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  • Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de juillet 2015

    Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de juillet 2015

     

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    Me voici de retour avec un billet autour de deux livres que je n'ai pas chroniqués au mois de juillet.

     

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    Remontons tout d'abord le temps sur les traces d'Arletty en 1942. Dans Occupe-toi d'Arletty de Jean-Pierre Lucovich, on fait la connaissance de Jérôme Dracéna, un ancien flic du 36 Quai des Orfèvres reconverti en détective privé. Par l'intermédiaire de son père, il fait la connaissance de la comédienne, alors au faîte de sa renommée. Elle a peur car elle reçoit depuis quelque temps dans son courrier, des lettres de menaces et des petits cercueils. Serait-ce lié à sa liaison médiatisée avec un officier allemand? Notre détective va remonter la piste de ces mystérieux expéditeurs.

    A sa suite, nous découvrons tout le Paris de l'Occupation, des boîtes de Pigalle aux bureaux de la Gestapo française. J'ai été très sensible à cette reconstitution. De même, j'ai beaucoup apprécié toutes les rencontres avec les grands noms du cinéma français. Au fil des chapitres, on croise ainsi Carette, Pierre Fresnay, Louis Jouvet...L'occasion pour nous d'en apprendre un peu plus sur ces acteurs et de mieux connaître ce milieu.

    En revanche, j'ai moins adhéré à l'intrigue policière que j'ai trouvée particulièrement alambiquée et assez mal menée. Je me suis perdue dans certains des rebondissements et n'ai pas été bluffée par le dénouement.

    De plus, j'ai mis du temps à m'habituer au style. Je comprends tout à fait le parti pris de l'auteur et sa volonté de reprendre la gouaille de l'époque. Mais ce langage parlé et daté m'a quelque peu déstabilisée et il m'a fallu quelques pages pour appréhender cette musicalité assez particulière.

    Bref, vous l'aurez compris: je n'ai pas été emballée par ce titre remarqué chez ma copinaute Bianca et je crois que je l'aurais même abandonné, si toute la partie historique n'avait pas retenu mon attention.

     

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    Toujours dans le domaine de l'histoire, place maintenant à un documentaire jeunesse.

    « Pourquoi Archimède a-t-il crié « Eureka » en sortant de son bain ? A qui Diogène ose-t-il demander de se pousser de son « soleil » ? De quoi Ponce-Pilate se lave-t-il les mains ? Quelle est donc la provenance de cet argent qui n’a pas d’odeur ?

    Veni, vedi vici propose d’expliciter le contexte de 40 citations qui ont jalonné l’histoire de l’humanité et de comprendre le sens premier de certaines phrases entrées dans le langage courant.

     Sur chaque double page, le duo Anne Jonas à la plume/ Nancy Ribard au crayon nous raconte donc les circonstances qui ont entouré la création de ces célèbres formules. Sans oublier de s’interroger sur la véracité de certains bons mots et sur leur attribution à tel ou tel grand nom.

     Du Vase de Soissons au soleil de Diogène, de la brioche de Marie-Antoinette au "I have a dream" de Martin Luther King, on voyage ainsi dans le temps et on apprend moult anecdotes sans jamais cesser de s’amuser. Car le texte et l’illustration, sans jamais oublier leur vocation pédagogique, se veulent avant tout divertissants.

     Les pages se tournent toutes seules, on rit, on s’instruit et on espère que cet ouvrage fera l’objet de suite et que d’autres répliques seront examinées.

    Bref, vous l’aurez compris : j’ai beaucoup apprécié le principe de ce livre et je vous engage à vous y plonger si vous le croisez lors de vos pérégrinations en bibliothèque ou librairie.

     

  • Le Treizième conte de Diane Setterfield

    Le Treizième conte

    de

    Diane Setterfield

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    "On était en novembre. Il n'était pas encore très tard, et pourtant le ciel était déjà sombre quand j'empruntais Laundress Passage. Père avait fini sa journée: il avait éteint les lumières du magasin et fermé les volets; mais, de manière à ce que je ne rentre pas dans l'obscurité la plus totale, il avait laissé allumée l'ampoule éclairant l'escalier qui menait à mon appartement. A travers la porte vitrée, celle-ci dessinait un grand rectangle pâle sur le trottoir humide, et c'est au moment où je me tenais là, m'apprêtant à tourner la clé dans la serrure, que je vis la lettre pour la première fois."

    Margaret Lea travaille avec son père à la Librairie Lea, un magasin spécialisé dans la vente et l'achat de livres anciens. Elle consacre également une partie de son temps à des essais biographiques sur "certains personnages mineurs de l'histoire littéraire" (les Frères Goncourt...)

    Un soir, elle reçoit une lettre de Vida Winter, un écrivain renommé et excentrique qui mène une vie retirée. Elle souhaite avant de mourir livrer la vérité sur son existence

    "Quelque chose grandit en moi, qui se divise et se multiplie. C'est là, dans mon estomac, une boule dure et ronde, à peu près de la taille d'un pamplemousse, qui aspire l'air de mes poumons et ronge la moelle de mes os. Ce long sommeil l'a transformée. D'humble et docile, elle s'est faite brutale. Refuse toute négociation, bloque toute discussion, revendique ses droits. Ne veut pas entendre parler de refus. La vérité, crie-t-elle en écho"

    Margaret accepte de la recontrer. Et le face-à-face entre les deux femmes débute...

     

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    J'avais entendu parler de ce roman sur la blogosphère et quand je l'ai trouvé dans ma bibliothèque, je n'ai pas hésité longtemps à me lancer.

    Il s'agit de la première oeuvre de la romancière britannique Diane Setterfield.

    Deux récits s'enchâssent: celui de Margaret et celui de Vida Winter.

    Ce dernier revient sur la famille Angelfield. Charles et Isabelle sont élevés par leur père dans un manoir isolé, au milieu des landes. Très vite, Charles nourrit une véritable passion pour sa soeur. Et perd la raison quand Isabelle épouse Roland March. Devenue veuve, elle revient à Angelfield avec deux jumelles: Adeline et Emmeline. Très vite, les jumelles sont laissées à l'abandon et terrorisent le voisinage. Jusqu'à l'arrivée d'une gouvernante qui va révolutionner leur monde.

    En parcourant ce récit, je n'ai pu m'empêcher de penser qu'il rendait hommage aux Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë. D'autres influences littéraires sont aussi très prégnantes dans le déroulé de l'histoire: celle de Jane Eyre de Charlotte Brontë ( la folie d'un des personnages, la réclusion d'un autre, un incendie...) ou celle de Rebecca de Daphné du Maurier (le nom de Vida par exemple). L'idée du treizième conte, un conte jamais publié par Vida Winter et qui permet de tout comprendre, m'a aussi rappelé un ouvrage que j'ai lu récemment et qui m'avait beaucoup plu: Le Jardin des secrets de Kate Morton.

    De même, j'ai beaucoup apprécié les personnages du Treizième conte. Ils sont tous complexes, tous hantés par leurs propres fantômes (d'où l'unes des premières question de Vida Winter à Margaret Lea: "Miss Lea, croyez-vous aux fantômes?").

    J'ai été tenue en haleine tout au long du roman. Certains indices sont disséminés au fil des rencontres entre les deux héroïnes. Mais bien vite, les pistes se brouillent et la fin m'a littéralement scotchée.

    De plus, cette oeuvre célèbre le pouvoir de la lecture.

    " A huit heures moins trois, j'étais en chemise de nuit et en pantoufles à attendre que mon eau veuille bien bouillir. Vite, vite. Huit heures moins une. Ma bouillotte était prête, et je remplis un verre d'eau au robinet. Il était important de faire vite. Car à huit heures précises, le monde s'arrêtait de tourner. C'était l'heure de lire.
    L'intervalle entre huit heures du soir et une ou deux heures du matin a toujours été pour moi un moment magique. Contre le dessus-de-lit en chenille bleu, les pages blanches de mon livre ouvert, éclairées par un cercle de lumière, sont des portes donnant accès à un autre monde."

    En témoigne aussi la prescription que fait un docteur à Margaret Lea

    " Je consultai l'ordonnance. D'une écriture vigoureuse, il avait inscrit : Sir Arthur Conan Doyle, Les aventures de Sherock Holmes. Prendre dix pages, deux fois par jour, jusqu'à épuisement du stock. "

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été conquise par ce roman et je vous conseille vivement sa lecture, si vous appréciez comme moi les intrigues complexes et les personnages fascinants. Il m'a laissé avec la furieuse envie de me replonger dans Rebecca et Jane Eyre.

    Plon, 2006, collection "Feux croisés", 394 pages, 21 €

    Ce billet marque une nouvelle participation au challenge Au service de...

     

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  • Un premier roman à tiroirs prometteur

    Le Confident

    Hélène Grémillon

    Plon, 2010

     

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    Paris, 1975, Camille vient juste de perdre sa mère. Parmi les nombreuses lettres de condoléances, elle en reçoit une manuscrite de plusieurs pages, sans signature. Ce mystérieux correspondant lui parle d'une certaine Annie et de leur histoire d'amour pendant la Seconde Guerre mondiale. Chaque semaine, elle en apprend un peu plus. Et le doute fait son apparition: si cette histoire la concernait intimement?


     

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    Je suis tombée un peu par hasard sur cet ouvrage. En naviguant sur la page des coups de coeur Fnac, pour être exacte. Le titre Le confident a tout de suite retenu mon attention. Et les avis des lecteurs m'ont définitivement convaincue.

    C'est une très belle surprise que ce premier roman. Le récit happe dès les premières pages. On passe successivement de Camille à l'inconnu sans comprendre comment leurs histoires sont liées et en cherchant justement à saisir la connexion.

    "Je n'imaginais pas un seul instant ce qui m'attendait. L'impensable, cela existe, j'en suis la preuve"

    Et puis, soudain, rupture de ton, un troisième narrateur se manifeste: la mystérieuse Annie commence à nous conter sa rencontre avec les M, le pacte qu'elle passe avec eux...Une autre vérité voit le jour, tout se complexifie...

    Et de nouveau, irruption d'un ultime narrateur dont la voix vient se rajouter aux trois autres.

    C'est là justement une des forces de ce livre , cette intrigue-puzzle, cette succession de révélations, cette idée que même les pages achevées, nous n'aurons pas complètement  résolu l'énigme. Et que dire de la surprise contenue dans les dernières phrases?

    Cette multiplication de regards permet aussi à ce roman d'éviter, malgré son sujet douloureux (celui des mères porteuses), l'écueil du manichéisme. Tous les personnages se révèlent attachants. J'ai ressenti leurs déchirements, j'ai compati..

    L'auteure a également fourni un important travail de recherches sur la Seconde Guerre mondiale. Certaines anecdotes se révèlent très intéressantes. Par exemple, Mme M. assiste au mariage de Sacha Guitry, au milieu de 105 invités (un nombre déterminé par l'hôte car il correspondait à celui des pièces qu'il avait écrites). 

    Bref, un premier roman habilement construit et très prometteur. Vivement le prochain!

    Si vous appréciez les intrigues complexes, l'imbrication de points de vue, je vous conseille également de vous plonger dans L'étrange disparition d'Esme Lennox de Maggie O'Farrell.

     

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