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  • Un virevoltant premier roman

     

    De capes et de mots

    de

    Flore Vesco

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    "Tous les voyageurs qui traversaient le compté de Chancies passaient devant son château sans le voir. Il faut dire qu'il n'y avait pas grand chose à admirer, à moins d'avoir beaucoup d'imagination."

    Serine vient de perdre son père, le comte de Chancies. Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle décide de devenir demoiselle de compagnie de la Reine. Un rôle aussi convoité que difficile.

    Dès sa présentation à la Cour, notre héroïne réussit à se faire remarquer grâce à un compliment très original. Ou comment retenir l'attention d'une souveraine avec une esperlune.

    Très vite, Serine découvre les arcanes de ce monde nouveau. Très vite surtout, elle tombe sur des secrets qui pourraient lui coûter la vie.

    Ce roman, je l'ai découvert en deux temps. Lors de notre première rencontre, je me suis arrêtée en plein milieu. Décontenancée par les jeux autour du langage.
    Puis, je l'ai ouvert une seconde fois tout récemment. Et justement ces jeux autour des mots m'ont cette fois-ci totalement emportée.

    De capes et de mots se révèle un virevoltant premier roman où jamais le rythme ne faiblit. Dans un subtil équilibre d'aventure, de mystère, d'humour et d'intelligence.

    Il y a des rivalités exacerbées, des explorations nocturnes, un roi menacé, un bourreau étonnant, des complots, des rebondissements et une héroïne aussi drôle qu'intrépide.

    En effet, Serine relève de nombreux défis et n'hésite pas à se métamorphoser en bouffon du roi pour dévoiler bien des vérités et tester notre sens de la déduction.

    Les pages se tournent toutes seules. On rit, on frémit et déjà, la fin est là.

    J'ai aimé ce choix d'essaimer des néologismes au fil de l'intrigue.

    J'ai aimé ce choix de situer l'action dans une période qui ressemble à la Renaissance. Dans une sorte de temps historique qui n'est pas vraiment l'histoire pour autant. Avec notamment ce fou qui rappelle Triboulet, le bouffon du roi François Ier.

    Et j'ai aimé faire la connaissance de Serine. Ce personnage "badass" que j'aurais adoré croiser enfant lors de mes lectures.

    Bref, vous l'aurez compris : un premier roman très réussi que je conseille dès 9 ans. N'hésitez pas à aller écouter l'avis de Coralie et le mien dans la 73ème émission des Bibliomaniacs. 
     
    Didier Jeunesse, 2015, 182 pages

     

  • Au Service de Nostradamus

    Arno le valet de Nostradamus

    Tome 1: La Prophétie

    d'Annie Jay

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    "Paris, le 15 août 1555

    Midi sonnait, le marché se terminait. Déjà, les paysans remballaient fruits et légumes, ou encore volailles et lapins vivants dans leurs carrioles.

    Arno, caché derrière la tente d'un marchand de tissu, détaillait la foule de ses yeux bleus. A quelques pas, son amie Pernelle arrêtait les passants."

    Paris, en ce 15 août 1555, Arno, jeune garçon, voleur à la Cour des Miracles, tente de détrousser un homme d'une cinquantaine d'années, fraîchement arrivé dans la capitale.

    Mais il est démasqué. Contre toute attente, celui qu'il essayait de voler l'engage comme valet.
    C'est ainsi que notre héros entre au service de Nostradamus, le célèbre astrologue.

    Une nouvelle existence débute pour lui. Il s'installe avec son maître à la Cour. Mais, bien vite, il se rend compte que les couloirs dissimulent bien des secrets et bruissent de nombreux complots. Et si?

    J'ai été ravie de débuter cette nouvelle série. Cette fois-ci, Annie Jay délaisse les allées de Versailles pour celles du palais d'Henri II et de Catherine de Médicis, rue des Tournelles. Pour un voyage à la Renaissance sur les traces de Nostradamus.

    J'ai aimé le souci qu'elle porte à la reconstitution historique. Sans jamais ralentir le fil de l'intrigue, elle l'émaille de mots usités à cette période et elle développe quelques descriptions qui contribuent à renforcer cette idée de remontée dans le temps.

    De plus, chaque chapitre se révèle très percutant. L'action ne ralentit jamais. Les mystères s'accumulent. Tout comme les rebondissements. Ce qui permet de toujours garder l'attention des jeunes et des moins jeunes lecteurs en alerte.

    Arno se révèle un personnage attachant, un peu dans la lignée de Jean le petit marmiton. La galerie des jeunes protagonistes qui gravitent autour de lui promet également de belles aventures à venir.

    Je suis d'ailleurs curieuse de découvrir comment l'autrice développera ces interactions et imaginera l'évolution du lien entre Arno et Nostradamus.

    Bref, vous l'aurez compris : ce premier opus constitue une jolie entrée en matière. 
     
    Albin Michel Jeunesse, 2020, 137 pages