Vango tome 2: Un prince sans royaume
de
Timothée de Fombelle
"Un rectangle de blé écrasé leur faisait un lit à baldaquin.
Ils étaient allongés l'un près de l'autre. Les quatre côtés de ce lit étaient drapés de l'or des blés. Partout ailleurs les champs infinis se tenaient bien debout sous le soleil. On voyait le dirigeable posé sur la terre à deux kilomètres de là, et comme une goutte d'argent tombée dans l'herbe"
Vango et Ethel profitent d'une escale dans les champs de blé lors du voyage du Zeppelin en 1929. Mais ils sont surpris par un homme armé et Vango s'enfuit.
Sept ans plus tard, on retrouve notre héros aux Etats-Unis. Il est à la recherche du meurtrier de ses parents, qui aurait trouvé refuge à New York. Et son chemin va recroiser celui du père Zefiro qui a suivi un dangereux trafiquant d'armes et tente de l'éliminer.
Le mois dernier, en compagnie de Céline, nous nous étions lancées dans le premier tome: Entre ciel et terre, de la saga imaginée par Timothée de Fombelle. Nous avions toutes les deux été ravies de la découverte. Aussi, nous avons poursuivi l'aventure avec ce second et dernier volume. Nous avions toutes les deux hâte de savoir ce qu'il allait advenir de Vango et de comprendre enfin les mystères qui entouraient sa naissance et la disparition de ses parents.
Je commencerai d'ailleurs par ce point. Je me doutais des origines familiales de notre prince sans royaume. Mes soupçons se sont confirmés à la fin. Mais j'ai regretté que l'auteur ne s'appesantisse pas plus sur les conséquences de cette révélation. On apprend tout avant Vango. On sait quand il reçoit la lettre d'explications. Mais on n'assiste jamais à sa réaction.
Une fois encore, l'auteur nous convie à un voyage autour du monde. Les chapitres nous entraînent ainsi de New York à la Bretagne, en passant par la Russie, l'Ecosse, Londres, Paris...Toutefois, ce périple revêt des allures plus sombres.
En effet, il s'effectue des années 1936 à 1942, de la guerre d'Espagne au second conflit mondial. L'arrière-plan historique de plus en plus menaçant justifie cette tonalité.
De même, ce tome est avant tout fondé sur la traque et la vengeance. Voire une double vengeance: celle de Vango à l'encontre du meurtrier de son père et celle du père Zefiro et de ses amis pacifistes envers le trafiquant d'armes.
On ne retrouve donc plus la même touche humoristique. Toutefois, le souffle de l'aventure et le sens du rythme qui m'avaient plu dans le premier volet sont toujours bien présents.
Timothée de Fombelle multiplie les aller-retours dans le temps et l'espace, avec toujours autant d'aisance. Il parvient également à nous montrer-sans jamais que cela semble téléscopé-les connexions entre tous les protagonistes.
J'ai été contente de retouver certains d'entre eux. Notamment, la Taupe, cette jeune fille si singulière et très solitaire qui arpente les toîts de Paris. Le personnage du commissaire Boulard, toujours aussi dévoué à sa mère et à son travail, m'est apparu aussi savoureux.
Ce diptyque s'achève sur la résolution de tous les mystères. Tout s'emboîte parfaitement. On éprouve qu'un seul regret: laisser là ceux qu'on avait suivi...Surtout que l'auteur réussit à clore certaines histoires tout en laissant le lecteur libre d'imaginer une suite à d'autres.
Bref, vous l'aurez compris: j'ai bien aimé cette saga de Timothée de Fombelle et je la recommande à tous les amateurs de romans d'aventures.
Gallimard Jeunesse, 2011, 392 pages, 17 €
Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Céline
Commentaires
Très bel avis Claire, et je suis entièrement d'accord avec toi sur la révélation des origines de Vango. Depuis la fin de ma lecture, j'ai eu le temps d'imaginer quelle serait ma fin parfaite : Vango reçoit la lettre, on découvre sa réaction, et ensuite, on peut nous aussi lire la lettre écrite par Mademoiselle. Car bien que j'ai aimé le récit fait par l'auteur mais j'ai trouvé qu'il arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe, je crois que j'aurais préféré lire la lettre de Mademoiselle, un personnage que j'ai bien aimé également.
Sinon, j'aurais bien aimé savoir ce que deviens la petite Satenka (je ne suis plus sûre du prénom et j'ai peur de m'embrouiller avec le titre du roman de ton précédent article).
Comme toi, j'ai beaucoup aimé la fin, tout en pudeur, qui permet à chacun d'imaginer ce qu'il veut.
Je suis ravie d'avoir partagé cette lecture commune avec toi en tout cas !
Bises
C'est noté, avec ton aval et celui de Céline, ça ne peut qu'être bon ! Je pense que je le lirais lorsque les garçons seront plus grands, je vais d'abord lire les autres ouvrages de l'auteur qui sont à la médiathèque, notamment Victoria rêve !
Je ne lis ton article qu'en diagonale car le livre m'attend sur ma PAL...