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period drama

  • Loin de la foule déchaînée

    Loin de la foule déchaînée

    un film de Thomas Vinterberg

    d'après le roman homonyme de Thomas Hardy

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    Bathsheba Everdene vient d'emménager chez sa tante. Lors d'une de ses promenades, elle fait la connaissance de Gabriel Oak, un jeune fermier un peu plus âgé qu'elle et, qui, à force de sacrifices et de travail, a réussi à monter dans la hiérarchie sociale.

    Il tombe sous le charme de Bathsheba et la demande en mariage. Malgré cette proposition avantageuse, elle refuse. En effet, elle ne veut pas perdre sa liberté au profit d'un homme.

    Quelque temps plus tard, elle apprend qu'elle hérite de la ferme de son oncle. Direction donc Weatherbury. Elle y recroise Gabriel Oak que le destin a frappé et qui doit louer ses services comme berger.

    Désormais, plus rien n'est possible entre eux. Mais d'autres hommes gravitent autour de la jeune femme...Et il se pourrait bien qu'elle donne son cœur à l'un d'eux...

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    Il y a des films magiques. De ceux dans lesquels on plonge immédiatement, une fois la lumière éteinte et le générique lancé. De ceux qui nous font voyager. De ceux qui nous enthousiasment. De ceux qu'on veut revoir bientôt.

    Et Loin de la foule déchaînée appartient à cette catégorie.

    Parce que Bathsheba Everdene est une héroïne éprise de liberté et d'indépendance dans cette Angleterre victorienne où les femmes sont enfermées dans des carcans.

    Parce que cette volonté de non-soumission et cette fierté parfois mal placée dans son comportement envers les hommes guident toute sa conduite au fil des années.

    Parce qu'on la voit se tromper, se relever, se battre, rêver, hésiter, espérer.

    Parce que Carey Mulligan l'incarne à la perfection. Dès les premières images. Dès ce moment où elle monte à cheval de façon si osée.

    Parce qu'elle montre toutes ses contradictions, cette oscillation incessante entre force et fragilité.

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    Parce que son chemin croise celui de Gabriel Oak. Un héros comme je n'avais pas rencontré depuis longtemps. Un homme fou amoureux. Un homme à la fois viril et prêt à s'incliner devant la loi de sa bien-aimée. Un homme interprété avec beaucoup de talent par Matthias Schoenharts, d'une sensibilité rare dans ce rôle.

    Parce qu'autour d'eux, on retrouve toute une galerie de personnages tour à tour tragiques, savoureux et drôles.

    Parce que cette intrigue se déroule dans des paysages anglais magnifiques.

    Parce que Thomas Vinterberg, pourtant bien éloigné de cet univers, a su très bien lui rendre hommage. Par le jeu des caméras. Par celui des lumières. Par le souffle qu'il a donné à certaines scènes. Par cette attente qu'il a construite au fil des dialogues...et qui trouve sa réponse dans la dernière séquence.

    Parce que les costumes sont superbes et, néanmoins, très modernes.

    Parce que la bande-son vaut vraiment le détour.

    Parce que cela faisait longtemps que je n'avais pas autant vibré devant un period drama.

    Parce que, désormais, j'ai envie de découvrir toute l’œuvre de Thomas Hardy.

    Parce que...

    Bref, vous l'aurez compris: ce film est un vrai coup de coeur et je vous conseille d'aller l'admirer dès demain dans les salles obscures.

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    Billet dans le cadre du mois anglais organisé par Titine, Cryssilda et Lou.

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  • Belle, un film de Amma Asante

    Belle

    un film de Amma Asante

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    Me voici de retour après quelques jours d'absence avec un billet autour d'un film que j'ai découvert hier grâce à Emji.

    Ce long métrage, inspiré d'une histoire vraie, retrace le destin de Dido Elizabeth Belle, à la fin du 18ème siècle. Cette jeune métisse est la fille illégitime d'un amiral de la marine anglaise. Après la mort de sa mère, son père la confie à son grand-oncle, Lord Mansfield, le Président de la Haute Cour de Justice.

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    A Kenwood House, elle grandit en compagnie de sa cousine Elizabeth. Les années passent et malgré la très bonne éducation qu'elle a reçue, Dido se retrouve souvent écartée des dîners, thés...et autres mondanités en raison de sa couleur de peau.

    Puis, à la mort de son père, elle devient une riche héritière et les regards de la haute société se font moins mesquins (surtout, comme vous l'avez deviné ceux des fils cadets désargentés).

    A la même époque, Lord Mansfield doit rendre un arrêt sur une affaire qui divise le pays: celui du navire négrier Zong. Quelques 142 esclaves ont été jetés par dessus bord lors d'une traversée. Il convient de déterminer si les assurances doivent payer l'armateur pour ses pertes ou si ces pertes n'étaient pas justement calculées par la compagnie afin de faire du profit sur une marchandise déjà "avariée".

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    J'ai été immédiatement captée par l'ambiance de ce film. Comme dans tout bon period drama anglais, les décors et les costumes ont été particulièrement soignés.

    De même, une attention spécifique a été portée au casting: de Gugu Mbatha-Raw  à Matthew Goode (dommage qu'on ne puisse le voir plus longtemps), tous les acteurs se révèlent excellents. Mention spéciale à Tom Wilkinson qui incarne Lord Mansfield. Un personnage miroir de toutes les tensions sociales de son époque et dont on voit l'opinion évoluer au fil des scènes.

    En effet, Belle s'intéresse au problème de l'esclavage en Angleterre en cette fin du 18ème siècle. Et le cas que doit juger cet homme reflète les luttes d'opinion qui animent la société quant à ce sujet.

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    Mais la question de l'esclavage et de la place des gens de couleurs n'est pas le seul thème abordé par le scénario. Non, il s'intéresse également à la condition des femmes. Leur avenir (sauf si elles bénéficient d'une fortune personnelle) passe par l'obtention d'un mari capable de leur assurer un foyer. Si elles échouent dans leur quête, leur salut ne peut provenir que de leur famille et de leur éventuelle invitation à rester chez eux.

    A ces problématiques se superposent quelques péripéties amoureuses. Les deux cousines sont attirées par des jeunes hommes mais font-elles le bon choix...A ce propos, autant j'ai cru à l'idylle entre Dido et John Davinier (même si certains laxismes dans les sorties de Dido me semblent impossibles), autant celle entre la cousine et Lord Ashford m'a semblé trop télescopée. Comme si elle avait été imaginée afin de représenter le courant raciste et machiste d'une partie de la haute société.

    Bref, même si toutes les scènes ne m'ont pas convaincue, j'ai passé un très bon moment devant ce film et j'en suis ressortie avec l'impression d'en avoir plus appris sur un pan de l'histoire anglaise.