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  • Le Train de 16h50

    Le Train de 16h50

    de

    Agatha Christie

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    "Le souffle court, Mrs McGillicuddy trottinait le long du quai à la poursuite de son porteur. Mrs McGillicuddy était courtaude et replète, le porteur était grand et avançait à longues enjambées. S'il s'était chargé de la valise, Mrs McGillicuddy, qui venait de faire ses achats de Noël, croulait sous le poids d'une multitude de paquets. La lutte était donc inégale et Mrs McGillicudddy amorçait tout juste la ligne droite que déjà l'homme disparaissait, avalé par une courbe à l'autre extrémité du quai"

    Le train démarre. Après un léger assoupissement, Mrs McGillicuddy se met à observer le paysage. Puis, elle remarque un train qui semble faire la course avec le sien. En observant de plus près, elle aperçoit, dans un compartiment, une femme étranglée par un homme brun. Elle avertit immédiatement le contrôleur, ainsi qu'à la station suivante le chef de gare.

    Le voyage se poursuit. Mrs McGillicuddy est attendue dans le village de St Mary Mead où réside sa vieille amie Miss Marple.

    "Oh, Jane! Je viens d'assister à un meutre"

    Le lendemain matin, les deux vieilles demoiselles s'attendent à voir l'assassinat à la une des journaux. Mais rien...Elles alertent la police qui ne trouve pas de corps et pense que Mrs McGillicuddy a "exagéré la gravité [...] de la scène qu'elle a décrite"

    Toutefois, Miss Marple ne se laisse pas décourager....Et elle débute, avec l'aide de Lucy Eyelesbarrow, une de ses jeunes connaissances, sa propre enquête.

     

    Agatha_Christie.png

    En voyant Bianca parler de la Dernière énigme, j'ai eu très envie de me plonger à mon tour dans un Agatha Christie. Adolescente, j'adorais cet auteur et j'avais dévoré plusieurs volumes des aventures du célèbre détective belge. Mais, autant j'avais une vraie prédilection pour Hercule Poirot, autant je n'étais pas du tout attirée par les intrigues mettant en scène Miss Marple. Je la trouvais trop envahissante, trop fouineuse...

    Et ce roman m'a prouvé que j'avais tort. Je resterai toujours fidèle à Hercule mais je me permettrai quelques incursions dans l'univers de Jane.

    J'ai trouvé le point de départ de l'intrigue très fort: un témoin assiste à un meutre commis dans un train, aucun corps n'est retrouvé et tout reste à trouver prouver.

    Les premières démarches n'aboutissent à rien. L'amie de Miss Marple aurait-elle rêvé? Notre enquêtrice est certaine du contraire

    "Posément, comme un général projetant une campagne [...], Miss Marple passa en revue les éléments, qui plaidaient en faveur d'une initiative de sa part , et ceux qui s'y opposaient. Dans la colonne des "pour", on relevait:

    1. Ma longue expérience de la vie et de l'âme humaine

    2.Sir Henry Clithering et son filleul (aujourd'hui à Scotland Yard si je ne m'abuse)

    3. Le deuxième fils de mon neveu Raymond, David, qui travaille, j'en suis pratiquement certaine, dans les chemins de fer britanniques

    4. Leonard, le fils de Griselda, qui est si calé en cartes géographiques"

    Une fois son plan de bataille établi et ses premiers pions avancés, Miss Marple va rechercher l'aide d'un alliée. Elle la trouve en la personne de Lucy Eyelesbarrow, son ancienne garde-malade. Cette jeune femme se fait engager au manoir de Rutherford Hall comme gouvernante/cuisinière.

    Ce domaine pourrait, en effet, abriter le corps mystérieusement volatilisé. Lucy se met donc en quête d'indices, observe attentivement ses employeurs...

    Comme vous vous en doutez, cette persévérance va se révéler payante...Bien vite, Lucy découvre un cadavre. Et l'enquête officielle peut enfin démarrer. Reste à déterminer l'identité de la victime étranglée et bien entendu, du coupable.

    Les investigations se poursuivent, les meurtres se multiplient, les fausses pistes s'enchaînent...Et la reine du crime se montre de nouveau à la hauteur de sa réputation. Jusqu'aux dernières pages, je n'ai pas soupçonné l'identité du meutrier.

    J'ai beaucoup aimé l'idée de Miss Marple ayant besoin de quelqu'un pour la seconder. Le choix d'une jeune aide apporte un peu de piment, dans le sens où elle va faire tourner bien des têtes à Rutherford Hall. C'est d'ailleurs un des éléments que j'apprécie chez Agatha Christie: outre sa faculté à construire des intrigues incroyables, elle imagine de jolies histoires de coeur.

    De plus, les personnages secondaires m'ont beaucoup intéressée. Certains de leurs défauts (la radinerie du père que l'on retrouve chez deux des rejetons) m'ont bien amusée.

    Même si elle est sans doute moins présente que dans d'autres tomes, Miss Marple interagit avec eux, notamment lors d'une scène de thé où l'écrivain montre tout son talent pour décrire l'hypocrisie de la bonne société. Mais notre héroïne n'est pas dupe. Elle observe, comprend et analyse avec un grand discernement les relations entre chacun. Pour émettre ses jugements, elle a souvent recours aux comparaisons avec les habitants de son village (un tic qui m'agaçait au plus haut point quand j'étais adolescente mais qui m'a fait sourire à plusieurs reprises lors de cette lecture)

    "Savez-vous à qui vous me faites penser? Au jeune Thomas Eade, le fils de mon directeur de banque. Il adore choquer son monde"

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman policier habilement construit et plein d'humour so british. Ce ne sera définitivement pas la dernière aventure de Miss Marple dans laquelle je me lancerai!

    Le Livre de Poche, 2009, 254 pages, 5,20 €

    Lu dans le cadre du challenge Au service de... et du challenge God save the livre 2013 d'Antoni.

     

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  • Un manga victorien

    Emma tome 1

     de Kaoru Mori

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    Londres, fin du 19ème siècle: William Jones vient rendre visite à Madame Stowner, son ancienne gouvernante. En arrivant, il croise le chemin d'Emma, la bonne de la maison et en tombe amoureux. Il oublie même un gant afin de pouvoir engager la conversation avec elle. S'ensuivent quelques rencontres...La jeune femme, en dépit de ses nombreux prétendants, ne semble pas insensible à ses charmes...Mais à cette époque, le fossé entre les classes sociales paraît insurmontable.

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    Après avoir dévoré le tome 1 de la série Bride stories, j'avais très envie d'entamer la premièreemma,kaoru mori,kurokawa,challenge au service de...,challenge victorien,manga victorien oeuvre de la mangaka Kaoru Mori. C'est en effet par Emma que cette auteure a débuté sa carrière. Publiée de 2001 à 2008 au Japon, cette série totalise sept tomes chez Kurokawa.

    Tout d'abord, je tiens à souligner l'originalité de ce manga. Il s'agit du premier à ma connaissance à se dérouler à l'ère victorienne. Cette dernière est esquissée à plusieurs reprises. Par exemple, William Jones évoque, au détour d'une promenade, les bâtiments consruits pour l'Exposition uinverselle. Le taux de mortalité (3000 décès chaque jour à Londres) est également mentionné. Et on a le droit à une très belle visite d'une bibliothèque victorienne.

    Une des grandes qualités de ce livre-je trouve- est de nous placer immédiatement dans le coeur de l'intrigue. Très rapidement, les personnages nous sont présentés, les liens entre eux dessinés et dès la fin du tome, on est à même de comprendre les enjeux. Cela tient sans doute à la pré-publication dans le magazine Comic Bearn, de cette histoire. En effet, une parution dans un journal avant implique un vote des lecteurs et par conséquent, un souci de plaire tout de suite. 

     De plus, l'héroïne Emma m'a paru d'emblée très attachante. Elle nous est décrite comme simple, pas sûre d'elle et on perçoit très vite qu'elle succombe aux charmes de William car "bien qu'il soit de noble naissance, il n'a pas du tout l'air de se soucier du fait qu ['elle soit] une domestique"

    De même, le jeune homme en question se révèle un personnage intéressant. Maladroit (je pense notamment à l'épisode de la bibliothèque), distrait, peu mondain,on le sent en décalage avec son milieu. Et c'est justement là ce que lui reproche son père.

    De façon très classique, la figure paternelle-ici Mr Jones-représente l'opposant. Le livre se clôt d'ailleurs sur une de ses phrases, assez menaçante "L'Angleterre est unie, mais il y'a en son sein deux pays...La bourgeoisie et ceux qui n'en sont pas. La langue est peut-être la même, mais ce sont deux pays différents" Reste à découvrir quel rôle il jouera dans le développement de l'idylle et s'il empêchera une issue heureuse...

    Mais Emma et William peuvent quand même compter sur deux adjuvants: l'ancienne gouvernante Mme Stowner qui voit sa santé décliner et aimerait assurer l'avenir de sa servante et Hakim, le prince Indien venu pour un séjour prolongé dans la capitale anglaise. Les passages irréalistes de ses déplacements en éléphant dans les rues londoniennes et de sa découverte de l'automobile constituent d'ailleurs des moments amusants de ce manga.

    Enfin, je tiens à souligner la beauté du dessin de Kaoru Mori, qui transparaît notamment dans les décors très esthétiques et dans les tenues.

    Bref, vous l'aurez compris: une introduction réussie pour ce manga romanesque situé à l'époque victorienne. J'espère que la suite évitera l'écueil du mièvre.

    Kurokawa, 2007, 6,90 € (épuisé mais disponible en bibliothèque ou en occasion)

    Ce billet marque ma deuxième participation à mon challenge Au service de...et ma troisième au challenge Victorien d'Aymeline/Arieste.

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  • Agnès Grey

    Agnès Grey

    Anne Brontë

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    "Toutes les histoires vraies portent avec elles une instruction, bien que dans quelques-unes le trésor soit difficile à trouver, et si mince en quantité, que le noyau sec et ridé ne vaut pas souvent la peine que l'on a eu à casser la noix"

    Ainsi débute le récit d'Agnès Grey. Cette jeune femme, issue d'une famille désargentée, décide de devenir gouvernante pour soutenir les siens. Elle loue ainsi successivement ses services à deux familles, les Bloomfield et les Murray, qui ne reconnaissent pas à juste titre ses mérites. 

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    Je venais juste de regarder l'adaptation par la BBC de The tenant of Wildfeld Hall, autre roman The-Tenant-of-Wildfell-Hall-B00005JOA0-L.jpgde cette écrivaine. Et j'ai eu envie de me lancer dans son premier opus paru en 1847, la même année que Jane Eyre et les Hauts de Hurlevent. 


    Une des grandes qualités de cet ouvrage consiste dans la peinture qu'il dresse de la condition des femmes à l'époque victorienne. Comme l'auteure, l'héroïne a dû trouver un emploi de gouvernante pour aider sa famille. De cette façon, on découvre la place qu'occupaient ces employées dans les maisons, à la fois méprisées par leurs maîtres et les domestiques, et condamnées à une vie solitaire. Certaines scènes sont particulièrement frappantes telles que celle de la torture des oiseaux (largement autobiographique) et soulignent le peu de marge de manoeuvre laissée dans le processus éducatif.


    Mais j'ai été beaucoup moins convaincue par ce roman que par le second ouvrage de l'écrivaine. C'est un peu comme s'il avait servi de brouillon à Anne Brontë, dans le sens où on peut y déceler les prémisses de la trame de La Recluse de Wildfeld Hall. En effet, une des élèves, Miss Murray fait un mariage malheureux avec un Lord qui se révèle très vite volage, porté sur la bouteille et la contraint à résider à la campagne, après la naissance de leur premier enfant. Or, l'échec de cette union et la position de faiblesse de la jeune épouse n'est pas sans rappeler un des ressorts de l'intrigue de la seconde oeuvre de fiction de l'auteure.

    De plus, j'ai eu du mal à m'attacher au personnage principal. Je l'ai trouvée à maintes reprises trop moralisatrice, trop timorée et trop attentiste. 

    La première partie m'a semblé également s'étirer en longueur. J'ai eu beaucoup de difficultés à trouver intéressant l'exposé des méthodes d'éducation, leur échec et les rebellions des enfants à la charge de Miss Grey. J'ai accéléré mon rythme de lecture au démarrage de l'idylle, bien que j'ai trouvé que ce flirt manquait de souffle.

    Bref, vous l'aurez compris: Agnès Grey se révèle un livre intéressant sur la condition des femmes à l'époque victorienne mais il ne faut pas se laisser décourager par la lenteur de l'entame. 

    Lu dans le cadre du challenge Au service de... , du challenge Victorien d'Arieste et du challenge les 100 livres à avoir lu au moins une fois de Bianca.

    Gallimard, 2001, collection "L'imaginaire", 8,50 €

     

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