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gallimard - Page 2

  • Le Jardin de minuit d'Edith

    Le Jardin de minuit

    librement adapté du roman Tom et le jardin de minuit de Philippa Pearce

    par Edith

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    "Tom? Tom!

    Tom, cela n'amuse personne. Ni ton père ni moi de te voir partir, ni ton frère d'avoir la rougeole."

    Lors d'un été, Peter, le petit frère de Tom contracte la rougeole. Comme son aîné ne l'a pas eu, il est envoyé chez sa tante et son oncle.

    Ces derniers vivent dans une maison séparée en plusieurs appartements.

    Au dernier étage, réside notamment l'excentrique Madame Bartholomée dont l'horloge sonne treize coups après minuit.

    Au début de son séjour, notre héros s'ennuie à en mourir. Comme en témoignent ses missives à Peter.

    "Peter, au secours! Ma vie ici, c'est: manger...m'ennuyer...manger...m'ennuyer. C'est le pire trou que je connaisse et le temps passe lentement, c'est désespérant."

    Puis, un soir, n'y tenant plus, après les treize coups, Tom part en expédition. Et,ô magie, quand il ouvre la porte de derrière, il tombe sur un jardin magnifique.

    Un jardin de minuit, accessible que pour lui et qui disparaît le jour levé...

    Commencent alors pour lui de merveilleuses vacances.

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    Je ne connaissais pas du tout ce classique de la littérature jeunesse anglaise. Mais j'ai été  attirée par la couverture de ce roman graphique. Ce qui a achevé de me convaincre, c'est la mention de l'adaptation par Edith. En effet, j'avais beaucoup apprécié sa relecture des Hauts de Hurlevent, parue dans la collection Ex-Libris chez Delcourt.

    Dès les premières pages, on fait la connaissance de Tom, un petit garçon comme les autres qui s'ennuie pendant ses vacances d'été chez son oncle et sa tante.

    Un soir, il part en exploration car il est étonné d'entendre l'horloge de la maison sonner treize coups juste après minuit.

    A la faveur d'une porte...le voilà plongé dans un jardin immense.

    Le lendemain matin, il tente de le retrouver. Mais il n'aperçoit qu'une cour pour les poubelles et une impasse.

    Cependant, chaque soir, le miracle se reproduit et Tom revient dans le jardin.

    Là-bas, personne ne semble le voir. Personne à l'exception de la petite Hatttie qui devient très vite sa compagne de jeu.

    Tom ne vit que pour ses nuits en compagnie de la jeune fille. Mais on ne peut arrêter le cours du temps...Comme il va l'apprendre à ses dépens.

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    Cette histoire m'a immédiatement séduite. J'ai toujours eu une prédilection pour les univers oniriques. Ceux où ne sait où s'arrête la frontière entre réalité et songe. Est-ce que le jardin existe vraiment? Ou n'appartient-il qu'à l'imaginaire du petit Tom?

    Deux mondes s'opposent: celui plus froid, plus sévère, plus simple des journées de Tom et celui plus gai, plus coloré, plus dense, plus lumineux du jardin. Comme si le rêve donnait tout son sens à la vie...Comme si la vie ne pouvait être supportable que grâce au rêve... Cet antagonisme est d'ailleurs à merveille souligné par le choix des teintes et par les traits et les fonds d’Édith.

    A ce pouvoir du rêve s'ajoute une réflexion sur le passage du temps et le poids du passé, autant par ces incursions nocturnes dans un parc victorien que par des discussions avec certains locataires.

    De même, ce roman graphique se révèle un très bel hommage à l'enfance, à ses jeux, à ses camaraderies....A cette sorte d’Éden vers lequel l'adulte peut/veut retourner.

    En découvrant ce classique, je n'ai pu m'empêcher d'ailleurs de penser à Peter Pan de JM Barrie et à cette relation qui m'a toujours plu entre Peter et Wendy (comment ne pas y voir une évocation avec le duo Tom/Hattie?)

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été conquise par cet ouvrage poétique et je vous conseille d'entrer à la suite de Tom dans ce jardin de minuit.

    Editions Gallimard, collection Noctambule, 2015, 96 pages

     

     

     

     

     

  • La Vie au bout des doigts

    La Vie au bout des doigts

    de

    Orianne Charpentier

     

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     "La surveillante de nuit passa dans le dortoir, un sifflet aux lèvres et une lampe à la main. C'était une de ces lampes-tempêtes en cuivre, avec une bougie à l'intérieur qui brillait faiblement. La lumière était douce quand on ouvrait les yeux, mais les oreilles restaient douloureuses, toutes bourdonnantes encore du sifflement strident."

    Mardi 11 novembre 1913, Guenièvre, 14 ans, n'arrive pas à s'acclimater au pensionnat dans lequel l'a placé sa grand-mère, après la mort de ses parents lors d'un accident du transsibérien. Pour oublier sa peine et les moqueries de ses congénères, elle se réfugie dans la nourriture pourtant peu ragoûtante.

    Jusqu'au jour où elle fait la connaissance de Pauline, une "grande" qui entend la protéger et l'initier au monde moderne.

    Puis,à Noël, les bouleversements surviennent dans la vie de notre héroïne. Chassée du pensionnat, elle reprend sa place dans le foyer de sa grand-mère et retrouve ses repères d'antan.

    Mais ce bonheur n'est qu'éphémère. En effet, à l'été 1914, la guerre éclate et balaie tout sur son passage. Guenièvre, comme tout son entourage, va devoir faire face. Tout en continuant son apprentissage.

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    J'avais entendu beaucoup de bien de ce roman. Aussi, je n'ai pas hésité longtemps quand il est arrivé dans ma médiathèque.

    Comme dans le Choix d'Adélie de Catherine Cuenca dont je vous parlais le mois dernier, Orianne Charpentier a abordé les années 1913-1919 par le prisme féminin.

    Mais, contrairement à Adélie, Guenièvre est une adolescente mal dans sa peau, sans réels objectifs et rejetée des autres. Sa différence l'effraie et elle n'entend pas l'exploiter, de peur de se démarquer.

    Au fil des pages et des six années où nous suivons son itinéraire, on va la voir évoluer et s'affirmer de plus en plus. Comme sa grand-mère, notre héroïne possède un don. Celui de guérir miraculeusement les blessures. Elle manifeste aussi un talent pour pressentir le futur de certaines personnes qu'elle croise.

    J'ai trouvé cette dimension fantastique assez intéressante, notamment en ce qui concerne l'analyse qu'elle suscite sur la place des guérisseurs et guérisseuses dans les campagnes françaises au début du vingtième siècle.

    En effet, sans jamais alourdir l'intrigue ou donner l'impression de se livrer à un cours magistral, l'auteur parvient à brosser un tableau très fouillé de cette époque. Place des femmes, opinions et combats politiques (le pacifisme, l'Action française), milieux intellectuels et artistiques, avancées scientifiques, impact de la guerre à l'arrière, attente des nouvelles du front, fuite devant l'ennemi, vie à la campagne...constituent autant de sujets traités.

    Et ce travail de reconstitution extrêmement poussé m'a bluffée. J'ai aimé en apprendre plus sur cette période et sur le climat qui y régnait.

    De même, je me suis beaucoup attachée aux personnages imaginés par Orianne Charpentier. Que ce soient Guenièvre, Perpétue, la servante de sa grand-mère aux idées et prévisions farfelues (Henriette Pottier m'a bien fait rire), Petit Dan ou Edmond, ils se révèlent tous très vivants et intéressants.

    J'ai également apprécié la construction de l'intrigue en deux parties: avant 1914 et pendant la guerre. On est en présence d'un narrateur omniscient qui se focalise sur la jeune fille dont on suit l'évolution. Néanmoins, il prend la liberté d'introduire des ruptures dans le récit (apartés de connivence avec le lecteur). De plus, même si la troisième personne du singulier prévaut, de temps en temps, le "je" s'impose. Notamment par le biais de lettres ou de journaux intimes. Une manière de donner encore plus de poids aux confidences des soldats chers à Guenièvre et aux femmes qui gravitent autour d'elle. Une manière aussi d'exprimer leur douleur et  l'horreur des combats.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été happée par ce roman dense, bien écrit, prenant, émouvant et je ne suis pas passée loin du coup de cœur.

    Gallimard Jeunesse, collection Scripto, 2014, 411 pages

    Billet dans le cadre du Challenge Première Guerre mondiale et Un pavé par mois.

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