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gallimard jeunesse

  • Papa-Longues-Jambes de Jean Webster

    Papa-longues-jambes

    de

    Jean Webster

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    "Le premier mercredi du mois était un jour parfaitement abominable qu'on attendait dans l'horreur, qu'on supportait avec courage et qu'on se hâtait d'oublier. Ce jour-là, les parquets devaient être impeccables, les chaises sans un grain de poussière, les lits sans un pli. "

     

    Jerusha Abbott, une jeune fille de 17 ans qui préfère répondre au prénom de Judy, n'a jamais connu d'autre horizon que son orphelinat.

    Mais tout change quand un mystérieux bienfaiteur se propose de lui payer ses frais d'université, à condition qu'elle lui adresse une fois par mois une lettre. Sorte de compte-rendu de sa vie et de ses études.

    Ainsi débute une correspondance à sens unique, reflet de tout ce qui habite Judy et de tout ce qui l'anime. Car elle a décidé de faire de ce philanthrope dont elle n'a vu que l'ombre son confident. Son "Papa longues jambes" auquel elle ne dissimule ni ses enthousiasmes ni ses désarrois.
    En entamant cette œuvre, j'avais une crainte : que la structure épistolaire à sens unique de la narration reste trop centrée sur son autrice et ne permette pas de saisir les motivations ou les sentiments des autres personnages. Or, très vite, mes réticences se sont dissipées et je me suis laissé entraîner par la plume alerte et tendre de Judy. Par sa manière aussi de retranscrire souvent avec une certaine innocence les comportements des autres. Ce qui permet au lecteur de se sentir quelque peu omniscient et d'anticiper avant elle certaines actions.

    Un des autres écueils du roman épistolaire à sens unique, comme du roman sous forme de journal intime, réside souvent dans un côté répétitif de la forme qui peut lasser à terme. Encore une fois, ici, il n'en est rien. Les missives se font tantôt classiques, tantôt dissertations. Elles abritent souvent des dessins. Et toujours, les pages se tournent pour continuer à entendre la voix de Judy.

    Il se dégage un charme suranné de cet ouvrage publié en 1912. Un charme suranné dû aux descriptions des usages de l'époque. Dû également à Judy qui découvre la vie en dehors de l'horizon de son orphelinat et qui réagit à tout ce qui l'entoure avec un émerveillement touchant.

    Papa longues jambes constitue un joli roman d'apprentissage, dans le domaine universitaire mais aussi dans le domaine de l'existence.

    De plus, il propose le portrait d'une héroïne aux allures de modèle pour toutes celles qui souhaitaient entreprendre des études au début du 20ème siècle. Une héroïne qui veut garder son indépendance et savoir s'assumer financièrement. Une héroïne qui entend réaliser ses rêves avant tout. Et c'est peut être dans ce sens que la fin ne m'a pas complètement satisfaite.

    Je serai donc curieuse de découvrir l'évolution de Judy dans Mon ennemi chéri, la suite.

    Bref, vous l'aurez compris : une jolie lecture. Et un grand merci à Amandine d'avoir suggéré ce titre pour notre émission des bibliomaniacs. 

    Gallimard Jeunesse, traduit de l'anglais par Michelle Esclapez, 2007, 212 pages

     

  • Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban de JK Rowling

    Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

    de

    JK Rowling

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    "A bien des égards, Harry Potter était un garçon des plus singuliers. Tout d'abord, il détestait les vacances d'été, c'était la période de l'année la plus déplaisante à ses yeux. Ensuite, il tenait absolument à faire ses devoirs de vacances, mais il était obligé de les faire en secret, au beau milieu de la nuit. Enfin, il faut également signaler que Harry Potter était un sorcier."

    Voilà quelques jours, nous avons embarqué avec ma chère Cécile  à bord du Poudlard Express. Direction la troisième année d'études d' Harry, Ron et Hermione. Une année sous le signe de la carte du maraudeur, de cours de défense contre les forces du mal, de prophéties, de Patronus, de Quidditch et  de danger.
    En effet, rodent autour de l'école deux périls: les Détraqueurs et Sirius Black. Deux périls qui vont pousser Harry dans ses retranchements.

    Ce qui me frappe tout particulièrement à la lecture des trois premiers tomes, c'est leur schéma narratif assez similaire. Une scène mémorable chez les Dursley. Un départ en fanfare de chez eux. Les retrouvailles avec Ron et Hermione au chemin de Traverse. Le voyage en Poudlard Express. Un nouveau professeur de défense contre les forces du mal. Des matchs de Quidditch. Et des menaces qui deviennent de plus en plus précises avec une action qui s'emballe dans les ultimes pages.


    Ce qui différencie pour autant cet opus des précédents, c'est son côté plus sombre. L'introduction des Detraqueurs, la description des conditions d'emprisonnement à Azkaban, les circonstances de la mort des parents d'Harry et le sort de Sirius Black introduisent une tonalité tout en noirceur. Comme si derrière les rires et l'émerveillement se dessinaient de plus en plus les futurs combats à mener. Comme si pour Harry Potter, grandir signifiait affronter de toujours plus nombreuses épreuves initiatiques et tragiques avant de réaliser son destin.

    C'est un des éléments qui me plaît le plus dans ses relectures, observer tout le travail préparatoire de JK Rowling. Toutes ces pièces du puzzle qu'elle assemble patiemment pour composer son univers si riche et global.

    Pour autant, je n'en oublie pas de savourer chaque chapitre de ce récit. Ne serait-ce que pour la magie d'une sortie à Pré aux Lards ou la rencontre avec deux protagonistes que j'affectionne tout particulièrement (Lupin et Sirius) ou la possibilité de remonter le temps avec Hermione.
    Bref, vous l'aurez compris : quel bonheur de se replonger dans cette aventure. Vivement la 4ème ! 

    Editions  Gallimard Jeunesse, 1999, 349 pages

     

  • L'Ickabog de JK Rowling

    L'Ickabog

    de

    JK Rowling

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    Dans le royaume de Cornucopia, règne le roi Fred sans Effroi. Il s'est ainsi auto-proclamé sans Effroi après avoir réussi à tuer avec ses soldats une guêpe.

    C'est un roi qui raffole de tenues toutes les plus extravagantes les unes que les autres.

    C'est un roi qui fait confiance à ses deux plus fidèles conseillers, Lord Crachinay et Lord Flapoon. Deux amis prêts à tous les mensonges pour s'enrichir et pour garder le pouvoir. Deux vrais méchants qui vont profiter d'une expédition pour chasser l'Ickabog pour asseoir encore plus leur pouvoir.

    L'Ickabog, ce monstre mythique des histoires qui se transmettent de génération en génération dans le pays. Ce monstre que les parents évoquent pour effrayer leurs enfants. Ce monstre qui va prendre une réalité grâce à ces deux hommes. Une réalité qui légitime une levée d'impôts. Une réalité qui donne sens à nombre d'exactions.

    Mais dans ce conte qui tourne au cauchemar pour les habitants de Cornucopia, il demeure des héros. Et tout reste possible pour qui croit encore.

    J'avais entendu parler de ce titre pendant le premier confinement. Un titre resté longtemps enfermé dans le grenier de JK Rowling et qu'elle avait décidé de partager avec les enfants pendant ce temps hors du temps. Un titre qu'il me tardait de lire. Et l'espace de quelques heures, je suis redevenue moi-même une enfant. Entraînée par la voix de cette conteuse hors pair.

    Il y a de l'humour. Dès les premières lignes. Un humour dans les descriptions des personnages. Dont certaines caractéristiques relèvent du comique. Un humour également dans certaines situations.

    Il y a de la gravité qui se dissimulé derrière la légèreté. Gravité quand on meurt à cause des caprices des puissants. Gravité quand la violence fait irruption par peur de l'autre.

    Il y a des héros. Qui vont se révéler face aux événements. Protagonistes clés.

    Il y a des anti-héros. Et je ne sais pas pour vous mais ces anti-héros, ces méchants ont toujours été ceux qui donnaient une saveur particulière aux contes. Ici, ils sont particulièrement réussis. Retors, veules, lâches, machiavéliques, dotés d'une bêtise crasse (je pense à Lord Flapoon), ils se révèlent de parfaits antagonistes.

    Il y a cet Ickabog. Monstre mythique. Symbole de différence. Dont l'aura enveloppe l'intrigue d'une certaine atmosphère de mystère.

    Il y a ces pages qui se tournent toutes seules. De rebondissements en rebondissements.

    Il y a ces réflexions autour du pouvoir, autour de la pauvreté, autour de l'autre qui font réfléchir.

    Et déjà, voilà la fin.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été emportée par ce titre jeunesse que je ne peux que vous conseiller.

    Gallimard Jeunesse, 2020, traduit de l'anglais par Clémentine Beauvais