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coup de coeur - Page 11

  • The Affair saison 1

    The Affair

    Saison 1,

    une série américaine créée par Sarah Treem et Hagai Levi

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    Noah Solloway est un professeur new yorkais de 45 ans, père de quatre enfants et marié depuis plus de vingt ans à une riche héritière. Justement il doit passer l'été dans la famille de celle-ci à Montauk. L'occasion pour lui de se lancer dans la rédaction de son second roman.

    Alison Lockhart est une serveuse de trente ans. Depuis sa plus tendre enfance, elle réside à Montauk. Elle est d'ailleurs l'épouse d'un homme du coin, propriétaire d'un ranch en perte de vitesse. Leur union traverse également une mauvaise passe depuis la mort  de leur petit garçon deux ans auparavant.

    A priori rien ne prédisposait ses deux personnages aux destins totalement opposés à se rencontrer. Mais dès le premier regard, l'attirance est réciproque...Et, malgré tous leurs efforts pour être raisonnables, ils cèdent à cette passion. Sans savoir que leur relation extraconjugale va avoir des conséquences plus que néfastes pour eux et leur entourage.

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    J'avais entendu beaucoup de bien de cette série depuis le début de sa diffusion en octobre aux États-Unis et je me suis décidée à la regarder en fin de semaine dernière. J'ai été tellement happée qu'en trois soirs, je l'ai terminée.

    Chacun des dix épisodes (de cinquante minutes environ) est découpé en deux parties, racontées soit du point de vue de Noah, soit de celui d'Alison. Tantôt on revit les mêmes événements par deux prismes différents, tantôt le récit s'attarde sur les destins parallèles des deux héros. J'ai totalement adhéré à ce concept. Ces deux regards apportent une lumière différente au téléspectateur sur les faits. Entre les deux séquences, des détails changent: l'habillement, les phrases...Ce qui nous déstabilise et nous interroge sur la fiabilité de l'histoire. Qui dit la vérité? Qui a fait le premier pas? Et, si, finalement, chacun nous donnait une partie de la vérité et nous laissait libre de croire l'un des deux ou les deux?

    A ce récit scindé se superpose un autre procédé narratif extrêmement intéressant: celui des flash-backs. On alterne sans cesse entre des scènes sur ce fameux été à Montauk et sur ses conséquences avec des scènes d'interrogatoire de Noah et d'Alison. Visiblement, quelqu'un de leur entourage (on met pas mal de temps à découvrir son identité) est mort dans des circonstances mystérieuses. Une enquête est diligentée et un coupable activement recherché. Là encore, on sent bien que nos deux héros ne répondent pas toujours sincèrement et dissimulent certaines de leurs actions.  Est-ce que ces mensonges, pour autant, constituent une preuve de leur culpabilité?

    D'épisode en épisode, on en redemande. On se fait mener de fausse piste en fausse piste, on doute, on s'interroge...

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    Néanmoins, l'intérêt de cette série ne repose pas uniquement sur les procédés narratifs ni sur l'intrigue policière qui joue avec nos nerfs. Elle tient également à la performance des acteurs. J'ai été bluffée par la prestation de Dominic West et de Ruth Wilson en amants maudits (quelle alchimie! J'attendais avec impatience les moments entre eux). Tout comme par celle de Maura Tierney et de Joshua Jackson en époux trahis.

    Ce qui est intéressant dans ce récit de liaison, c'est que personne n'est tout blanc ou tout noir. Au contraire, chacun porte sa part de responsabilité. Usure, deuil impossible à faire, pression sociale trop forte, poids de l'éducation des enfants, regard des autres, besoin d'évasion...représentent autant de raisons qui peuvent expliquer le déclenchement de cette affaire extra-conjugale.

    J'ai été aussi très sensible à la réalisation. Les plans à Montauk sont tout juste magnifiques. De même que ceux sur le jeu des regards, sur les étincelles de désir, sur les ravages de la tristesse....

    La bande originale accompagne également à merveille toutes ces images.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai eu un coup de cœur pour cette série très bien construite et réalisée, au casting réussi et dont l'intrigue tient en haleine. Que j'ai hâte de retrouver tous ces protagonistes dans une saison 2 et d'obtenir les réponses qui manquent encore!

    Décidément, après Rectify, mon année séries débute sous les meilleurs auspices.

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  • Rectify

    Rectify

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    Comme vous le savez déjà certainement si vous suivez régulièrement ce blog, je suis fan de séries. Et après vous avoir parlé en septembre de mon coup de cœur pour Peaky Blinders, je voulais vous dire quelques mots sur ma nouvelle série du moment: Rectify.

    Le pitch: Après dix-neuf années passées en prison dans le couloir de la mort pour viol et meurtre, Daniel Holden est finalement relâché. En effet, des analyses d'ADN prouveraient que le sperme retrouvé sur le cadavre ne serait pas le sien.De retour dans sa ville natale, il essaie de se réadapter à un quotidien normal. Mais forcément, cela se révèle très difficile tant pour lui qui, depuis l'âge de 18 ans, a été confronté à la violence et à la solitude carcérale que pour son entourage qui a évolué (sa mère s'est remariée et a eu un enfant, sa nouvelle belle-famille complètement inconnue jusque lors nourrit quelques soupçons à son encontre...)

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    J'avais entendu beaucoup de bien de ce feuilleton mais j'avais quelques réticences à me lancer car le sujet me semblait trop difficile. Mais, hier, j'ai entamé la saison 1 et j'ai regardé les six épisodes en deux soirées.

    Dès les premières images, j'ai été captée par l'ambiance. Pourtant, contrairement à beaucoup de séries que je suis, Rectify ne se termine jamais par un cliffhanger et ne brille pas par un scénario tordu où les retournements de situation s'enchaînent et malmènent les nerfs du pauvre spectateur.

    Au contraire, chaque épisode se démarque par une atmosphère assez lente, propre à un approfondissement psychologique de chacun des protagonistes et de leurs interactions.

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    Et, justement chacun des personnages, suscite de nombreuses interrogations. A commencer bien entendu par le héros. Un  héros forcément profondément marqué par ses années de détention, par les sévices physiques et moraux subis en prison, par des changements qu'il ne maîtrise pas...Au fil des heures, on le voit s'adapter à sa nouvelle situation, retrouver un confort...Mais en même temps, se chercher, tenter de comprendre les liens sociaux, se perdre aussi...Certains flashbacks surgissent de temps en temps pour nous permettre de mieux cerner cet être si différent des héros "normaux" de séries télévisées.

    Autour de Daniel Holden, gravitent des hommes et des femmes tout aussi atypiques. Soit parce qu'ils ont été marqués par l'affaire qui a conduit à son emprisonnement (je pense à sa mère ou à sa soeur), soit parce que le retour de cet innocent éventuellement coupable bouleverse leurs habitudes et questionne certains fondements de leurs relations.

    C'est assez fascinant de voir comment cette libération peur avoir autant de répercussions. Parfois, d'ailleurs assez inattendues. Et c'est là que réside une des qualités essentielles de Rectify: nous faire réfléchir sur la nature humaine et sur les chemins de vie que chacun peut emprunter ou quitter à tout moment.

    A ce ressort psychologique essentiel se superpose la question de savoir si le héros a commis ou non l'acte reproché. D'autres pistes sont évoquées et...

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    J'ai été également extrêmement sensible à la réalisation. Certaines scènes se révèlent sublimes. Je pense notamment à celles entre Daniel et Tawny où tous les ingrédients sont réunis (interprétation, luminosité, dialogues, mouvement de la caméra...) pour les rendre inoubliables.

    Bref, vous l'aurez compris: je ne saurais que vous recommander cette série poignante et profondément émouvante dont certaines scènes vont longtemps m'accompagner cette année. Et ce soir, je commence la saison 2 en espérant qu'elle sera autant à la hauteur.

    Rectify, saison 1, 6 épisodes, 2013/2014

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  • Marie-Antoinette, Carnet secret d'une Reine

    Marie-Antoinette

    Carnet secret d'une Reine

    de

    Benjamin Lacombe

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    "Schönbrunn, 21 avril 1770,

    Règlement à lire tous les soirs

    Ce 21 avril, jour du départ. A votre réveil, vous ferez tout de suite, en vous levant, vos prières du matin à genoux et une petite lecture spirituelle, ne fût-ce même que d'un seul demi-quart d'heure, sans vous être occupée d'autre chose ou avoir parlé à personne d'autre"

    Dans Marie-Antoinette, Carnet secret d'une reine, Benjamin Lacombe nous fait entrer dans l'univers de cette souveraine à la fois tant admirée et tant décriée. Entremêlant véritables lettres et extraits d'un journal intime fictif, il nous conte son destin. Un destin qu'il décline en quatre chapitres: la fin de l'enfance, les affres de l'amour, le théâtre de la vie et une révolution. Autant d'étapes qui nous entraînent des couloirs de Schönnbrun à ceux de la Conciergerie.

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    Je crois déjà avoir eu l'occasion de vous parler de la passion que j'entretenais, petite fille, pour Marie-Antoinette. J'avais découvert cette reine pendant les célébrations du bicentenaire en 1989 (j'avais à l'époque 6 ans) et j'avais aussitôt manifesté l'envie d'en savoir plus. Au fil des années, j'avais ainsi parcouru diverses biographies, les mémoires de sa femme de chambre, celles de son coiffeur...

    Aussi, quand ce roman graphique est sorti en cette fin d'année, j'étais à la fois impatiente et anxieuse de le lire. Impatiente car je suis généralement très fan du travail de Benjamin Lacombe. Mais, en même temps, anxieuse car il s'attaquait à un des mythes de mon enfance.

    Alors, ce magnifique objet, je l'ai posé, reposé, tourné, retourné...Pour finalement céder à la tentation.

    D'emblée, on sent tout le travail d'investigation mené par l'auteur. Biographies, correspondance, mode de l'époque, tableaux, plans de Versailles et du Trianon...: tout semble avoir été disséqué par lui.

    Et, en quelques 96 pages, accompagné de l'historienne Cécile Berly, il nous livre sa vision de cette Reine.

    Forcément, il ne peut pas tout dire.

    Forcément, il demeure certaines zones d'ombre.

    Mais, par le choix des lettres et les extraits d'un journal intime inventé, il nous donne à voir l'essentiel.

    Au ton toujours juste, sensible et émouvant de ce carnet secret s'allie la richesse graphique. J'ai été bluffée par les peintures, aquarelles, crayonnés... qui emplissent cet ouvrage.

    Benjamin Lacombe invente, réinvente, détourne...Quel bouillonnement créatif! On admire, on observe, on cherche les références...alors que le destin tragique de Marie-Antoinette est en marche et que les tonalités se font de plus en plus sombres.

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    . L'escarpolette de Fragonard

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    Et, celle de Benjamin Lacombe

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été totalement séduite par ce magnifique ouvrage illustré et je ne saurais que vous en recommander la lecture.

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    Soleil Productions, collection Métamorphose, 2014, 96 pages, 24,95 €