Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

conte

  • D'or et d'oreillers de Flore Vesco

    D'or et d'oreillers

    de

    Flore Vesco

    d'or et d'oreillers, flore vesco, école des loisirs, princesse au petit pois, roman adolescent, littérature adolescente, conte, apprentissage, héroïne, sorcellerie, amour

    "-Ma fille, fermez donc la porte, et venez près de moi. Voilà, ici. Je voudrais vous conter une histoire. Vous êtes en âge, maintenant, de l'entendre. Voyons...par où commencer? Oui, bien sûr: par un beau jeune homme. Il était riche, noble, valeureux...grand, évidemment. "

    Un prologue.
    Une mère demande à sa fille de la rejoindre pour lui raconter une histoire. La véritable histoire de la Princesse au Petit pois.

    Une histoire qui commence comme un récit de Jane Austen. Le richissime Lord Handerson est revenu dans la région et toutes les familles espèrent voir une de leurs filles l'épouser. Mais voilà, pour être choisie, il faut passer une épreuve : dormir dans une chambre du manoir où une dizaine de matelas ont été empilés sur un lit.

    Nombreuses sont celles qui ont relevé le défi mais, pour le moment, aucune n'a réussi.

    Mrs Watkins (qui fait furieusement penser par certains côtés à la Mrs Bennett de Orgueil et préjugés) décide d'y envoyer ses trois filles et Sadima, leur domestique.

    Les jeunes femmes sont loin de se douter de tout ce qui les attend. Et du courage qu'il leur faudra pour faire triompher l'amour.

    Flore Vesco fait partie de ces autrices dont j'ai tout lu. Aussi, chaque nouvelle publication revêt des allures de fête. Et dès les premières lignes, j'ai su que j'allais être de nouveau emportée par ce récit.

    Un récit qui joue une nouvelle fois avec les codes du conte. Après l'Estrange malaventure de Mirella autour du Joueur de Flûte de Hamelin, d'Or et d'oreillers reprend la trame de la Princesse du Petit Pois. Un Lord/prince qui veut se marier avec celle qui dormira une nuit dans un lit aux multiples matelas et saura donner la réponse adéquate. Mais, même si la séquence initiale reprend les grandes lignes de son modèle, le roman de Flore Vesco s'en écarte vite.

    En effet, l'autrice réinvente une suite. Une suite où il est question de désir, de sorcellerie, de grandir, de consentement, d'amour. Une suite où l'héroïne fait l'apprentissage des élans de son cœur et de son corps.

    Comme souvent chez Flore Vesco, l'écriture se fait rythme. Rythme qui pulse et nous propulse dans l'action. Rythme des mots qui rebondissent et se répondent.

    Et puis, il y a ces hommages comme celui à Jane Austen au début et ces trouvailles qui nous entraînent d'un chapitre à l'autre et provoquent bien des rires.

    Car lire un titre de cette écrivaine, c'est entrer dans un univers à la fois plein d'humour, de créativité et propre à nous faire réfléchir. Comme s'il y avait toujours plusieurs niveaux de lecture qui se conjuguaient.

    Bref, vous l'aurez compris : j'ai beaucoup aimé D'or et d'oreillers et je ne peux que vous le conseiller. 

    Ecole des Loisirs, 2021, 233 pages

  • L'Ickabog de JK Rowling

    L'Ickabog

    de

    JK Rowling

    IMG_20210118_091209_002.jpg

    Dans le royaume de Cornucopia, règne le roi Fred sans Effroi. Il s'est ainsi auto-proclamé sans Effroi après avoir réussi à tuer avec ses soldats une guêpe.

    C'est un roi qui raffole de tenues toutes les plus extravagantes les unes que les autres.

    C'est un roi qui fait confiance à ses deux plus fidèles conseillers, Lord Crachinay et Lord Flapoon. Deux amis prêts à tous les mensonges pour s'enrichir et pour garder le pouvoir. Deux vrais méchants qui vont profiter d'une expédition pour chasser l'Ickabog pour asseoir encore plus leur pouvoir.

    L'Ickabog, ce monstre mythique des histoires qui se transmettent de génération en génération dans le pays. Ce monstre que les parents évoquent pour effrayer leurs enfants. Ce monstre qui va prendre une réalité grâce à ces deux hommes. Une réalité qui légitime une levée d'impôts. Une réalité qui donne sens à nombre d'exactions.

    Mais dans ce conte qui tourne au cauchemar pour les habitants de Cornucopia, il demeure des héros. Et tout reste possible pour qui croit encore.

    J'avais entendu parler de ce titre pendant le premier confinement. Un titre resté longtemps enfermé dans le grenier de JK Rowling et qu'elle avait décidé de partager avec les enfants pendant ce temps hors du temps. Un titre qu'il me tardait de lire. Et l'espace de quelques heures, je suis redevenue moi-même une enfant. Entraînée par la voix de cette conteuse hors pair.

    Il y a de l'humour. Dès les premières lignes. Un humour dans les descriptions des personnages. Dont certaines caractéristiques relèvent du comique. Un humour également dans certaines situations.

    Il y a de la gravité qui se dissimulé derrière la légèreté. Gravité quand on meurt à cause des caprices des puissants. Gravité quand la violence fait irruption par peur de l'autre.

    Il y a des héros. Qui vont se révéler face aux événements. Protagonistes clés.

    Il y a des anti-héros. Et je ne sais pas pour vous mais ces anti-héros, ces méchants ont toujours été ceux qui donnaient une saveur particulière aux contes. Ici, ils sont particulièrement réussis. Retors, veules, lâches, machiavéliques, dotés d'une bêtise crasse (je pense à Lord Flapoon), ils se révèlent de parfaits antagonistes.

    Il y a cet Ickabog. Monstre mythique. Symbole de différence. Dont l'aura enveloppe l'intrigue d'une certaine atmosphère de mystère.

    Il y a ces pages qui se tournent toutes seules. De rebondissements en rebondissements.

    Il y a ces réflexions autour du pouvoir, autour de la pauvreté, autour de l'autre qui font réfléchir.

    Et déjà, voilà la fin.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été emportée par ce titre jeunesse que je ne peux que vous conseiller.

    Gallimard Jeunesse, 2020, traduit de l'anglais par Clémentine Beauvais

     

  • Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge

    Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge

    un album de Sandrine Beau

    illustré par Marie Desbons

    Le-petit-chaperon-qui-nétait-pas-rouge.jpg

    "Il était une fois une petite fille qui vivait au bord d'une forêt, dans le nord de la Russie.

    Sa grand-mère, qui tricotait, la gâtait beaucoup.

    Elle lui avait fait un long manteau bleu, de petits gants bleus, et lui avait cousu une chaude chapka bleue. Si bien que tout le monde l'appelait le "Petit chaperon bleu".

    Au nord de la Russie, dans une maison près d'une forêt, vivent Anouchka, surnommée le Petit Chaperon bleu, en raison de la couleur de son manteau, de ses gants et de sa chapka, et sa maman.

    Un jour, cette dernière demande à sa fille d'amener un pot de miel à sa grand-mère qui habite de l'autre côté de la forêt.

    "Porte vite ce petit pot de miel à ta grand-mère malade. Elle t'attend. Et ne traîne pas en route, Anouchka! La forêt est profonde et pleine d'animaux dangereux."

    Et voici le Petit Chaperon bleu parti...

    En chemin, elle croise un abominable ours, un menaçant tigre de Sibérie et un agressif...lapin. Autant d'obstacles qui pourraient l'empêcher d'arriver à bon port.

    Mais c'est sans compter l'ingéniosité de notre héroïne.

    petit chaperon qui n'était pas.jpg

    Je suis très friande de contes détournés. Aussi, quand cet album librement inspiré du Petit Chaperon rouge, est arrivé à la médiathèque, je me suis précipitée dessus.

    Sandrine Beau a choisi de situer son conte en Russie. Comme dans l'original, une petite fille doit traverser une forêt emplie de dangers pour aller rendre visite à sa mère-grand. Mais en place de la galette et du petit pot de beurre, elle doit apporter un pot de miel et sa balalaïka pour jouer ses morceaux fétiches.

    Dans les bois, elle ne croise aucun loup. Mais un ours et un tigre qu'elle parvient à apprivoiser (je ne vous révèlerai pas par quels stratagèmes). Enfin, ultime étape de son voyage: un lapin qui pourrait se révéler beaucoup plus dangereux que prévu et nous faire penser au loup de la version originale...

    J'ai beaucoup apprécié ce choix d'"ennemi". Surtout que le lapin de prime abord ne paraît pas constituer une réelle menace...

    Tout comme j'ai aimé ce dénouement tellement inattendu et si drôle. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas le gâcher mais sachez quand même que chacun peut y trouver son compte.

    L'auteure a donc accompli un beau travail de transposition à la fois humoristique et original.

    Cet album permet également de voyager en Russie grâce aux magnifiques illustrations de Marie Desbons. Tant les couleurs vives que les graphismes contribuent à cette évasion. Et que dire de la grande douceur qui se dégage de ces images?

    Bref, vous l'aurez compris: Le Petit chaperon qui n'était pas rouge constitue un hommage réussi et réjouissant au conte de Charles Perrault.

    Editions Milan, 2014

    Billet dans le cadre du challenge Il était...une fois les contes de fées de Bianca.

    challenge-il-etait-une-fois-les-contes-de-fees1.jpg