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des films et des séries - Page 8

  • Dead Man de Jim Jarmusch

    Dead Man

    de

    Jim Jarmusch

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    Aujourd'hui, je vais vous parler d'un film. Cela m'arrive rarement d'écrire un billet autour de mes découvertes cinématographiques  ou télévisuelles alors que j'adore regarder des long métrages et des séries.

    Mais voilà, hier soir, parce qu'on me l'avait vivement conseillé, je suis sortie de ma zone de confort et j'ai visionné Dead Man de Jim Jarmusch. J'emploie ce terme "zone de confort" car les westerns et moi, d'aussi longtemps que je me souvienne, ce n'est pas une grande histoire d'amour...Peut-être car toute petite, j'admirais plutôt les héros de capes et d'épée (vive Cyrano, Scaramouche, Fanfan la Tulipe...). Peut-être car la vidéothèque familiale ne regorgeait pas de ce genre...

    Tout commence par un train....A l'intérieur, un homme, Bill Blake, interprété par Johnny Depp...Gros plan sur lui et sur ce train qui file à travers les paysages désertiques de l'Ouest américain...Un passager l'aborde et on apprend ainsi qu'il se dirige vers la ville de Machine où l'attend un emploi de comptable.

    "Vous avez fait tout ce voyage. Tout ce voyage jusqu'en enfer. Vous pourriez bien trouver votre propre tombe"

    Quand il arrive à Machine, son poste a déjà été pourvu. Il tente d'oublier son chagrin au saloon et fait la connaissance d'une fleuriste. Il la raccompagne dans sa chambre mais ils sont surpris par l'ancien amant de cette femme qui leur tire dessus. Blake riposte et abat l'assaillant. Blessé, il parvient à s'enfuir.

    Le lendemain matin, il est réveillé par "Personne", un Indien qui lui avoue qu'il n'a pu lui retirer la balle, logée trop près de son cœur. Quand il apprend son nom, il l'identifie immédiatement à son homonyme, le poète William Blake, et décide de l'accompagner jusqu'au "miroir", là où se rejoignent le ciel et la mer.

    Commence alors pour ces deux hommes bannis un long voyage, entrecoupé de rencontres toutes aussi insolites que les autres.

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    Dans Dead Man, Jim Jarmusch a repris les codes du western tels que je les imagine: les grandes plaines de l'Ouest américain, les marshalls, l'usage des revolvers, les Indiens, les traques, le saloon, la place mineure des femmes...Pour mieux les détourner.

    Ici, il n'y a pas d'héros. Et dès les premières images, on sent bien que Bill Blake est un personnage aux antipodes de ceux qu'on croise généralement dans ce genre cinématographique.

    C'est son odyssée qu'on suit. Une odyssée qui l'emmène d'un train au "miroir", en passant par la Bouche des enfers, cette ville de Machine où rien de bon ne peut arriver.

    Plus il avance dans son périple, plus ce dernier se fait hallucinatoire (sans doute sous les effets de sa blessure). Et plus il perd les insignes de son ancienne personnalité (ses lunettes notamment) pour devenir autre et connaître d'une certaine façon, une renaissance.

    Ce voyage, dans un univers âpre et dur, est magnifié par les images en noir et blanc qui renforcent encore plus cette sensation de fin du monde. Et par la réalisation en général.

    J'ai été bluffée également par le casting réuni par Jim Jarmusch. On croise aussi bien John Hurt que Robert Mitchum ou Iggy Pop (dans une apparition assez délirante)

    Et que dire de la musique de Neil Young? Des accords entêtants qui rythment chaque scène (et pourtant, on m'a appris qu'il avait composé la bande originale en une prise, en découvrant le film) et prennent de plus en plus d'ampleur, comme pour mieux souligner la montée des hallucinations du protagoniste principal.

    Bref, vous l'aurez compris: même si Dead man n'a pas été un coup de cœur, j'ai aimé sortir de ma zone de confort et je sais que certaines images resteront longtemps gravées dans ma mémoire.

    En bonus, je vous laisse un lien vers la bande-annonce.


     

  • Le Général du Roi

    Le Général du Roi

    Un téléfilm de Nina Companeez d'après Daphné du Maurier

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    En général, j'aime beaucoup les réalisations de Nina Companeez. Je me souviens avoir passé un très bon moment en regardant les Dames de la Côté et avoir adoré L'Allée du Roi.

    Aussi, j'ai été ravie d'apprendre qu'elle avait réalisé un film pour la télévision d'après le Général du Roi, un roman que j'avais dévoré, adolescente.

    Alors que l’œuvre originelle se situait en Angleterre pendant la guerre civile, elle a choisi de la transposer en France à la fin du 18ème siècle, pendant la guerre de Vendée.

    Constance est une jeune aristocrate de 18 ans, indépendante et têtue qui vient de faire son entrée dans le monde. A un repas, elle croise le chemin de François Denis Brilhac, un aristocrate désargenté, marin de son état et qui jouit d'une réputation sulfureuse.

    Ils tombent amoureux et entament une idylle. La famille de Constance finit même par accepter leurs fiançailles avant qu'un terrible accident ne sépare les deux amants.

    Dix années s'écoulent et en pleine guerre civile, ils se retrouvent...

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    J'ai trouvé que la distribution était réussie. On croit au jeu des acteurs (même si parfois, j'ai été un peu gênée par certaines outrances dans celui des enfants) et aux personnages qu'ils incarnent.

    J'ai particulièrement remarqué la prestation de Samuel Le Bihan en général du roi. Il donne parfaitement corps à ce héros brisé par la vie, emporté, impulsif, coléreux, libertin. De même, Louis Monot en Constance parvient à nous fait ressentir toute la palette des émotions qui traversent cette héroïne: enthousiasme, colère, résignation, amour, dévouement... Les scènes qu'ils partagent à l'écran m'ont semblé souvent très belles.

    J'ai été également sensible aux dialogues, très écrits. J'ai lu d'ailleurs dans une interview de Samuel Le Bihan que Nina Companeez ne laissait pas de place à l'improvisation. Le scénario doit toujours être scrupuleusement respecté.

    De plus, Le Général du Roi nous permet de découvrir la guerre civile en Vendée, pendant la Révolution française. Un épisode de l'histoire assez méconnu dont on perçoit les combats sanglants, les exactions dans les deux camps...La réalisation, souvent hachée, renforce le sens de confusion qui devait régner à cette époque.

    Bref, vous l'aurez compris: même si je ne reverrai sans doute pas ce programme, j'ai passé un joli moment devant mon écran de télévision et je vous recommande ce téléfilm qui m'a laissé avec l'envie de me replonger dans ce très beau roman de Daphné du Maurier.

    Et vous, l'avez-vous vu?

     

  • Birdsong

    Birdsong

     

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    Dans le cadre du mois anglais, je poursuis mon exploration des séries britanniques.

    C'est ainsi que lundi soir j'ai découvert Birdsong, une mini-série en deux parties diffusée en janvier 2012 sur BBC one.

    Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme de Sebastian Faulks.

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    Encore une fois, je suis tombée dessus par hasard. Et j'ai été immédiatement attirée par le casting alléchant: Eddie Remayne, Clémence Poesy, Marie-Josée Croze, Matthew Goode...

    Amiens, 1910: Stephen Wraysford (Eddie Remayne) a décidé de passer un été auprès de René Azaire (Laurent Laffitte) afin d'étudier la gestion de sa manufacture textile. Il loge dans la propriété familiale de ce grand patron et tombe bien vite amoureux de sa femme Isabelle (Clémence Poésy). Une liaison débute entre eux.

    Puis, on retrouve notre héros sur le front, non loin de la Somme. Il est devenu lieutenant et entretient des rapports distants avec la plupart de ses hommes. Mais les épreuves vont l'amener à réviser son comportement.

    S'entremêlent ainsi en permanence des séquences du passé et du présent. Cette structure narrative correspond en partie à celle utilisée par l'auteur dans son ouvrage.

    C'est une très bonne manière d'accrocher le spectateur. Jusqu'au bout, on est maintenus dans un suspense dramatique. Qu'est-il advenu de la relation de Stephen et d'Isabelle? Est-ce que Stephen va survivre? Et ses compagnons d'armes?

    Chaque partie possède sa propre tonalité, ses propres couleurs. Au côté fleuri, ensoleillé, bucolique répond en permanence la grisaille et la boue du front.

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    J'ai beaucoup aimé cette description de la vie dans les tranchées. Je trouve que le réalisateur a bien su rendre l'atmosphère qui devait y régner. Le drame n'est jamais loin et on sent que chacun s'efforce de le maintenir à distance comme il le peut. Je ne connaissais pas du tout le rôle des soldats comme Jack Firebrace, d'anciens mineurs préposés à la surveillance des ennemis et à l'installation de mines.

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    De même, certaines scènes se révèlent très fortes. Je fais notamment référence à celle de la bataille de la Somme. Une hécatombe côté anglais. On voit les soldats partir à l'attaque, juste après avoir découvert les dernières lettres qu'ils ont pu écrire à leurs proches.

     

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    En revanche, j'ai moins été convaincue par l'idylle entre Stephen et Isabelle. L'alchimie entre Remayne et Poesy est bien présente. Ils forment un couple très convaincant. Certaines scènes entre eux sont d'ailleurs tout bonnement magnifiques. Néanmoins, certains éléments m'ont manqué pour comprendre toute l'ampleur de leur relation.

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    J'ai trouvé le casting très juste. Mention spéciale aux deux soldats Weir et Firebrace, compagnons d'infortune du héros et à Marie-Josée Croze, lumineuse dans son rôle de Jeanne, la soeur d'Isabelle.

    J'ai également beaucoup apprécié les costumes. De même que la minutie apportée dans la reconstitution des décors...

    Bref, vous l'aurez compris: une série très intéressante mais qui ne m'a pas complètement happée. Sans doute car, malgré la force des scènes pendant la Première Guerre mondiale, je suis un peu passée à côté de la relation amoureuse.

    BBC one, 2012, 2 mini-parties (3 heures)

    Billet dans le cadre du mois anglais de Lou et Titine.

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