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  • Nous les menteurs de E. Lockhart

    Nous les menteurs

    de

    E. Lockhart

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    "Bienvenue dans la splendide famille Sinclair.

    Chez nous, il n'y a pas de criminels.

    Pas de drogués.

    Pas de ratés.

    Les Sinclair sont sportifs, beaux, sveltes. Nous sommes une vieille fortune. Nos sourires sont étincelants, nos mentons carrés, nos services de fond de court agressifs.

    Qu'importe si les divorces nous lacèrent le cœur au point que notre pouls se débat. Qu'importe si les comptes fiduciaires se réduisent comme peaux de chagrin; si les relevés de cartes de crédit impayés traînent sur la table de la cuisine. Qu'importe si les flacons de cachets s'amassent sur la table de nuit."

    Il était une fois un Roi, ses trois filles et ses sept petits enfants.

    Tout ce beau monde semblait avoir reçu au berceau les plus grands dons: beauté, fortune, intelligence...

    Tout ce beau monde se retrouvait sur leur île privée chaque été.

    Parmi ces élus, on distinguait un groupe en particulier:Johnny, Mirren, Gat et Cadence, la narratrice alias les Menteurs.

    Pendant deux mois, l'île résonnait de leurs éclats de rire et frémissait devant leurs 400 coups.

    Jusqu'au jour où le destin implacable a frappé ce royaume.

    En effet, Cadence a été retrouvée, amnésique, sur la plage.

    Depuis, le conte de fées a viré au cauchemar. Et, pendant deux longues années, elle a été bannie du domaine des Sinclair.

    Par autorisation spéciale du Roi, elle a été finalement réintroduite à la Cour.

    Ne lui restait qu'à prouver qu'elle méritait bien cette grâce.

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    Lorsque j'ai commencé à travailler au secteur jeunesse de ma médiathèque, on m'a fortement conseillé les ouvrages d'E. Lockhart. Et, je dois reconnaître que j'ai passé des heures délicieuses, plongée dans La fabuleuse histoire de la mouche coincée dans le vestiaire des garçons ou le Journal d'une allumeuse.

    Aussi, quand ce nouveau titre est paru et a reçu un accueil très favorable sur de nombreux blogs et dans la presse, j'étais plus qu'enthousiaste à le découvrir.

    Malheureusement, cette lecture a représenté le premier vrai flop de mon mois.

    Certes, je lui ai trouvé des qualités stylistiques indéniables. L'auteur entremêle habilement plusieurs schémas narratifs et plusieurs époques. S'intercalent ainsi des comptes-rendus des années passées sur l'île et des contes/paraboles dont la morale s'éclaire par la suite.

    De même, j'ai pas mal adhéré au concept de famille maudite. Avec ces Sinclair, on a l'impression d'assister à une descente aux enfers, digne de celle qui frappe, dans la mythologie grecque, les foyers et descendances d'Oedipe ou d'Agamemnon. Victime de leur "ubris", ils se condamnent à la décadence.

    Cependant, malgré cet aspect"roman à tiroirs" et cette tonalité hautement dramatique, je suis passée à côté de cet ouvrage.

    Peut-être parce que justement, je suis trop familière de ce procédé d'intrigue et que je n'ai pas été surprise par les retournements de situation

    Peut-être parce que, dès les premières pages, j'avais compris le mystère autour de cet été particulier et de l'amnésie de la narratrice (alors que tout, à l'instar d'un roman policier, ne doit être révélé que dans les ultimes lignes)

    Peut-être parce que je n'ai pas ressenti d'empathie ou d'intérêt pour cette héroïne

    Peut-être parce qu'en reprenant de nombreux codes ou en multipliant les références (par exemple, les tragédies grecques ou Roméo et Juliette), E. Lockart m'a perdue en chemin

    Peut-être parce que, même si les chapitres s'enchaînent très rapidement, j'ai laissé parfois mon imagination vagabonder, bien loin des péripéties décrites

    Peut-être parce que je n'ai pas compris les motivations derrière cette tragédie et que je n'aime pas rester dans le flou

    Peut-être parce que certaines scènes d'explication entre les Menteurs frisent la caricature

    Peut-être parce que tout a déjà été dit autour de ce genre de sujet et que je ne considère pas que la voix d'E. Lockhart amène quelque chose de neuf

    Peut-être parce que...

    Bref, vous l'aurez compris: ce livre  a représenté une vraie déception pour moi.

    Gallimard Jeunesse, 2015, 272 pages

     

     

     

     

  • Endeavour

    Endeavour

    Les Enquêtes de Morse

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    Aujourd'hui, j'aimerais vous proposer un billet autour d'une série découverte récemment. Comme vous le savez, je suis fan de ce format mais je peine parfois à trouver un programme qui m'accroche.

    Sur les conseils de ma copinaute Emjy, je me suis lancée dans Endeavour et je dois avouer que je ne l'ai pas regretté.

    On y fait la connaissance d'Endeavour Morse au début de sa carrière, en 1965. Après avoir abandonné l'université et quitté l'armée, notre héros revient à Oxford. Normalement, eu égard à son grade, il ne devrait être affecté qu'aux affaires générales.

    Mais, très vite, sa grande culture, sa connaissance de la ville, sa perspicacité...le font remarquer. Il devient ainsi l'adjoint de l'inspecteur Fred Thursday.

    Cependant, ce poste reste précaire, tant qu'il n'aura pas validé le concours de sergent. Bien souvent, il est donc rétrogradé et renvoyé aux affaires générales. Il y remarque toujours des cas atypiques qui se transforment en enquêtes d'envergure.

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    Honnêtement, je n'étais pas familière des aventures de Morse, imaginées par Colin Dexter. Aussi, je trouve que cette préquelle constitue une bonne porte d'entrée dans cet univers.

    A l'instar d'un roman d'apprentissage, on assiste aux premiers pas de ce policier pas comme les autres. En effet, alors qu'il était promis à une brillante carrière universitaire, il a préféré démissionner. De même, l'armée ne lui a pas réussi.

    Cette difficulté à s'intégrer socialement va constituer un handicap auprès de ses collègues. Heureusement, il compense cette incapacité par une intelligence hors norme et une faculté à trouver des liens entre des décès ou/et disparitions.

    Au fil des épisodes (cinq dans la première saison et quatre dans la seconde), on est ébloui par cet incroyable esprit de déduction (qui le hisse au niveau d'enquêteurs de premier ordre comme Poirot ou Holmes). On en apprend également un peu plus sur l'homme, sur ses blessures passées, sur ses failles, sur sa passion inconditionnelle pour l'opéra. Un personnage tout en contradictions et profondément attachant.

    On ne peut donc que saluer la prestation de Shaun Evans. Il l'incarne avec beaucoup de finesse, de sensibilité et de complexité et parvient, sans jamais forcer la note, à exprimer tous ses désarrois intérieurs.

    Face à lui, on retrouve Roger Allam dans le rôle du mentor Fred Thursday. Là encore, on ne peut qu'admirer sa composition. Il réussit à merveille à rendre vivant cet inspecteur profondément humain, attaché à sa famille, marqué par son passé. Intelligent aussi, capable d'arriver aux même conclusions que Morse. Il initie ce dernier aux arcanes du monde policier, le protège, l'accompagne, le soutient...

     

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    Autour de ce tandem, évolue toute une galerie de protagonistes assez savoureux (je pense notamment au médecin légiste à l'humour si noir et au chef qui aime s'écouter parler)

    Outre ce casting réussi, un des atouts d'Endeavour repose sur la qualité des intrigues. En une heure trente (voire deux heures), se dévide un canevas souvent extrêmement compliqué. Et, bien malin, qui trouvera la vérité avant Morse.

    Certains épisodes m'ont littéralement scotchée (celui avec le serial killer de l'opéra, celui avec les fantômes victoriens ou le dernier de la saison 2).

    Un des attraits de cette série réside également dans la qualité de l'image. Toute la réalisation est extrêmement léchée. J'ai beaucoup apprécié aussi l'art des transitions ou ces scènes qui montrent les différents personnages à la même heure dans des lieux séparés, le tout accompagné de musique d'opéra.

    De même, on sort de ces deux saisons avec la furieuse envie de visiter Oxford. Chaque plan magnifie cette ville, qu'on arpente de jour ou de nuit.

    Endeavour sait bien capter tous ces moments magiques dans la cité. Il retranscrit aussi à merveille tous les bouleversements sociaux de ce début des années 60 et l'impact encore fort de la seconde guerre mondiale.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai adoré cette série. Et j'attends avec beaucoup d'impatience (surtout après le final du neuvième épisode) la saison 3!


    Un billet dans le cadre du mois anglais de Titine, Lou et Cryssilda.

     

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