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albin michel jeunesse

  • Alice Lerisque, super exploratrice tome 1: SOS forêts en danger

    Alice Lerisque, super exploratrice

    tome 1: SOS forêts en danger

    de Jennifer Bell &Alice Lickens,

    illustrations par Pauline Duhamel

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    Depuis le décès de ses parents explorateurs, Alice, 8 ans, vit avec son oncle. Dans une grande ville sans animaux de compagnie. Alors qu'elle rêve de nature.

    Aussi, ses promenades au parc constituent à chaque fois une échappée belle. Jusqu'au jour où Atti, une musaraigne surgit dans sa chambre. Il a reçu l'ordre de l'amener au siège de la SUPER, la Société ultra-protectrice des espèces rares. Débute alors pour Alice toute une série d'aventures incroyables.

    Ce roman, je l'ai découvert grâce à une animation de lecture pour les 8-12 ans dans ma médiathèque. Petite, je pense que j'aurais adoré cette histoire. Et à mon âge, elle m'a semblé vraiment amusante.

    L'intrigue de Jennifer Bell et Alice Lickens reprend le thème déjà exploité de l'enfant orphelin qui s'ennuie dans sa solitude et voit son existence soudain bouleversée. Ici, notre héroïne aux incroyables connaissances botaniques et zoologiques se retrouve intégrée à un corps de super héros. L'occasion pour elle de se recréer une famille de cœur autour d'une cause commune: la défense des espèces en voie de disparition. Une famille drôle et farfelue composée entre autres d'une musaraigne, d'un dindon et d'une abeille chorégraphe.

    Une famille qui m'a fait penser parfois à un mixte entre les Indestructibles, Kung Fu Panda et Zootopie et qui m'a fait souvent rire. Tout comme certaines situations.

    Car ce roman constitue avant tout un bon divertissement. Le genre de roman d'aventures de 150 pages qui se dévore. Le genre de roman qui distille mine de rien de nombreuses informations sur les espèces menacées ( notamment grâce à un cahier autour de celles rencontrées au fil de l'intrigue en fin d'ouvrage). Le genre de roman dont les pages se tournent toutes seules.

    Bref, vous l'aurez compris : un premier titre réussi pour une série que j'aurais plaisir à retrouver et à conseiller aux jeunes lecteurs. 

    Albin Michel Jeunesse, traduit par Marie Cambolieu, 160 pages

  • Au Service de Nostradamus

    Arno le valet de Nostradamus

    Tome 1: La Prophétie

    d'Annie Jay

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    "Paris, le 15 août 1555

    Midi sonnait, le marché se terminait. Déjà, les paysans remballaient fruits et légumes, ou encore volailles et lapins vivants dans leurs carrioles.

    Arno, caché derrière la tente d'un marchand de tissu, détaillait la foule de ses yeux bleus. A quelques pas, son amie Pernelle arrêtait les passants."

    Paris, en ce 15 août 1555, Arno, jeune garçon, voleur à la Cour des Miracles, tente de détrousser un homme d'une cinquantaine d'années, fraîchement arrivé dans la capitale.

    Mais il est démasqué. Contre toute attente, celui qu'il essayait de voler l'engage comme valet.
    C'est ainsi que notre héros entre au service de Nostradamus, le célèbre astrologue.

    Une nouvelle existence débute pour lui. Il s'installe avec son maître à la Cour. Mais, bien vite, il se rend compte que les couloirs dissimulent bien des secrets et bruissent de nombreux complots. Et si?

    J'ai été ravie de débuter cette nouvelle série. Cette fois-ci, Annie Jay délaisse les allées de Versailles pour celles du palais d'Henri II et de Catherine de Médicis, rue des Tournelles. Pour un voyage à la Renaissance sur les traces de Nostradamus.

    J'ai aimé le souci qu'elle porte à la reconstitution historique. Sans jamais ralentir le fil de l'intrigue, elle l'émaille de mots usités à cette période et elle développe quelques descriptions qui contribuent à renforcer cette idée de remontée dans le temps.

    De plus, chaque chapitre se révèle très percutant. L'action ne ralentit jamais. Les mystères s'accumulent. Tout comme les rebondissements. Ce qui permet de toujours garder l'attention des jeunes et des moins jeunes lecteurs en alerte.

    Arno se révèle un personnage attachant, un peu dans la lignée de Jean le petit marmiton. La galerie des jeunes protagonistes qui gravitent autour de lui promet également de belles aventures à venir.

    Je suis d'ailleurs curieuse de découvrir comment l'autrice développera ces interactions et imaginera l'évolution du lien entre Arno et Nostradamus.

    Bref, vous l'aurez compris : ce premier opus constitue une jolie entrée en matière. 
     
    Albin Michel Jeunesse, 2020, 137 pages
     
     

     

     

  • Lucky Losers de Laurent Malo

    Lucky Losers

    de

    Laurent Malot

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    « Sean Kinsley, dix-sept ans, à moitié anglais : c’est moi. On m’accuse d’être responsable du foutoir qui a régné au printemps dernier ; je plaide pour le concours de circonstances. A la limite, je veux bien assumer le rôle de détonateur, mais si mon père n’avait pas été surpris par ma mère avec un autre homme, si aucun court-circuit n’avait réduit l’institut Balzac en cendres et si les ateliers d’Arincourt n’avaient pas annoncé un plan social, est-ce qu’on en serait arrivés là ? »

     Lorsque son père a été découvert par sa mère en compagnie d’un autre homme, le destin de Sean Kinsley a été bouleversé. Sa mère a quitté son père et est repartie à Douarnenez, dans la ville où elle avait grandi. Sa sœur a suivi. Et finalement, son père s’est également installé en Bretagne avec son fils.

    Une nouvelle vie débute donc pour ce dernier. Malgré les peurs initiales, Sean se fait très vite trois amis : Antoine, Rémy et Kevin. Tout semble aller pour le mieux quand l’autre lycée de la ville, celui des riches, brûle. Pour finir leur scolarité, les élèves doivent donc intégrer l’établissement de notre héros. L’occasion pour ce dernier de tomber raide dingue amoureux de la sublime Camille d’Arincourt.

    Son rapprochement avec elle ne plaît pas du tout à une bande de fils à papas. Très vite, des tensions émergent. Et Sean se retrouve à lancer un défi. Il a un mois avec sa bande d’amis pour apprendre à les battre en natation, en équitation et en aviron.

    Il était loin de se douter que ce défi dépasserait les simples limites du lycée. Et deviendrait une sorte de symbole des affrontements sociaux autour des plans de licenciement.

    En un mois, tout va donc basculer…Dans la vie de Sean. Comme dans celle de son entourage. Ou des autres habitants de Douardenez.

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    Le port de Douardenez

    J’ai été immédiatement attirée par le titre de ce roman et par cette couverture colorée.

    Dès le début, on est happés par les premières lignes. Sean Kinsley nous parle de son année de première littéraire. Dans son nouveau pays. Dans sa nouvelle ville. Dans son nouveau lycée. En effet, nous sommes conviés à passer neuf mois en sa compagnie. Neuf mois importants où il va connaître de nouveaux amis, son premier amour et réussir à s’affirmer.

    « Ce n’est pas moi qui ai fait sortir les élèves dans la cour, c’est l’injustice qui a frappé une fois de trop. Vous voulez savoir quand on rentrera en classe ? Quand le monde sera redevenu juste. »

    L'aspect roman d’apprentissage est bien traité. Sean est un gentil « loser ». Le genre de garçon qui perd complètement les moyens devant les filles qui l’impressionnent et dit tout ce qu’il ne faut pas. (Le premier coup de fil à sa dulcinée est mémorable). Le genre de garçons aussi qui est toujours là pour soutenir les siens envers et contre tout. On rit de et avec lui, on s’attache et on assiste avec beaucoup de plaisir à sa transformation, non sans heurts. D’un garçon plutôt réservé, on le voit devenir une sorte de leader malgré lui.

    « -Sean Kinsley ?

    -Oui ?

    -Si un jour tu fais de la politique, je vote pour toi. »

     A cet aspect initiatique se superpose un versant lutte des clans. Dans la ville de Douardenez, les clivages sociaux sont très prégnants. Deux mondes s’opposent et le lycée va devenir le lieu de leur collision. Très vite, le défi des « Lucky Losers », l’équipe de Sean, devient le reflet voire le symbole de toute la lutte des prolétaires contre les riches. Cette dimension de comédie sociale à la Full Monty ou à la Ken Loach m’a beaucoup plu. Laurent Malo aborde avec beaucoup de talent des problématiques sociétales telles que le chômage, le divorce…Mais il le fait toujours avec un regard décalé. Même si le sujet se fait grave, l’humour est toujours sous-jacent. Et j’ai aimé cette joie dans la tempête. Cette élégance face aux drames de la vie.

    « Je me suis promis, à cet instant, de ne plus croire qu’en une chose : leur courage de se battre. […] Ils étaient tous les trois mes guerriers, j’étais leur coach, on était la Team Losers. »

    Un des autres atouts de cet ouvrage réside dans les personnages. L’auteur nous propose toute une galerie de protagonistes hauts en couleurs et bien campés. Un peu, comme notre héros, on n’arrive pas toujours à bien les cerner et j’ai apprécié ce flou. Un flou qui donne encore plus de véracité à la narration du point de vue de Sean. Ce qui reste mystérieux pour lui le demeure également pour nous lecteurs.

    Les pages se tournent toutes seules, le ton reste vif, la légèreté apparente se pare de gravité et déjà nous devons quitter Sean et les siens. A REGRET. J'aimerais beaucoup les retrouver dans un prochain volet, à la manière de la série des Comment j'ai d'Anne Percin.

    Bref, je vous recommande la lecture de ce joli roman pour adolescents engagé, drôle et bien mené.

    Albin Michel Jeunesse, 2016, 297 pages