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  • Portraits en pied des princes, princesses et autres bergères des contes de notre enfance

    Portraits en pied des princes, princesses et autres bergères des contes de notre enfance,

    un album écrit par Jo Hoestlandt

    et illustré par Nathalie Novi

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    "Il était une fois un petit pois, léger, qui s'en était allé vadrouiller dans les contes de son choix. Tu l'aperçois?"

    Hier, je me suis rendue chez Book off et je suis tombée sur cet album parfait pour le très beau challenge autour des contes de fées organisé par Bianca.

    Chaque double page est consacrée à des contes connus. On retrouve ainsi la Princesse au petit pois, Le Pêcheur et sa femme, Peau d’Âne, la Bergère et le Ramoneur, la Petite sirène, le Petit Chaperon rouge, la Reine des Neiges, le Chat botté, la Petite fille aux allumettes, Hansel et Gretel et pour finir Barbe-Bleue.

    A chaque fois, Jo Hoestlandt se livre à une réécriture de ces histoires, tout en restant fidèle à la trame originale.

    Ainsi, retentissent les voix de tous ces héros, tantôt sous forme de dialogues, tantôt de poèmes...

    J'ai été très sensible au style utilisé pour chacune de ces légendes.Il se révèle à chaque fois différent, pour mieux singulariser chacun des protagonistes. Par exemple, à la simplicité des paroles du pêcheur répond la noblesse du discours de la Petite Sirène.

    "Du fond, du fond de la mer, je le savais: l'amour que l'on donne sur terre, même si on ne vous le rend pas, jamais, au grand jamais, ne se perd"

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    Le Petit Chaperon rouge d'après Bonnard

    Et que dire des illustrations de Nathalie Novi? Autant les textes de Jo Hoestlandt sont un bel hommage au corpus des contes, autant les images qui les accompagnent célèbrent la peinture en général.

    Afin d'immortaliser les princes, princesses et autres bergères, elle a pris le parti de reproduire des tableaux célèbres en les réinventant au pastel.

    Se côtoient ainsi une Princesse au Petit Pois d'après Velasquez, une Peau d’Âne d'après Ingres, une Petite fille aux allumettes d'après Van Gogh...

    J'ai beaucoup apprécié toutes ces références picturales qui donnent envie de rechercher et de revoir les originaux.

    Bref, vous l'aurez compris: une très belle anthologie poétique autour des protagonistes les plus célèbres des contes de notre enfance.

    Éditions Thierry Magnier, 2001

    Billet dans le cadre du challenge Il était une fois...les contes de fées.

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  • Le Voleur de morts de Tess Gerritsen

    Le Voleur de morts

    de

    Tess Gerritsen

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    "20 mars 1888

    Très chère Margaret,

    Je te remercie des condoléances que tu m'as exprimées avec tant de sincérité pour la perte de ma bien-aimée Amélia. L'hiver a été pour moi très difficile puisque, quasiment chaque mois, j'ai vu disparaître un être cher, emporté par l'âge ou la maladie."

    Ce roman débute par une lettre où un certain O.W.H promet de raconter tout ce qui s'est réellement passé en 1830.

    Puis, de nos jours, on fait la connaissance de Julia qui, suite à son divorce, vient de s'acheter une maison dans le Massachusetts. En voulant planter de nouvelles fleurs, elle déterre un cadavre. Celui d'une femme assassinée il y'a plus d'un siècle.

    Comme la police refuse de l'aider à faire la lumière sur ce corps, elle décide d'entreprendre sa propre enquête. Une enquête qui va la mener sur les traces du "Faucheur", un serial killer qui aurait sévi à Boston en 1830.

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    Je n'avais jamais entendu parler de ce roman policier ou de cette auteure avant qu'une collègue ne me prête cet ouvrage en m'assurant qu'il me plairait. Effectivement, quand j'ai parcouru la quatrième de couverture, j'ai été immédiatement intéressée par l'intrigue et je n'ai pas tardé à me lancer.

    Ce livre s'articule principalement autour de deux arcs narratifs aux temporalités différentes: d'un côté, on suit Rose et Norris en 1830; de l'autre, on découvre le récit contemporain de Julia.

    J'ai préféré la partie plus ancienne de la narration. C'est d'ailleurs elle qui prend le dessus dans Le Voleur de morts.

    Boston, 1830, Rose vient de débarquer de son Irlande natale. Elle a rejoint sa sœur Auria et survit en exploitant ses talents de couturière. Mais Auria, enceinte, a du mal à accoucher et est envoyée à l'hôpital. Rose l'accompagne et la veille dans une grande chambrée où d'autres parturientes se meurent de fièvre puerpérale.

    Dans le même établissement de soins, Norris suit des études de médecine. D'origine paysanne, il a dû se résoudre à voler des cadavres la nuit dans les cimetières pour financer ses cours.

    Un soir, alors qu'il rentre d'une de ses tournées funèbres, il entend les cris de Rose et découvre avec horreur le cadavre atrocement mutilé d'une des infirmières.

    Cette victime n'est que la première. Bientôt, les cadavres s'amoncellent. Tout porte à penser que Norris pourrait être le coupable....

    L'intrigue policière, bien menée, permet de s'immerger dans le Boston du début du 19ème siècle. On apprend beaucoup de choses sur les conditions d'accouchement des femmes (beaucoup d'entre elles mourraient en couches dans des grandes salles, après avoir donné la vie) et sur les études de médecine. La réglementation américaine, contrairement à la française, ne permettait pas d'avoir accès à assez de cadavres pour permettre aux universitaires de se faire une bonne idée du fonctionnement du corps. C'est pour cette raison que les déterreurs de cadavres pullulaient. De plus, aucune règle d'hygiène n'était respectée. Les médecins, en sortant d'autopsies, pouvaient ainsi toucher les malades sans s'être lavé au préalable les mains.

    A cette description du monde médical s'ajoute une autre des conditions de vie dans l'Amérique de 1830. A la misère du dortoir où doit dormir Rose s'oppose la grande richesse des demeures des professeurs reconnus. Au fil des pages, tous les milieux sociaux sont évoqués.

    Les péripéties s'enchaînent, les meurtres aussi....Et je dois avouer que je ne m'attendais pas à cette résolution de l'énigme policière.

    En revanche, comme je le disais plus haut, j'ai moins adhéré à l'arc narratif moderne. Selon moi, il aurait pu aussi bien ne pas exister car il n'apporte pas grand chose. Je regrette que Tess Gerritsen n'ait pas choisi de le supprimer.

    Bref, vous l'aurez compris: un roman policier intéressant et très fouillé d'un point de vue historique mais qui aurait mérité de ne se dérouler qu'à une époque.

    Pocket, 2011, 472 pages, 7,90 €

     

     

     

  • Juste avant le bonheur d'Agnès Ledig

    Juste avant le bonheur

    de

    Agnès Ledig

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    "Elle en a vu d'autres, Julie.

    Elle aurait pu s'opposer, prendre le risque, perdre son travail, mais garder sa dignité.

    Quelle dignité?

    Ça fait belle lurette que ce bout de femme l'a perdue. Quand c'est une question de survie, on range au placard les grands idéaux qu'on s'était fabriqués gamine. Et on encaisse, on se tait, on laisse dire, on subit.

    Et puis, elle a besoin de ce boulot. Vraiment. Ce connard de Chasson le sait. Directeur sans scrupules, capable de virer une caissière pour une erreur de dix euros. Alors cinquante! "

    Julie, 20 ans, mère célibataire d'un enfant de trois ans peine à joindre chaque mois les deux bouts. Aussi, quand elle est accusée à tort d'avoir volé cinquante euros dans la caisse, elle fait le dos rond afin de ne pas perdre son poste.

    Mais elle ne peut empêcher une larme de couler quand elle tient la caisse et s'occupe d'un client pas comme les autres.

    En effet, elle ne le sait pas mais Paul, un homme d'affaires à la cinquantaine bien entamée et qui vient de se faire plaquer par sa femme, est ému par la tristesse de cette jeune femme.

    Il décide de l'inviter au restaurant et de fil en aiguille, il l'emmène en vacances avec son fils en Bretagne.

    Ce séjour va tout changer dans l'existence de ces trois vies brisées. Mais aucun d'eux n'imaginait ce qui les attendrait sur le chemin du retour...

     

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    Je n'avais jamais entendu parler de ce roman avant qu'une lectrice de la médiathèque ne m'en dise le plus grand bien et me pousse à m'y plonger.

    Juste avant le bonheur appartient à ce genre d'ouvrages simples mais qui provoquent une sensation de bien-être. Je l'apparente un peu aux œuvres de Lorraine Fouchet que j'ai eu l'occasion de découvrir l'année dernière: L'agence et la Mélodie des jours.

    Il s'agit d'un livre choral qui met en scène plusieurs personnages: Julie, Paul et Jérôme. Quand on fait la connaissance de ces trois héros, tous ont subi de grandes épreuves dans leur existence.

    Julie est tombée enceinte lors d'une soirée arrosée à 16 ans et s'est retrouvée à assumer toute seule son destin et celui de son fils Lulu. Les fins de mois sont toujours difficiles. Et Julie a depuis longtemps tiré un trait sur le Prince charmant.

    "Difficile d'en sortir, quand on y croit dur comme fer, aux jolis contes de fées. Un jour, on se réveille en prenant conscience que la vie n'est pas si idyllique que ces histoires veulent bien le faire croire"

    A l'inverse, Paul vient de se faire quitter par sa femme. Mais elle l'ennuyait et il est finalement assez satisfait de son sort. En revanche, il souhaiterait se réveiller de la torpeur où l'a plongé le décès de sa première épouse trente ans auparavant.

    Quant à Jérôme, le fils trentenaire de Paul, il souffre de ne pas avoir pu empêcher le suicide de sa conjointe trois mois auparavant.

    A priori, rien ne prédisposait Paul à rencontrer Julie. Mais un peu comme dans un conte de fées, tout s'est enchaîné pour les mettre face à face. Un peu comme dans un conte de fées aussi, Paul va se transformer en marraine bienfaitrice et emmener notre héroïne en vacances.

    Cette dernière, sorte de princesse cynique, va réveiller Paul et Jérôme à la vie.

    Cependant, comme dans tout conte de fées, après la parenthèse enchantée en Bretagne, les obstacles surgissent. Le roman bascule alors dans une tonalité plus grave, plus sombre...Néanmoins, subsistent toujours certaines lueurs d'espoir et l'apprentissage de Julie, Paul et Jérôme se poursuit. Avec comme unique horizon: le bonheur.

    "La vie est légère comme une plume quand le souffle qui la porte est animé d'amour et de tendresse, alors, je veux bien me délester de quelques plumes..."

    On tourne les pages. Et, tour à tour, on sourie, on rit, on est émus, on est bouleversés... Juste avant le bonheur nous touche profondément et nous rappelle l'importance de profiter de chaque instant.

    Certes, on pourrait faire des reproches à ce livre: la simplicité du style, le rapprochement parfois trop facile de certains des personnages....Mais je me suis demandée si justement ces défauts ne contribuaient pas en partie à son charme. Par exemple, le langage épuré, sans fioritures, confère une plus grande sincérité aux monologues de Julie & co.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment en compagnie de ce roman aux allures de conte moderne dont les défauts n'entachent pas la grande humanité. Parfois, on est juste heureux de parcourir ce genre de livre qui fait du bien.

    Albin Michel, 2013, 342 pages, 19,50 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Céline