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roman épistolaire - Page 2

  • Love letters to the dead de Ava Dellaira

    Love letters to the dead

    de

    Ava Dellaira

    love letters.jpg

    "Cher Kurt Cobain,

    Aujourd'hui, Mme Buster nous a donné notre premier devoir d'anglais: écrire une lettre à une personne décédée (comme si elle pouvait lui arriver au paradis, ou, mettons, à la poste des fantômes.) Son idée, c'est sans doute de nous faire écrire à un ancien président ou quelqu'un de ce style, mais moi, il me faut une personne à qui je puisse parler. Je ne pourrais pas parler à un président. A toi, si."

    Laurel vient d'entrer au lycée. Et un des premiers devoirs qu'elle reçoit de son professeur d'anglais consiste à écrire une lettre à un disparu.

    Elle choisit de s'adresser à Kurt Cobain. Parce que sa soeur May l'adorait et lui a fait découvrir. Parce que, comme elle, il est parti très jeune...

    Puis, de fil en aiguille, la liste de ses destinataires s'enrichit. Amy Winehouse, Heath Ledger, Amelia Earhart, John Keats...Autant de nouveaux interlocuteurs qui lui permettent d'exprimer ses joies, ses peines, ses doutes...

    Parce que Laurel a vécu bien des drames

    Parce qu'elle a perdu sa "fée"

    Parce que sa mère a fui

    Parce qu'elle dissimule en permanence tout ce qui bouillonne en elle

    Parce qu'elle est à l'âge des questionnements

    Parce que...

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    J'avais remarqué ce livre en raison de son titre assez intriguant. Et le billet de ma collègue Plumosaure m'avait donné envie de m'y plonger.

    Je l'ai entamé mercredi et en deux soirées, je l'ai achevé...

    J'ai beaucoup aimé la construction narrative de ce roman épistolaire. Ava Dellaira s'éloigne des schémas traditionnels pour opter pour des destinataires morts.

    Mais jamais des destinataires sélectionnés par hasard. Au contraire, leur choix semble être l'écho des émotions de la jeune femme.

    Dès les premières pages, on sent bien que cette adolescente n'a pas eu un passé des plus faciles. Outre le décès de sa sœur (suicide? accident? ), elle semble abriter d'autres fêlures. Des fêlures qui vont se révéler au fil des chapitres...

    L'année de ses 15 ans, elle va tenter d'oublier.

    L'année de ses 15 ans, elle va faire la connaissance de Nathalie, Hannah et de Sky

    L'année de ses 15 ans, elle va connaître sa première histoire d'amour

    L'année de ses 15 ans, elle va apprendre à vivre sans sa "fée" et à se définir sans elle

    L'année de ses 15 ans...

    A ce portrait sensible et extrêmement touchant d'une jeune fille qui lutte pour ne pas sombrer, se greffe une analyse de l'âge adolescent. Un âge de construction, de définition de soi...

    Chacun des protagonistes qui gravite autour de Laurel au lycée tente de trouver ses propres réponses.

    J'ai beaucoup apprécié leurs interactions, leurs dialogues, leurs révoltes...Et ils m'ont semblé être les cousins éloignés de Charlie, Alaska...

    En effet, avec cette première œuvre, Ava Dellaira se place immédiatement dans la lignée d'un John Green ou d'un Stephen Chbosky (pour lequel elle a d'ailleurs travaillé).

    Elle a su créer des personnages qui sonnent vrai et qui restent longtemps en mémoire.

    Et que dire de son style? J'ai été tout simplement bluffée par la maturité dont elle fait preuve. Je vous laisse juge avec ces quelques extraits:

    "J'espère que l'un de vous m'entend. Car ce monde ressemble à un tunnel de silence. J'ai constaté que certains moments vous restent parfois en travers du corps. Ils sont là, logés sous la peau, telles des graines, d'émerveillement, de tristesse ou d'angoisse, et autour d'elles la croissance poursuit son cours."

    Ou:

    "Aujourd'hui, après avoir lu ton poème, j'ai songé à devenir écrivain à mon tour. Même si je ne pense pas pouvoir en écrire d'aussi beaux que les tiens, je me suis dit que je pourrais peut-être faire quelque chose de tous les sentiments qui sont en moi, même de ceux qui touchent à la tristesse, à la peur et à la colère. Il suffit peut-être de raconter les histoires, même les plus dramatiques, pour ne plus leur appartenir. Pour se les approprier. Et peut-être que grandir, c'est comprendre qu'on peut être autre chose qu'un personnage qui va là où l'histoire le pousse. C'est comprendre que cette histoire, on peut aussi en être l'auteur."

    Bref, vous l'aurez compris: Love Letters to the dead se révèle un roman extrêmement bien écrit et poignant. De ceux qui sont capables de nous faire passer du rire aux larmes. De ceux qui nous rappellent l'importance d'aimer les siens. De ceux qui, une fois refermés, nous accompagnent longtemps. Une ode à la vie que je ne peux, bien entendu, que vous conseiller.

    Michel Lafon, 2014, 318 pages

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  • Une lettre de vous de Jessica Brockmole

    Une lettre de vous

    de

    Jessica Brockmole

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    "Chère Madame,

    J'espère que vous ne jugerez pas ma démarche trop audacieuse, mais je souhaitais vous écrire pour vous exprimer mon admiration devant votre livre, Du haut d'un nid d'aigle.

    Je l'avoue, je ne suis pas très porté d'ordinaire sur la poésie. On me trouve plus souvent avec un exemplaire écorné des Aventures de Huckleberry Finn ou tout autre texte truffé de dangers mortels que le héros doit affronter. Mais quelque chose dans votre poème m'a touché comme rien ne l'avait fait depuis des années."

    Mars 1912, David Graham envoie une missive à la poétesse Elspeth Dunn afin de lui exprimer son admiration devant son recueil de poèmes Du haut d'un nid d'aigle.

    A sa grande joie, Elspeth lui répond. S'engage alors une correspondance fournie entre eux. Puis, la Première Guerre mondiale éclate et....tout bascule.

    Juillet 1940, lors d'un bombardement à Édimbourg, Margaret découvre une lettre d'amour parmi les affaires de sa mère. Mais le lendemain, quand elle revient dans leur appartement, cette dernière a disparu sans laisser de trace. Margaret entreprend donc une enquête pour la retrouver et comprendre quels mystères recèle son passé.

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    Cela faisait quelque temps que j'avais remarqué ce livre sur la blogosphère et j'ai été ravie de pouvoir l'emprunter dès qu'il est arrivé à la médiathèque.

    J'aime beaucoup les romans à tiroirs où deux histoires se déroulent sur deux temporalités différentes, s'entremêlent et se rejoignent à la fin pour donner tout son sens à l'intrigue.

    De plus, autre avantage à mes yeux: tout cet ouvrage se construit autour d'échanges de lettres, tant en 1912 qu'en 1940.

    "Une lettre n'est pas toujours qu'une simple lettre. Des mots sur une page peuvent submerger ton âme si tu savais. "

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    L'île de Skye

    Sur l'île de Skye, Eslpeth Dunn mène une existence paisible auprès de sa famille et de son mari. Un jour, elle reçoit une missive d'un admirateur américain, un certain David Graham. Elle décide de lui répondre et s'engage dans une correspondance abondante avec lui.

    Au fil des lettres, un lien fort se tisse entre eux. Des répliques pleines d'humour et des références littéraires du début, on passe aux confidences, aux révélations....Peu à peu, un sentiment amoureux s'installe entre eux.

    Mais la guerre éclate. Le mari et le frère d'Elspeth s'engagent. De même, David décide de s'enrôler comme ambulancier. Notre poétesse se voit donc contrainte d'attendre et d'espérer. Sans savoir si elle reverra l'un d'entre eux.

    Comme son mari reste muet, elle n'a des nouvelles de la guerre que par David. Sous sa plume, on en apprend plus sur le quotidien d'un ambulancier au front, sur les fracas des combats, sur l'absence de nourriture, sur l'attente des permissions....

    Amour de la littérature, secrets, guerre, passions inavouées et contrariées constituent donc les caractéristiques de ce fil de l'histoire.

    "Jamais je ne pourrai poster cette lettre. Elle finira dans l'âtre dès que j'aurais couché ces mots sur le papier. [...] Si tu savais ce qu'on éprouve en courant retrouver brièvement quelqu'un, et comment l'espace d'un instant, le monde cesse de tourner lorsqu'on tient cette personne dans ses bras, et comment il recommence ensuite, si vite qu'on en tombe à la renverse, pris de vertiges. Si tu savais combien chaque bonjour peut être plus douloureux que mille au revoir. Si tu savais. "

    Tout comme la première partie, la seconde se déroule en temps de guerre. Encore une fois, deux amoureux se retrouvent séparés. Mais, surtout ce qui prime dans cette branche de l'intrigue, c'est l'enquête menée par Margaret pour comprendre son passé et celui de sa mère.

    "N'est-ce pas le propre des enquêtes sur le passé que de conduire à des révélations surprenantes, bouleversantes, peut-être même un peu effrayantes? On ne sait jamais sur quoi on va tomber."

    Je dois avouer que j'ai moins adhéré à cette époque. J'avais même hâte de retrouver Elspeth et David. Cela tient peut-être à l'histoire d'amour qui existe entre ces deux personnalités fortes ou au fait que j'ai assez rapidement compris la connexion entre les deux temporalités.

    De même, la fin m'a quelque peu déçue.

    Bref, vous l'aurez compris: un roman épistolaire à tiroirs qui m'a emportée et fait voyager en Ecosse (j'ai encore plus envie d'aller dans ce pays) de 1912 à 1940. Si vous aimez les passions contrariées, les secrets de famille..., il détient tous les ingrédients pour vous faire passer un très bon moment.

    Presses de la Cité, 2014, 283 pages, 21 €

    Billet dans le cadre du Challenge Première Guerre mondiale.

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  • Melissa et son voisin

    Melissa et son voisin

    de

    Meg Cabot

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    "Chère Melissa Fuller,

    Ceci est un message automatique du département des ressources humaines du New York Journal, le principal quotidien new-yorkais du photo-reportage. Veuillez noter que, selon votre supérieur, M. George Sanchez, directeur de rédaction, votre journée de travail au N.Y. Journal débute à 9 heures précises. Votre retard aujourd'hui est de 68 minutes. Il s'agit de votre 37ème retard de plus de 20 minutes, depuis le début de l'année, Melissa Fuller"

    Melissa Fuller tient la rubrique des potins du New York Journal. Quand commence le roman, elle est de nouveau en retard. Mais elle n'a prévenu personne. Tous ces collègues tentent de la joindre-sans succès-et élaborent divers scénarii quant à son absence. N'a t'elle pas supporté, par exemple, sa rupture avec le critique littéraire Aaron Fuller?

    La vérité est toute autre. Ce matin-là, en se levant, Melissa a remarqué des aboiements anormaux dans l'appartement de sa voisine octogénaire. Et, après avoir poussé la porte entrebaillée, elle a retrouvé Mme Friedlandler, inanimée et visiblement victime d'une agression. Elle a contacté immédiatement les urgences et s'est occupée des animaux domestiques.

    Malheureusement, après une opération réussie, Mme Friedlander est toujours dans le coma et Melissa contrainte de s'occuper de son chien et de ses deux chats. Ce qui perturbe passablement son quotidien. Elle parvient, finalement, à contacter Max Friedlander, le neveu de sa voisine, un photographe assez côté.

    Ce dernier n'a pas le moins du monde envie de s'intéresser aux problèmes de sa tante. Il dépêche donc à sa place son vieil ami, John Trent qui lui doit une faveur et accepte ainsi de se faire passer pour lui.

    La situation se complique quand John/Max tombe sous le charme de Melissa...

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    J'avais repéré ce roman dans la médiathèque où je travaille. J'avais envie de lecture toute en légèreté et il me semblait parfait.

    La structure épistolaire de cet ouvrage, paru en 2002, s'apparente à celle d' Attachement de Rainbow Rowell dont j'avais parlé précédemment. En effet, toute l'histoire est racontée sous la forme d'échanges de mails. Mais, là où ces échanges ne concernaient que peu de personnes dans Attachement, le lecteur est ici confronté à une quinzaine d'expéditeurs. Personnellement, je n'ai pas été dérangée par cette multiplicité de points de vue (surtout que l'intrigue se concentre essentiellement sur les courriels de Melissa, sa meilleure amie, John, son frère et Max).

    Je me suis assez vite attachée aux personnages. Melissa Fuller, jeune célibattante de 27 ans, m'a beaucoup fait rire, notamment lors de ses échanges avec les ressources humaines ou son directeur de rédaction.

    Comme, dans tout roman de chick lit, on retrouve face à elle le prince charmant. Un jeune homme doté de toutes les qualités mais maladroit. C'est un trait de caractère qui m'a touché et rappelé un certain Mark Darcy.

    Tous deux enchaînent les rendez-vous manqués...Bien vite, d'autres obstacles se dressent  devant eux, quand le vrai Max Friedlander refait surface. Les péripéties s'accumulent et font sourire...

    Parmi les amis, donneurs de plus ou moins bons conseils, que l'on retrouve toujours aussi dans ce genre littéraire, j'ai particulièrement accroché avec Nadine. Elle tient la rubrique culinaire du New Tork Times et doit se marier prochainement avec un chef cuisinier. Malheureusement, elle est très gourmande et ne parvient pas à rentrer dans la taille de ses rêves. Sa façon de parler de son mal être oscille toujours entre l'humour et la tristesse. Je n'ai pu m'empêcher de penser qu'elle préfigurait sans doute une autre héroïne de Meg Cabot: l'ex star de la pop Heather Wells de la série Une irrésistible envie de...

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    Je n'évoquerai pas tous les protagonistes car la liste serait trop longue. Néanmoins, je tiens à souligner que je les ai tous trouvés bien campés. Même si elle ne les fait apparaître que pendant quelques mails, l'auteure est parvenue à leur donner à tous leur propre identité.

    Bref, vous l'aurez compris: on se doute bien vite de l'issue de ce roman, comme toute chick lit qui se respecte, mais on passe un très bon moment de détente grâce à une intrigue plaisante et des personnages attachants et drôles.

    Le Livre de Poche, 2008, 380 pages, 6,50 €

    Lu dans le cadre du challenge La Plume au féminin 2013

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