Peaky Blinders
une série de Steven Knight
A Birmingham, en 1919, règne le clan des Peaky Blinders. Un clan surnommé ainsi en raison des rasoirs qu'ils ont l'habitude de cacher dans les visières (peak en anglais) de leur casquette. Un clan à la tête duquel on retrouve l'ambitieux Tommy Shelby, revenu complètement métamorphosé de la Première Guerre mondiale.
Lors de la scène inaugurale, on le voit demander la bénédiction pour son cheval de la part d'une "sorcière"chinoise. Un cheval qui remporte plusieurs courses et qu'il veut utiliser pour gagner des paris.
Une manière de se faire remarquer par Will Kimber, le gangster qui a la main mise sur les jeux aux courses dans cette partie de l'Angleterre.
De plus, avec sa bande, Tommy vient de trouver tout un stock d'armes, notamment des carabines, des fusils et des mitraillettes qui pourraient vivement intéresser l'IRA.
Mais ce stock déclenche aussi l'arrivée de l'inspecteur en chef Chester Campbell, dépêché par Churchill pour empêcher d'éventuels débordements.
S'engage alors entre les deux hommes une partie de bras de fer.
Une partie de bras de fer qui pourrait bien être arbitrée par la belle Grace, nouvellement engagée pour tenir le bar dans le pub des Shelby....
Récemment, j'ai parlé des séries que j'avais regardées lors de mon été. A cette occasion, Alexandra m'a conseillé de me lancer dans Peaky Blinders. Je n'en avais jamais entendu parler et j'ai décidé de regarder le premier épisode.
Immédiatement, j'ai été happée par l'intrigue.
Dès le pilote, dans une atmosphère crépusculaire, tout en gris et tonalités sombres, on est confrontés à toutes les problématiques qui vont traverser la première saison.
Poids de la guerre/Amour partagé et non partagé/Lutte d'influence entre les différentes bandes mafieuses/Importance de la famille/Honneur/Trahison/Violence/Fidélité aux idéaux...Autant de thèmes qui jalonnent ces six heures de programme.
Les scènes s'enchaînent, aussi somptueusement filmées les unes que les autres, sans jamais laisser la place à un temps mort. Le drame guette à chaque coin de rue. Tout comme la violence. Mais, malgré cet aspect profondément tragique, Peaky Blinders n'est pas dépourvu de quelques éclats de bonheur.
Et que dire du final parfaitement maîtrisé? Et de cette ultime scène de gare extrêmement choquante? De ce fondu qui laisse encore un peu d'espoir et qui nous plonge dans l'attente de la suite? Et si...?
Mais cette histoire très bien huilée ne serait rien sans la réalisation brillante de Steven Knight (chaque plan fait sens) et sans le casting impeccable (Cillian Murphy en tête)
J'ai également apprécié la bande-son très rock'n roll (omniprésence de titres de Nick Cave et de Jack White). Les créateurs ont veillé à ce qu'elle ne prenne jamais le pas sur les dialogues ou l'intensité des scènes. Et je le souligne d'autant plus que ce n'est pas toujours le cas dans les productions télévisuelles actuelles.
Bref, vous l'aurez compris: je vous conseille vivement cette série, inspirée de faits réels et que je placerai dans la lignée de Boardwalk Empire.
Merci Alexandra pour la découverte! Et vivement la saison 2!
BBC 2, 2013, saison 1 (6 épisodes)