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treizième conte

  • Le Treizième conte de Diane Setterfield

    Le Treizième conte

    de

    Diane Setterfield

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    "On était en novembre. Il n'était pas encore très tard, et pourtant le ciel était déjà sombre quand j'empruntais Laundress Passage. Père avait fini sa journée: il avait éteint les lumières du magasin et fermé les volets; mais, de manière à ce que je ne rentre pas dans l'obscurité la plus totale, il avait laissé allumée l'ampoule éclairant l'escalier qui menait à mon appartement. A travers la porte vitrée, celle-ci dessinait un grand rectangle pâle sur le trottoir humide, et c'est au moment où je me tenais là, m'apprêtant à tourner la clé dans la serrure, que je vis la lettre pour la première fois."

    Margaret Lea travaille avec son père à la Librairie Lea, un magasin spécialisé dans la vente et l'achat de livres anciens. Elle consacre également une partie de son temps à des essais biographiques sur "certains personnages mineurs de l'histoire littéraire" (les Frères Goncourt...)

    Un soir, elle reçoit une lettre de Vida Winter, un écrivain renommé et excentrique qui mène une vie retirée. Elle souhaite avant de mourir livrer la vérité sur son existence

    "Quelque chose grandit en moi, qui se divise et se multiplie. C'est là, dans mon estomac, une boule dure et ronde, à peu près de la taille d'un pamplemousse, qui aspire l'air de mes poumons et ronge la moelle de mes os. Ce long sommeil l'a transformée. D'humble et docile, elle s'est faite brutale. Refuse toute négociation, bloque toute discussion, revendique ses droits. Ne veut pas entendre parler de refus. La vérité, crie-t-elle en écho"

    Margaret accepte de la recontrer. Et le face-à-face entre les deux femmes débute...

     

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    J'avais entendu parler de ce roman sur la blogosphère et quand je l'ai trouvé dans ma bibliothèque, je n'ai pas hésité longtemps à me lancer.

    Il s'agit de la première oeuvre de la romancière britannique Diane Setterfield.

    Deux récits s'enchâssent: celui de Margaret et celui de Vida Winter.

    Ce dernier revient sur la famille Angelfield. Charles et Isabelle sont élevés par leur père dans un manoir isolé, au milieu des landes. Très vite, Charles nourrit une véritable passion pour sa soeur. Et perd la raison quand Isabelle épouse Roland March. Devenue veuve, elle revient à Angelfield avec deux jumelles: Adeline et Emmeline. Très vite, les jumelles sont laissées à l'abandon et terrorisent le voisinage. Jusqu'à l'arrivée d'une gouvernante qui va révolutionner leur monde.

    En parcourant ce récit, je n'ai pu m'empêcher de penser qu'il rendait hommage aux Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë. D'autres influences littéraires sont aussi très prégnantes dans le déroulé de l'histoire: celle de Jane Eyre de Charlotte Brontë ( la folie d'un des personnages, la réclusion d'un autre, un incendie...) ou celle de Rebecca de Daphné du Maurier (le nom de Vida par exemple). L'idée du treizième conte, un conte jamais publié par Vida Winter et qui permet de tout comprendre, m'a aussi rappelé un ouvrage que j'ai lu récemment et qui m'avait beaucoup plu: Le Jardin des secrets de Kate Morton.

    De même, j'ai beaucoup apprécié les personnages du Treizième conte. Ils sont tous complexes, tous hantés par leurs propres fantômes (d'où l'unes des premières question de Vida Winter à Margaret Lea: "Miss Lea, croyez-vous aux fantômes?").

    J'ai été tenue en haleine tout au long du roman. Certains indices sont disséminés au fil des rencontres entre les deux héroïnes. Mais bien vite, les pistes se brouillent et la fin m'a littéralement scotchée.

    De plus, cette oeuvre célèbre le pouvoir de la lecture.

    " A huit heures moins trois, j'étais en chemise de nuit et en pantoufles à attendre que mon eau veuille bien bouillir. Vite, vite. Huit heures moins une. Ma bouillotte était prête, et je remplis un verre d'eau au robinet. Il était important de faire vite. Car à huit heures précises, le monde s'arrêtait de tourner. C'était l'heure de lire.
    L'intervalle entre huit heures du soir et une ou deux heures du matin a toujours été pour moi un moment magique. Contre le dessus-de-lit en chenille bleu, les pages blanches de mon livre ouvert, éclairées par un cercle de lumière, sont des portes donnant accès à un autre monde."

    En témoigne aussi la prescription que fait un docteur à Margaret Lea

    " Je consultai l'ordonnance. D'une écriture vigoureuse, il avait inscrit : Sir Arthur Conan Doyle, Les aventures de Sherock Holmes. Prendre dix pages, deux fois par jour, jusqu'à épuisement du stock. "

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été conquise par ce roman et je vous conseille vivement sa lecture, si vous appréciez comme moi les intrigues complexes et les personnages fascinants. Il m'a laissé avec la furieuse envie de me replonger dans Rebecca et Jane Eyre.

    Plon, 2006, collection "Feux croisés", 394 pages, 21 €

    Ce billet marque une nouvelle participation au challenge Au service de...

     

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