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  • Le Mois anglais

    Bonjour,

    Aujourd'hui, débute le mois anglais chez Lou et Titine.

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    Comme je vous le disais précédemment, il s'agit de parler de livres, de films, voyages, recettes de cuisine....autour de l'Angleterre.

    Pour l'instant, j'ai essentiellement prévu des lectures communes:

    -le 1er juin avec Bianca, Céline, Fanny...: Resurrection row de Anne Perry

     

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    -le 5 juin: Le chien des Baskerville de Conan Doyle avec Céline

     

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    -le 10 juin avec Bianca: La séance de John Harwood

     

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    -le 15 juin: END tome 1 de Barbara Canopa avec Fanny et Céline

     

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    -le 17 juin: un livre au choix de Susan Fletcher (pour moi, ce sera Un bûcher sous la neige)

     

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    -le 20 juin: Le Mystère de Listerdale avec Fanny

     

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    -le 24 juin: Au temps du roi Edouard de Vita Sackville-West avec Bianca, Céline et Fanny

     

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    -le 28 juin: L'infortunée de Wesley Stace avec Bianca et Lou

     

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    -date encore à préciser pour la neuvième aventure de Monk: Mariage impossible de Anne Perry avec Shelbylee, Syl et Adalana

     

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    Un programme très chargé! Tous ces livres me font très envie mais j'ai peur d'avoir eu les yeux plus gros que le ventre...

    A ces billets, j'aimerais ajouter un ou deux articles sur les visites que j'ai eu l'occasion de faire en Angleterre (sur deux maisons d'écrivains) Et peut-être intercaler un livre en VO.

    Bon mois anglais à toutes!

  • La Petite fille de monsieur Linh

    La Petite fille de Monsieur Linh

    de

    Philippe Claudel

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    "C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est le seul à savoir qu'il s'appelle ainsi car tous ceux qui le savaient sont morts autour de lui.

    Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort."

    Monsieur Linh fuit un pays où il a vu mourir tous ses proches. Tous à l'exception d'une enfant de six semaines.

    "Le lait qu'il donne à l'enfant coule sur le bord de ses lèvres. Monsieur Linh n'a pas l'habitude encore. Il est maladroit. Mais la petite fille ne pleure pas. Elle retourne au sommeil, et lui, il revient vers l'horizon, l'écume du sillage et le lointain dans lequel, depuis bien longtemps déjà, il ne distingue plus rien"

    Puis, il arrive dans un pays nouveau, au milieu d'une centaine d'autres réfugiés. Commence alors pour lui et sa petite fille une nouvelle vie...Loin de leurs racines...

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    J'avais adoré deux autres romans de Philippe Claudel: Les âmes grises et le Rapport de Brodeck. Aussi, quand nous avons décidé de nous lancer avec Bianca dans cette lecture commune, j'étais ravie de retrouver l'univers de cet écrivain.

    Ce récit s'apparente à un conte. Certes, il ne débute par la formule rituelle "il était une fois". Mais il revêt très vite une dimension intemporelle en raison de l'usage des articles indéfinis. Rien n'est jamais précisé. On reste toujours dans le flou concernant l'identité de l'entourage de Monsieur Linh: "des hommes". La ville qui accueille le réfugié ressemble à toutes les villes en bord de mer, avec ses villas proprettes, ses banlieues, son parc...

    Seuls se détachent les héros de l'histoire: Monsieur Linh, sa petite fille "Sang diû", "ce qui dans la langue du pays veut dire "Matin doux"" et Monsieur Bark.

    Trois personnages très forts: deux qui vivent dans la souffrance et doivent faire le deuil et un qui les apaise par son innocence.

    Ce roman aborde la thématique du déracinement et de l'exil. Monsieur Linh a dû fuir son pays et se retrouve propulsé dans un univers très différent. On sent qu'il a du mal à trouver ses repères. En témoignent certains moments tels que la première balade dans la rue, la visite médicale...

    Heureusement, sa rencontre avec Monsieur Bark va lui redonner le goût de la vie.

    Monsieur Bark est veuf depuis deux mois et tous les jours, il s'asseoit sur le banc où il avait l'habitude d'attendre son épouse, la propriétaire du manège.

    Entre ces deux solitaires que sépare l'obstacle de la langue va se nouer une très belle relation d'amitié. Certains passages de confessions m'ont beaucoup émue. Tout comme j'ai été très touchée par les chansons que Monsieur Linh entonne quand il sent son voisin au bord de la rupture.

    J'ai été de nouveau conquise par le style de Philippe Claudel. Simple, puissant, toujours juste...

    Les pages se sont enchaînées, jusqu'à la note ultime d'espoir. Et la surprise...Je ne vous en dirai pas plus car je ne veux pas gâcher le plaisir de votre lecture. Mais je ne m'attendais pas du tout à ce dénouement, en dépit des nombreux indices dissimulés au fil de l'intrigue.

    Bref, vous l'aurez compris: même s'il n' a pas été un coup de coeur comme les Ames grises ou le Rapport de Brodeck, je me suis laissée de nouveau embarquer dans le bel univers de cet écrivain français. Si vous cherchez un ouvrage optimiste, émouvant et qui fait réfléchir, alors La petite fille de Monsieur Linh est faite pour vous.

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca.

    Le Livre de Poche, 2013, 183 pages, 5,60 €

     

     

     

  • La Huitième aventure de Monk

    Un Cri étranglé

    de

    Anne Perry

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    "Dans la ruelle balayée par le vent de janvier, John Evan tremblait de froid. P. C. Shotts leva plus haut sa lanterne sourde, afin qu'ils puissent distinguer les deux corps ensemble. Recroquevillés et sanglants, ils gisaient sur le pavé verglacé, à environ deux mètres l'un de l'autre"

    Dans le quartier de Saint Giles, un des plus sordides de la capitale, situé à quelques mètres seulement de Regent Street, sont retrouvés deux corps: celui d'un père et d'un fils. Le premier n'a pas survécu à la sanglante correction qui leur a été infligée. Le second, Rhys Duff, est dans un état lamentable. Hester Latterly est engagée par la famille pour veiller sur lui. John Evan enquête sur les circonstances du drame.

    Quant à William Monk, il tente de découvrir l'identité de mystérieux violeurs sévissant justement dans le quartier de Saint Giles.

    Et si tout avait un lien?

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    Voici la huitième enquête du détective amnésique que je parcours grâce au challenge Anne Perry de Syl.

    J'ai trouvé que ce tome s'attachait plus aux histoires sentimentales de nos héros. Hester Latterly se rapproche d'Oliver Rathbone qui l'invite à plusieurs reprises au restaurant et au théâtre. On sent tout l'intérêt amoureux qu'il lui porte. Mais Hester reste indécise. Elle apprécie l'avocat mais se sent également attirée par Monk. Ce dernier commence à prendre conscience de l'importance de la jeune infirmière dans sa vie.

    De même, on s'attarde plus sur les problèmes de mémoire de Monk. Emergent de nouveaux souvenirs relatifs à sa relation avec Runcorn. On apprend ainsi qu'au début de leur carrière, ils étaient très complices et se soutenaient mutuellement dans leurs descentes périlleuses à Saint Giles. Jusqu'au jour où une trahison avait définitivement entaché leur entente....Cette incursion dans le passé de policier de Monk m'a vivement intéressée. Elle permet de le voir sous un autre jour. Son accident l'a fait profondément changer...J'aurais détesté l'ancien Monk. Et au fil des volumes, je trouve qu'il s'humanise.

    Un cri étranglé démontre une fois encore le talent d'Anne Perry à ressusciter l'ambiance de l'époque victorienne. La plongée dans le quartier sordide de Saint Giles révèle de nouveau la difficulté de la condition féminine. Celles qui sont privilégiées doivent fermer les yeux sur les visites de leurs maris ou fils dans les bordels. Tandis que celles qui doivent trouver de l'argent pour leur famille, se retrouvent contraintes de se prostituer occasionnellement pour nourrir leurs enfants...

    "Certaines de nos femmes respectables, quand elles sont dans une sale période, elles pensent qu'elles ne s'vendront jamais, quoi qu'il arrive [...] Elles se disent qu'elles préféreraient mourir d' faim plutôt qu'd'aller dans la rue. C'est étonnant comme on change vite d'attitude quand vos enfants ont faim ou sont malades."

    Si elles se font violer ou subissent de mauvais traitements, elles ne peuvent attendre aucun recours de la police ou de la justice.

    C'est pour cette raison que la quête de Monk pour justement les venger en exposant les gentlemen responsables de ces sévices me l'a rendu encore plus sympathique. Il est considéré par Runcorn ou Rathbone comme un fou d'avoir accepté un tel cas.

    En revanche, j'ai moins été convaincue par l'intrigue policière. Elle peine à s'installer et ne prend vraiment son essor que dans les dernières pages. Tout le drame explose grâce à l'intuition d'Hester. Comme dans la série des Pitt, ce sont souvent les femmes chez Anne Perry qui trouvent la vérité.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un agréable moment avec ce nouveau cru de la série du détective amnésique. Sans doute pas le meilleur en termes d'intrigue poilicière mais important en ce qui concerne l'évolution des sentiments des personnages et la révélation des origines de la haine que se vouent Monk et Runcorn.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 2002, 446 pages, 8,80 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Shelbylee, Adalana et Syl

    Billet dans le cadre des challenges Anne Perry, God save the livre 2013 et victorien.

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