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quête d'identité

  • Chez moi de Davide Cali et Sébastien Mourrain

    Chez moi

    de

    Davide Cali

    illustré par Sébastien Mourrain

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    "J'ai toujours eu du mal à considérer un lieu, une ville, une maison comme mon "chez-moi". Mais tout le monde a besoin d'avoir un "chez-soi", non?"

    De la maison de son enfance à la capitale, de New York à une cabane de pêcheurs, on suit les différents "chez-soi"qui ont peuplé la vie du narrateur.

    "Parfois, on a besoin de faire le tour du monde, simplement pour revenir au point d'où on est parti"

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    Dans cet album, Davide Cali trace le portrait d'un artiste qui peine à trouver son "chez-soi". Au fil des années, il déménage ainsi de lieu en lieu, perpétuellement insatisfait. Jusqu'au jour où, peut-être, il trouve enfin un sens au mot "chez-moi". Pour combien de temps...nul ne le sait!

    On suit avec beaucoup d'intérêt cette quête d'identité, cette redéfinition incessante des envies, ce besoin de s'ancrer quelque part et d'utiliser cette expression toute simple "chez-moi". Un "chez moi" dont la définition se fait autre selon l'âge qui passe, selon les expériences, selon les rencontres.

    Forcément, cet ouvrage résonne en nous adultes, nous interroge sur notre vie, sur nos choix. Avec une infinie poésie.

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    A chaque nouvelle destination, on marque une pause à l'aide d'une double-page d'illustrations qui nous permet de mieux saisir ce nouveau foyer du narrateur. C'est là d'ailleurs que le travail de Sébastien Mourrain revêt toute son importance. Il remplit les blancs laissés par Davide Cali dans son texte et nous permet, avec ses dessins tout en finesse et en sobriété, de mieux capter l'environnement de notre héros.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai beaucoup aimé cet album, à la fois poétique et porteur de sens. Et je ne pourrais que le conseiller à tous.

    Actes Sud, 2016

     

     

  • Je peux très bien me passer de toi de Marie Vareille

    Je peux très bien me passer de toi

    de

    Marie Vareille

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    "Journal de Constance Delahaye

    13 février 2013-20h45

    Anniversaire de Greg annulé à la dernière minute pour cause de migraine atroce. Je serai au lit d'ici quinze minutes avec Raison et sentiments et ma nouvelle tisane anti-gueule de bois verveine-menthe-citrate-de-bétaïne."

    Constance et Chloé se sont toutes les deux connues à un club de lecture. Outre leur passion pour la littérature, elles partagent aussi une certaine propension aux échecs sentimentaux. Alors que Chloé collectionne les histoires d'un soir, Constance traverse une période de désert affectif. A l'approche de la trentaine, elles décident donc de passer un pacte: Chloé s'exilera à la campagne pour se consacrer à l'écriture d'un roman sans laisser aucun homme l'approcher et, au contraire, Constance séduira un inconnu pour une nuit.

    Et si cet engagement réciproque leur permettait de vraiment influer sur le cours de leurs existences respectives?

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    Voilà déjà quelque temps que j'apercevais sur la blogosphère de très bonnes critiques autour de cet ouvrage. Aussi, quand il est arrivé dans la médiathèque parisienne que je fréquente, j'ai été ravie de pouvoir l'emprunter.

    Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme de cette intrigue.

    Sans doute car elle aborde la question que toute trentenaire se pose à un moment ou à un autre: fais-je les bons choix?

    En effet, Constance et Chloé cumulent les erreurs, aussi bien sentimentales que professionnelles. Et, page après page, elles vont tenter d'apprendre à enfin prendre les bonnes décisions. Celles qui se révéleront bénéfiques pour leur futur.

    Roman d'apprentissage donc, roman de quête également...De son identité, de son bonheur.

    A ces thématiques essentielles de développement de soi se greffent des intrigues amoureuses, dignes de toute bonne chick-litt. Premier rendez-vous, mauvais choix, maladresse dans les approches, aveuglement des personnages...Autant d'ingrédients dignes des meilleures comédies romantiques que l'on retrouve au fil des chapitres.

    On s'interroge, on rit beaucoup (notamment lors des cours de séduction de Constance alias Icequeen)...On cherche aussi les références littéraires et cinématographiques. En effet, il m'a semblé que Marie Vareille, tout au long de son intrigue, distillait de nombreux hommages. A commencer par celui de la première page: la comparaison implicite entre Constance-Chloé et Elinor-Marianne Dashwood de Raison et sentiments.

    Un des autres atouts de ce roman réside dans son schéma narratif : une alternance de points de vue entre Constance et Chloé. Et deux modes de récit pour suivre leur parcours: des fragments du journal intime de Constance et une narration à la première personne pour Chloé. J'ai trouvé ce procédé stylistique très habile car non seulement, il dissocie bien les deux voix mais il empêche toute tendance à la répétition et donc toute lassitude.

    Autour des deux héroïnes évolue toute une galerie de personnages attachants. De Guillaume, l'ex dépassé de Chloé à Vincent, le voisin viticulteur à Mamie Rose, la grand-mère résolument moderne ou Charlotte, la meilleure amie de Chloé, tous pourraient appartenir à notre entourage. Par conséquent, tous sonnent juste.

    De même, j'ai beaucoup apprécié la mise en abîme autour de l'écriture. Comme si Chloé se faisait le double de Marie Vareille.

    "Depuis que je suis toute petite, depuis que Mamie Rose m'a mis mon premier livre entre les mains, j'ai su ce que je voulais faire de ma vie. Je voulais raconter des histoires qui font rire les enfants, qui finissent bien, des romans dans lesquels on se blottit pour oublier la réalité. Je voulais emmener les rêveurs, dans des contrées lointaines, quand tout le monde dort depuis longtemps, qu'il ne reste plus que le murmure des pages qu'on tourne dans le silence de la nuit, encore un chapitre, juste un seul, un dernier."

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai eu un coup de cœur pour Je peux très bien me passer de toi. Un roman résolument feel-good qui conjugue romantisme et réflexions autour du temps qui file et des réalisations personnelles à mener. Je sais déjà que je me replongerai avec plaisir dans d'autres titres de cet auteur...et que ce livre, je vais beaucoup l'offrir à mes amies qui se reconnaitront sans doute un peu dans Constance ou Chloé voire les deux.

    Et pour conclure, cette jolie citation d'Oscar Wilde qui sert d'épigraphe.

    "Never love anyone who treats you like you're ordinary"

    Editions Charleston, 2015, 317 pages

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