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livre de poche - Page 5

  • Retrouvailles avec Agatha pour une partie de bridge fatale

    Cartes sur table

    de

    Agatha Christie

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    "Mon cher Monsieur Poirot!

    La voix était douce et ronronnante-une voix sans aucune spontanéité, dont on se servait délibérément comme d'un instrument.

    Hercule Poirot se retourna.

    Il s'inclina.

    Il serra la main cérémonieusement tendue.

    Il avait dans l’œil une lueur inhabituelle. On aurait dit que cette rencontre imprévue éveillait en lui des sentiments qu'il avait rarement l'occasion d'éprouver."

    A une exposition sur des tabatières, Hercule Poirot croise Mr Shaitana, une connaissance. Ce dernier l'invite à un dîner un peu particulier où le détective aura l'occasion de partager son repas avec des criminels impunis.

    Mais rien ne se passe comme prévu et, à l'issue de l'événement, leur hôte est retrouvé poignardé dans son fauteuil. Quatre personnes seulement pourraient avoir commis ce crime pendant une partie de bridge dans la même pièce.

    Il va falloir toute la psychologie de Poirot, assisté du superintendant Battle et de la romancière Mrs Oliver pour démasquer le ou les coupables.

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    Cela faisait longtemps que je n'avais pas parcouru d'Agatha Christie et quand j'ai vu passer cet ouvrage à la médiathèque, j'ai eu envie de le découvrir.

    J'ai trouvé l'idée de départ originale. Imaginer cette réunion organisée par une sorte de Méphistophélès et qui a pour but de réunir les pièces de sa collection de meurtriers en présence d'autorités en matières criminelle (un policier, un détective, une auteure de romans policiers et un espion) s'est révélée plaisante.

    Surtout quand ce chat s'est amusé à tendre des pièges à ses souris. Mais l'une d'entre elle s'est transformée en tigre et a tué celui qui menaçait de la démasquer.

    Forcément, les quatre spécialistes du crime vont se lancer dans l'enquête. Une manière pour la romancière de mettre en avant quatre approches différentes.

    Forcément, dans ce travail d'investigation, se distinguent le célèbre détective et le superintendant. Le premier par ses raisonnements psychologiques et ses questions déconcertantes sur le bridge et sur le contenu du salon et le second par son approche plus rationnelle des faits.

    Néanmoins, on ne peut que saluer chaque intervention de Mrs Oliver. Une femme qui se prétend intuitive mais qui, pourtant, se lance dans des démarches qui tombent souvent à côté. Même si, quand ils mettent tous cartes sur tables, elle pourrait apporter des éléments capitaux...

    Le ressort humoristique que j'aime tant dans les œuvres d'Agatha Christie est donc assuré par ce personnage féminin haut en couleurs (une sorte de double exagéré de sa créatrice?). Malheureusement, Ariane n'apparaît finalement que dans peu de scènes et par conséquent, j'ai regretté l'absence de cet humour si british pendant la plupart des chapitres.

    En revanche, je dois saluer une nouvelle fois le talent déployé pour mener le lecteur de fausse piste en fausse piste. Je ne me doutais ni de la solution finale ni des rebondissements ultimes.

    Bref, vous l'aurez compris: un livre policier qui ne figure certes pas parmi les meilleurs de cet écrivain prolifique mais qui fait passer un moment plaisant à l'heure du thé.

    Le Livre de Poche, 220 pages

    Billet dans le cadre du Challenge Agatha Christie

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  • Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de novembre

    Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de novembre

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    Me voici de retour avec ce billet autour des livres que je n'ai pas chroniqués au mois de novembre.

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    Commençons par une enquête policière située en 1898 à Paris, au moment où l'affaire Dreyfus occupe tous les esprits. Le Ritz est en pleine effervescence à quelques jours de son inauguration. Mais le corps d'une femme est retrouvé pendu dans les chambres froides du palace parisien. César Ritz et ses conseillers décident de dissimuler le cadavre et chargent Quentin Savoisy, le filleul d'Auguste Escoffier de mener discrètement une enquête.

    A la suite de ce détective amateur, nous allons en apprendre beaucoup sur les coulisses de la haute gastronomie, sur l'univers des hôtels de luxe. Ses investigations vont également amener le lecteur à découvrir le climat politique de l'époque, marqué par les affrontements autour du cas Dreyfus, les attentats anarchistes...

    Michèle Barrière se livre donc à une radioscopie de la société française au tournant du 20ème siècle. Et j'ai trouvé cette partie très intéressante. Tout comme j'ai adoré la mise en scène de somptueux repas et l'historique de certaines recettes.

    En revanche, j'ai moins adhéré à l'intrigue criminelle, dans le sens où elle ne m'a pas semblé palpitante. De plus, elle se trouve souvent en retrait par rapport à la description de la vie à cette époque ou par rapport aux détails du quotidien du héros journaliste et de sa compagne féministe.

    Dommage mais je pense que je me replongerai quand même dans un des autres ouvrages de cet auteur. Je suis notamment tentée par sa série sous le règne de François Ier.

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    Après le luxe ostentatoire du Ritz, place au brouillard londonien et à mon premier Patricia Wentworth. Je dois avouer que j'ai choisi ce titre un peu par hasard. Dès les premières pages, on plonge en plein mystère. Imaginez un peu: une jeune femme se réveille dans une maison dont elle ne connait rien. Elle ne sait pas qui elle est. Elle ne sait pas d'où elle vient. Elle sait seulement qu'elle s'appelle Anne. Et au bas de l'escalier de la cave où elle reprend conscience, gît le corps sans vie d'une autre jeune femme. Le premier instant de stupeur passé...Anne décide de partir au plus vite et lors de sa fuite éperdue, croise Miss Silver. De fil en aiguille, elle va parvenir à élucider tous les secrets qui entourent ce meurtre et guérir de son amnésie.

    J'ai trouvé l'idée de départ très bonne. Mais j'ai été déçue par son traitement. Tout paraît trop alambiqué et certaines scènes de tension tombent quelque peu à plat. De même, j'aurais aimé passer plus de temps avec Miss Silver, l'héroïne récurrente de la romancière et qui m'a quelque peu rappelé Miss Marple.

    Malgré ces défauts évidents, ce livre demeure assez plaisant, surtout en raison de son atmosphère et de son humour so british.

    Et, comme pour Michèle Barrière, je retenterai plus tard l'expérience Patricia Wentworth.

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    Après cette escale "cosy", direction l'univers oppressant de l'Elite, premier tome d'une trilogie dystopique. Malencia Vale vient juste de recevoir son diplôme et rêve de pouvoir passer le Test, étape obligatoire pour une éventuelle entrée à l'Université. C'est donc avec une joie immense qu'elle apprend sa sélection avec trois autres camarades de sa colonie.

    Arrivée dans l'établissement où elle va séjourner et tenter de réussir les épreuves, elle apprend avec horreur que personne ne peut échapper au Test et que seuls quelques candidats parviendront à atteindre leurs objectifs. Débute alors une guerre sans merci entre tous les participants.

    Dès les premières pages, je me suis fait happer dans cet univers sombre et oppressant. Et que dire de l'intrigue? Dans la lignée de Hunger Games ou de Divergente, ce premier volet se révèle totalement captivant. Retournements de situation, trahisons, questions sans réponse, scènes d'action multiples, idylle amoureuse: tous les ingrédients sont réunis pour rendre cette lecture très agréable.

    D'ailleurs, je ne suis pas passée loin du coup de cœur et j'attends avec impatience la suite pour confirmer tout le bien que je pense de cette nouvelle série dystopique.

     

     

  • Je voulais te dire de Louisa Young

    Je voulais te dire

    de

    Louisa Young

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    "France, 7 juin 1917, 3h10 du matin

    La nuit avait été tiède. Comme un parfum d'été. Plutôt calme.

    Le fracas assourdissant des explosions fut si soudain, crevant l'épaisseur de l'air et de la terre, qu'il secoua tous les crânes ébranlés et les cervelles ébahies, chassant toute pensée résiduelle."

    Après ce préambule autour de la guerre et de son impact sur tous les personnages principaux, retour à Londres au moment des fêtes de Noël 1907. Dans les jardins de Kensington, une boule de neige atteint le jeune Riley Purefoy et le fait tomber à la renverse sur une fine couche de glace qui se brise.

    Après avoir été repêché par les Waveney, un famille de riches intellectuels, il est ramené chez eux. Très vite, il tisse des liens avec eux et fait la connaissance de Sir Alfred, un peintre qui évolue dans leur cercle social.

    Ce dernier veut prendre le fils d'ouvrier comme modèle et bien vite, il l'accueille chez lui et lui permet de suivre des études secondaires.

    A l'été 1914, Riley se rend compte de son attirance pour Nadine Waveney.

    A l'été 1914, ces deux jeunes gens, en dépit de l'opposition de leurs proches, partagent un moment de complicité.

    A l'été 1914, la guerre éclate et Riley s'engage.

    Dans le fracas de la guerre et face à la fin du monde qu'ils connaissaient, Riley et Nadine vont-ils poursuivre leur relation?

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    Cela faisait longtemps que j'avais remarqué ce titre mais je n'avais pas encore eu l'occasion de m'y plonger. Dans le cadre d'une LC pour le 11 novembre, j'ai pu réparer cette erreur.

    Ce roman se découpe en trois parties distinctes: l'avant conflit, les trois premières années de la guerre et l'après juin 1917.

    J'ai apprécié la phase d'apprentissage de Riley, celle où il fréquente le cercle des intellectuels londoniens et où on le voit croiser des célébrités tels que JM Barrie. Un moyen pour le lecteur d'en apprendre plus sur la vie artistique et sur l'atmosphère de la capitale anglaise juste avant la Première Guerre mondiale.

    Malheureusement, cette présentation m'a semblé trop courte.

    Parce que j'aurais aimé m'attarder plus longtemps sur Riley et Nadine (on en apprend pas assez sur le développement intellectuel de cette dernière. Ni sur ses qualités humaines. Difficile dès lors de s'attacher à elle et de comprendre ce qui va l'animer dans différentes situations plus tard dans le roman).

    Parce que je n'ai pas compris les raisons profondes qui ont poussé Riley à s'engager. L'antagonisme des proches quant à sa relation avec Miss Waveney n'est pas assez présentée pour qu'on sente le poids qu'elle représente pour le jeune homme. Et "l'incident" avec le peintre ne semble pas assez grave pour motiver une telle décision.

    Ensuite, on retrouve notre héros au combat.

    A ce moment, j'ai été déstabilisée par l'introduction de trois autres personnages principaux. Au duo Riley-Nadine se rajoutent désormais Rose, Locke (le major de Riley) et sa femme Julia. Je peux comprendre l'intérêt de ses nouveau protagonistes, dans le sens où, au fil de l'intrigue, ils vont permettre à Louisa Young d'aborder des thématiques importantes (j'y reviendrai plus tard) Non, ce qui m'a gênée, c'est leur brutale entrée. Pourquoi ne pas avoir choisi de les décrire dès le préambule sur l'avant-guerre? On aurait pu alors assister à un entrelacement de leurs destins jusqu'à leur rencontre. Cela aurait même certainement plus donné de souffle au récit.

    Même si je reste toujours assez dubitative sur le choix de plusieurs héros. Généralement, j'arrive à m'attacher à deux ou trois mais quand cela dépasse ce nombre, je trouve que, souvent, un déséquilibre se produit entre eux et que certains restent dans l'ombre ou constituent de simples faire-valoir.

    Cela a été le cas, par exemple, pour Julia. Que ce soit dans la partie sur la guerre ou celle après juin 1917, on comprend rapidement que c'est une femme de bonne famille, élevée pour être un bel objet d'ornement mais on ne saisit pas tout ce qui peut motiver ses décisions. Certaines ellipses amplifient encore plus ce sentiment de passer à côté d'elle. Et que dire de son choix final? Il m'a paru complètement incongru.

    J'ai été également déçue par le traitement de Rose, la cousine de Locke. De prime abord, elle nous est dépeinte comme une jeune femme laide et qui le sait. Cette affirmation n'a jamais été démentie tout au long du roman. Comme si le physique n'était pas affaire de regard. Comme si elle ne pouvait pas prétendre au bonheur. (contrairement à certains mutilés de guerre)

    Chacun de ces cinq protagonistes, même s'ils ne sont pas toujours assez creusés, permet d'évoquer la guerre et ses conséquences. Solitude, négation de soi, sacrifice, manque, douleur, courage, abnégation, courage de repartir à zéro, nécessité d'oublier...constituent autant de sujets traités.

    On s'intéresse également à la reconstruction des "gueules cassées". J'ai beaucoup aimé toute cette partie. L'auteur a réussi à la fois à montrer tous les progrès et les prouesses techniques réalisés pour permettre aux soldats de reprendre une vie à peu près normale et à insister sur les dommages psychologiques et la peur du regard des autres.

    Cependant, malgré quelques scènes réussies, je dois avouer que je suis passée à côté de ce roman. Ni les personnages ni l'intrigue ne sont parvenus à complètement m'intéresser.

    Bref, vous l'aurez compris: une lecture en demi-teinte pour moi et je ne pense pas que je me lancerai dans Ravages, la suite parue récemment.

    Livre de Poche, 2014, 456 pages

    Billet dans le cadre d'une LC avec Fanny, Fanny et Bianca et dans le cadre des challenges Un pavé par mois et Première Guerre mondiale

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