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nina

  • Nina d'Alice Brière-Haquet et Bruno Liance

    Nina

    de

    Alice Brière-Haquet et Bruno Liance

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    "Dream, my baby dream,

    Until spread your wings....

    Ho Lisa, ma Lisa,

    le sommeil ne veut pas venir ce soir,

    alors écoute donc cette histoire..."

    Dream, my baby dream
    Ritournelle apaisante qu'une mère susurre à sa fille.
    Mais ce soir, ce chant ne suffit pas pour l'emporter au pays des rêves.
    Alors, la mère se lance dans une histoire.
    La sienne
    Celle d'une petite Nina.
    Fascinée dès 3 ans par la musique.
    Dans un pays où les sièges dans le bus restent réservés en priorité aux Blancs.
    Dans un pays où sa mère ne peut pas avoir de place au premier rang pour l'écouter à son premier concert.
    A moins que les rêves ne se réalisent.
    "Ce rêve c'était ma symphonie:
    Noirs et Blancs ensemble
    Dans la grande danse de la vie"
    Dream, my baby dream

    IMG_20201125_072612_364.jpg

    Une scène d'harmonie familiale.
    Et puis, Nina. Nina Simone qui se lance dans un récit d'une très grande poésie. Où la musique devient métaphore.

    Quand j'ai découvert cet album pour la première fois, je suis tombée en arrêt. Attirée par cette couverture d'une petite fille si captivée par un piano.
    Envoûtée ensuite par l'équilibre parfait entre les mots d'Alice Brière-Haquet et les images de Bruno Liance.

    Le noir et blanc de ces incroyables illustrations. Travail d'orfèvre sur les contrastes, sur les ombres et lumières. Objets qui se détachent. Forts de nombreux symboles. Comme cette chaise noire.

    Le noir et blanc pour parler de la vie de cette musicienne si douée.

    Le noir et blanc pour aborder la ségrégation avec les enfants.
    Avec une économie de mots. Des mots forts et percutants.
    Avec des situations choisies qui leur parleront forcément.
    Avec ce leitmotiv du rêve qui vient ponctuer les pages. Comme si la berceuse de Nina continuait à rythmer le phrasé.
    Rêves de Nina, rêves de Martin, rêves d'un monde meilleur.
    Rêves qui restent au creux de nous une fois les pages refermées.

    Cet album, je l'ai déjà lu lors d'accueils de classe. Avec comme introduction la voix de Nina.
    Cet album, à chaque fois, il a suscité un silence. De ces silences denses et lourds où s'entremêlent attention et émotion.
    Et, à chaque fois, il a suscité tant de questions. Sur la ségrégation. Sur la musique. Sur Nina.

    Bref, vous l'aurez compris : un album que je vous conseille forcément. Étoffe de songes ourlés de tout un pan d'histoire.

    Gallimard Jeunesse, Giboulés, 2015

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