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roman d'aventures

  • L'Effet Matilda

    L'Effet Matilda

    de

    Ellie Irving

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    "Je voulais commencer ce roman par une citation. M. Keegan, le directeur de mon collège, qui nous enseigne l'histoire le vendredi après-midi, dit que nos rédactions devraient toujours commencer par une citation qui plante le décor. 
     
    J'en voulais une sur les femmes de science célèbres, et vous savez quoi? Il n'en existe pas.  Pas des femmes de science; non ça, il y en a plein, même si personne n'est capable de citer le moindre nom. Sauf celui de Marie Curie, peut-être. J'ai lu des tas de choses sur elle. Non: il n'existe aucune citation sur les femmes de science. "


    Matilda est une petite fille très inventive qui ne cesse de créer et de chercher. Elle espère d'ailleurs que sa nouvelle invention sera distinguée au concours de son école. Mais c'est son ennemi qui l'emporte.

    Accablée par cette injustice, la petite fille accompagne à contrecœur son père à la maison de retraite de sa grand-mère. Et là elle découvre avec horreur que son aïeule s'est également fait dérober une récompense: celle du Prix Nobel qui va être remis dans les prochaines heures. En effet, va être récompensé un professeur qui s'est attribué la reconnaissance d'une nouvelle planète décelée par sa grand-mère.

    Pour rétablir la vérité, Matilda est prête à toutes les aventures. Et elle entraîne à sa suite sa grand-mère dans une incroyable course contre-la-montre entre l'Angleterre et la Suède.

    Ce roman jeunesse publié en 2017 s'inscrit dans toute une série de publications autour des femmes. Que ce soient par exemple avec les Culottées de Penelope Bagieu ou les Histoires du soir pour filles rebelles de Elena Favilli et Francesca Cavallo, il existe toute une mouvance de titres qui remettent à l'honneur le rôle des femmes dans les avancées.

    Ici, l'autrice s'attache plus particulièrement à l'effet Matilda, autrement dit la manière dont les femmes scientifiques ont vu leur contribution à la recherche minimisées voire oubliées. Dans son intrigue, l'effet Matilda se manifeste même doublement: à la fois pour l'héroïne et pour sa grand-mère. Comme un écho qui va structurer à la fois l'action même et permettre un rapprochement intergénérationnel.

    Outre la mise en lumière de cet effet et de ses répercussions, la relation entre la grand-mère et la petite fille a constitué un des ressorts qui m'ont le plus intéressée. Comme si ce voyage à travers l'Europe se révélait surtout un voyage initiatique. De ceux qui permettent de se révéler vraiment.

    Il n y a aucun temps mort dans cet ouvrage. Tout se succède à un rythme effréné, avec toujours une note d'humour et de burlesque. Mais c'est justement de ce tempo que surgit selon moi la faiblesse même de ce livre. Il y a trop de péripéties. Et certaines, au fil du périple, semblent sonner faux. Comme si à trop vouloir imaginer de connexions, l'autrice s'était un peu perdue.

    Bref, vous l'aurez compris : l'Effet Matilda m'a paru une lecture divertissante et très instructive (notamment par le biais des notes en tête de chapitres et par lexique final). Mais j'ai regretté le trop plein de rebondissements.

    N'hésitez pas à écouter nos avis avec Coralie dans l'épisode 117 des @bibliomaniacs. 
     
    Traduit de l'anglais par Virginie Paitrault, Castelmore, 2017, 316 pages
  • Au Service de Nostradamus

    Arno le valet de Nostradamus

    Tome 1: La Prophétie

    d'Annie Jay

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    "Paris, le 15 août 1555

    Midi sonnait, le marché se terminait. Déjà, les paysans remballaient fruits et légumes, ou encore volailles et lapins vivants dans leurs carrioles.

    Arno, caché derrière la tente d'un marchand de tissu, détaillait la foule de ses yeux bleus. A quelques pas, son amie Pernelle arrêtait les passants."

    Paris, en ce 15 août 1555, Arno, jeune garçon, voleur à la Cour des Miracles, tente de détrousser un homme d'une cinquantaine d'années, fraîchement arrivé dans la capitale.

    Mais il est démasqué. Contre toute attente, celui qu'il essayait de voler l'engage comme valet.
    C'est ainsi que notre héros entre au service de Nostradamus, le célèbre astrologue.

    Une nouvelle existence débute pour lui. Il s'installe avec son maître à la Cour. Mais, bien vite, il se rend compte que les couloirs dissimulent bien des secrets et bruissent de nombreux complots. Et si?

    J'ai été ravie de débuter cette nouvelle série. Cette fois-ci, Annie Jay délaisse les allées de Versailles pour celles du palais d'Henri II et de Catherine de Médicis, rue des Tournelles. Pour un voyage à la Renaissance sur les traces de Nostradamus.

    J'ai aimé le souci qu'elle porte à la reconstitution historique. Sans jamais ralentir le fil de l'intrigue, elle l'émaille de mots usités à cette période et elle développe quelques descriptions qui contribuent à renforcer cette idée de remontée dans le temps.

    De plus, chaque chapitre se révèle très percutant. L'action ne ralentit jamais. Les mystères s'accumulent. Tout comme les rebondissements. Ce qui permet de toujours garder l'attention des jeunes et des moins jeunes lecteurs en alerte.

    Arno se révèle un personnage attachant, un peu dans la lignée de Jean le petit marmiton. La galerie des jeunes protagonistes qui gravitent autour de lui promet également de belles aventures à venir.

    Je suis d'ailleurs curieuse de découvrir comment l'autrice développera ces interactions et imaginera l'évolution du lien entre Arno et Nostradamus.

    Bref, vous l'aurez compris : ce premier opus constitue une jolie entrée en matière. 
     
    Albin Michel Jeunesse, 2020, 137 pages
     
     

     

     

  • L'Anneau de Claddagh tome 1 Seamrog

    L'Anneau de Claddagh tome 1: Seamrog

    de

    Béatrice Nicodème

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     "Galway, 5 septembre 1828

    -C'est pour cette nuit, annonça Morna.

    -Je sais, j'ai tout préparé, répondit sa mère.

    -Comment pourrais-tu le savoir?

    Ina Shannon haussa les épaules sans répondre. Cela avait toujours été ainsi, elle savait, c'était tout.

    Longtemps avant que sa fille réapparaisse après des années de silence, elle avait eu la certitude qu'elle reviendrait un jour et qu'elle serait enceinte."

    A Galway, la nuit du 5 septembre 1828, est née Keira, fille d'une cuisinière irlandaise et de père inconnu. La même nuit, le cœur de sa grand-mère a lâché.

    De cette ancêtre, la jeune fille n'a gardé qu'un violon et un anneau de Claddagh qu'elle porte sans cesse sur elle, autour de son cou, comme un talisman.

    Les années ont passé et Keira et sa mère officient désormais au manoir des Winterbottom, dans la province de Galway.

    De temps en temps, Keira est appelée pour raconter des histoires aux landlords du comté. C'est ainsi qu'elle fait la connaissance d'Arthur, le fils d'un grand propriétaire anglais.

    Une idylle se noue entre ces deux êtres que tout oppose. Ils rêvent même d'Amérique...

    Mais, l'hiver 1846-1847, synonyme de maladie et de famine, pourrait bien sonner le glas de toutes leurs espérances...

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    Ce roman, je l'avais remarqué depuis quelque temps mais je n'avais pas encore eu l'occasion de m'y plonger. Il a fallu un billet de ma copinaute Bianca et un repos forcé chez moi pour que, finalement, je me lance et je le dévore en très peu de temps.

    Béatrice Nicodème parvient immédiatement à nous immerger dans cette Irlande des années 1846-1847. Un pays riche de légendes et de traditions. Un pays aussi sous la domination anglaise et dans lequel la famine et la maladie sévissent.

    Sans jamais alourdir le cours de son récit, par le choix judicieux de personnages qui incarnent les différentes problématiques irlandaises, l'auteur nous apprend beaucoup de choses sur le quotidien, sur le travail, sur les conditions de vie, sur les croyances et sur les rapports avec les occupants. Et cette partie m'a vraiment passionnée.

    De même, j'ai trouvé l'héroïne très attachante. Elle se révèle à la fois forte, intelligente, douée, généreuse...et ne baisse jamais les bras, malgré les épreuves qu'elle doit affronter. J'ai apprécié également son ancrage dans le folklore irlandais, entre ses rêves prémonitoires, les contes dont elle se nourrit, l'anneau de Claddagh qui la relie à sa grand-mère défunte...En revanche, j'ai été moins convaincue par son idylle impossible avec Arthur, un arc narratif déjà vu et revu...

    D'autres éléments de l'intrigue m'ont aussi un peu déçue, quant à leur originalité. Je fais notamment référence à la rivale jalouse, à la vengeance, à la disparition de certains des protagonistes. De plus, je nourris quelques soupçons quant à l'évolution de l'histoire.

    Néanmoins, ces quelques bémols ne m'ont pas empêchée de bouder mon plaisir. Les pages se sont tournées toutes seules, j'ai été happée par l'action et j'attends avec plaisir les prochaines aventures de Keira.

    Bref, vous l'aurez compris: ce premier tome de l'Anneau de Claddagh m'a fait passer un très agréable moment et je le recommande à tous ceux qui souhaitent en apprendre plus sur l'Irlande des années 1845-1850.

    Editions Gulf Stream, 249 pages