean Giraudoux dans sa très belle pièce éponyme.

    Aussi, lorsque j'ai vu que Benjamin Lacombe dont je suis avec intérêt le travail depuis le sublimeamants papillons.jpg album Les Amants papillons, s'était attelé à ce mythe, je n'ai pu résister à l'envie de me plonger dedans.

    Et j'ai été entraînée dans un magnifique et ô combien funeste périple! Ce n'est pas tant le texte qui m'y a conduite que la qualité des illustrations.

    J'ai beaucoup apprécié le recours aux couleurs froides qui m'ont permis d'entrer de plain-pied dans ce sombre récit. De cette façon, la chevelure rousse d'Ondine se détachait et soulignait sa différence.

    Un des autres tours de force de cet auteur-illustateur est d'avoir su réutiliser un certain nombre d'influences telles que celle des Préraphaëlites (je n'ai pu m'empêcher, par exemple, de penser à l'Ophélie de Millais) et d'en avoir fait quelque chose de personnel.

    ophélia de millais.jpg

    Les calques qui émaillaient la narration m'ont également fortement impressionnée. Ses vagues et les silhouettes d'Ondine renforçaient l'aspect minéral et mettaient en évidence la toute-puissance de cet élément dans le déroulé de l'intrigue.

    Bref, vous l'aurez compris: un bel album de Benjamin Lacombe qui permet de redécouvrir un mythe germanique!

    Si vous souhaitez découvrir l'univers d'un des artistes les plus influents dans le domaine de l'illustration du moment, voici le lien de son blog.

    Albin Michel Jeunesse, 2012, 19 €