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clémentine beauvais

  • L'Ickabog de JK Rowling

    L'Ickabog

    de

    JK Rowling

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    Dans le royaume de Cornucopia, règne le roi Fred sans Effroi. Il s'est ainsi auto-proclamé sans Effroi après avoir réussi à tuer avec ses soldats une guêpe.

    C'est un roi qui raffole de tenues toutes les plus extravagantes les unes que les autres.

    C'est un roi qui fait confiance à ses deux plus fidèles conseillers, Lord Crachinay et Lord Flapoon. Deux amis prêts à tous les mensonges pour s'enrichir et pour garder le pouvoir. Deux vrais méchants qui vont profiter d'une expédition pour chasser l'Ickabog pour asseoir encore plus leur pouvoir.

    L'Ickabog, ce monstre mythique des histoires qui se transmettent de génération en génération dans le pays. Ce monstre que les parents évoquent pour effrayer leurs enfants. Ce monstre qui va prendre une réalité grâce à ces deux hommes. Une réalité qui légitime une levée d'impôts. Une réalité qui donne sens à nombre d'exactions.

    Mais dans ce conte qui tourne au cauchemar pour les habitants de Cornucopia, il demeure des héros. Et tout reste possible pour qui croit encore.

    J'avais entendu parler de ce titre pendant le premier confinement. Un titre resté longtemps enfermé dans le grenier de JK Rowling et qu'elle avait décidé de partager avec les enfants pendant ce temps hors du temps. Un titre qu'il me tardait de lire. Et l'espace de quelques heures, je suis redevenue moi-même une enfant. Entraînée par la voix de cette conteuse hors pair.

    Il y a de l'humour. Dès les premières lignes. Un humour dans les descriptions des personnages. Dont certaines caractéristiques relèvent du comique. Un humour également dans certaines situations.

    Il y a de la gravité qui se dissimulé derrière la légèreté. Gravité quand on meurt à cause des caprices des puissants. Gravité quand la violence fait irruption par peur de l'autre.

    Il y a des héros. Qui vont se révéler face aux événements. Protagonistes clés.

    Il y a des anti-héros. Et je ne sais pas pour vous mais ces anti-héros, ces méchants ont toujours été ceux qui donnaient une saveur particulière aux contes. Ici, ils sont particulièrement réussis. Retors, veules, lâches, machiavéliques, dotés d'une bêtise crasse (je pense à Lord Flapoon), ils se révèlent de parfaits antagonistes.

    Il y a cet Ickabog. Monstre mythique. Symbole de différence. Dont l'aura enveloppe l'intrigue d'une certaine atmosphère de mystère.

    Il y a ces pages qui se tournent toutes seules. De rebondissements en rebondissements.

    Il y a ces réflexions autour du pouvoir, autour de la pauvreté, autour de l'autre qui font réfléchir.

    Et déjà, voilà la fin.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été emportée par ce titre jeunesse que je ne peux que vous conseiller.

    Gallimard Jeunesse, 2020, traduit de l'anglais par Clémentine Beauvais

     

  • Brexit Romance de Clémentine Beauvais

    Brexit Romance

    de

    Clémentine Beauvais

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    "Un mariage rend toujours heureux; et d'autant plus lorsqu'on peut y porter de jolis costumes, que l'on est amplement rémunéré pour l'occasion et que l'on sait que les voeux passionnément échangés se déferont aussitôt le rideau tombé."

    L'histoire commence en juillet 2017, soit un an après le vote des Anglais en faveur du Brexit, dans un Eurostar direction Londres. A son bord, la jeune soprano, Marguerite Fiorel, qui va tenir un rôle dans les Noces de Figaro. Elle est accompagnée de Pierre Kamenev, son professeur et ami.

    A peine arrivés, ces deux jeunes gens vont croiser la route de Justine et Matt Dodgson qui ont créé Brexit romance, une application secrète destinée à organiser des mariages blancs entre Français et Anglais pour obtenir le passeport européen. Ils vont également rencontrer Cosmo Carraway, un Lord anglais, qui ne va pas rester insensible au charme de Marguerite...

    Débute alors un chassé-croisé amoureux. Mais peut-on vraiment prévoir et encadrer les élans du cœur?

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    Depuis quelques années déjà, je suis avec beaucoup de bonheur le parcours de Clémentine Beauvais. En effet, je trouve qu'à chaque fois, cette autrice frappe fort et démontre à quel point elle peut nous surprendre et emmener ses lecteurs sur des terrains toujours inconnus et renouvelés. J'avais été notamment bluffée par Songe à la douceur, sa magnifique retranscription moderne d'Eugène Onéguine et j'attendais donc avec beaucoup d'impatience son nouvel opus. Aussitôt reçu, aussitôt dévoré.

    Cette lecture m'a procuré un immense plaisir et ce, pour plusieurs raisons.

    Parce que je me suis profondément attachée aux personnages qui m'ont semblé tous justes et bien campés.

    Parce que j'ai apprécié la structure chorale qui nous permettait de les appréhender plus en profondeur.

    Parce que je me suis reconnue dans certaines des situations (notamment cet échange crucial de textos dans un train qui file vers le Nord).

    Parce que j'ai aimé le rythme insufflé à ce septuor amoureux qui m'a fait furieusement penser aux "screwball comedy", ces comédies de l'âge d'or du cinéma américain. Tout est mené de main de maître, tant au niveau de l'intrigue, de ses rebondissements, de ses quiproquos que des réparties. Certains dialogues témoignent d'un travail d'orfèvre, digne des plus grands.

    Parce que Clémentine Beauvais ne fait pas que des références au cinéma. Elle truffe également son texte d'hommages à la littérature  (la première phrase fait furieusement penser à du Jane Austen et j'ai trouvé parfois que Justine avait beaucoup de ressemblances avec son Emma), à l'opéra, au théâtre....

    Parce qu'elle a réussi à retranscrire la barrière linguistique et la difficulté de se comprendre quand on n'a pas la même langue maternelle. Cette fameuse "barrière" donne d'ailleurs lieu à de nombreux malentendus et à certains dialogues fort cocasses.

    Parce que cet ouvrage propose également, derrière sa légèreté apparente, une radioscopie de la société anglaise à l'ère du Brexit. De même, il nous plonge pendant un certain moment dans l'univers de l'extrême-droite anglaise et nous fait réfléchir sur la montée de ces mouvements partout en Europe. Il nous rappelle  ainsi de sombres pages du passé et la possibilité d'une éventuelle répétition (comment ne pas voir de similitudes avec la position de certains Lords à l'orée de la Seconde Guerre mondiale?).

    Parce que j'ai ri, souri, espéré, tremblé...

    Parce que je n'avais pas envie de lâcher ces personnages et que ce roman, je l'ai quasiment lu d'une traite

    Parce que j'attends désormais avec impatience le prochain Clémentine Beauvais et que je me demande quel défi elle va encore relever

    Bref, vous l'aurez compris: pour toutes ces raisons, je vous recommande de vous plonger à votre tour dans ce roman et j'espère que vous serez aussi conquis que moi.

    Merci aux éditions Sarbacane pour cette très belle lecture!

    Sarbacane, 2018, 449 pages

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Mon Top jeunesse 2015

    Mon Top jeunesse 2015

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    Je reviens vers vous ce soir avec un billet autour de mon Top jeunesse 2015.

    Cette année écoulée a été l'occasion de faire de très très belles découvertes et de me plonger dans des ouvrages, qui je le sais déjà, m'accompagneront longtemps.

    Côté romans, voici les cinq titres qui s'imposent comme une évidence:

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    Quelqu'un qu'on aime de Séverine Vidal, Sarbacane:Parce que le coup de coeur s'est imposé dès les premières pages/ Parce que ce roman profondément humain m'a fait tour à tour pleurer et rire/Parce que je me suis attachée à tous ces personnages/ Parce que j'adore le concept de famille qu'on se crée/ Parce que leur tournée était décidément trop courte/ Parce que "Des falaises en sursis/Voilà ce que nous sommes"/Parce que la plume de Séverine Vidal véhicule tant d'émotions/Parce que Gary/Parce que....

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    Autre lecture forte: Lever de rideau sur Terezin de Christophe Lambert, Bayard : même si j'avais adoré aussi Swing à Berlin parcouru en janvier, j'ai finalement retenu ce titre très fort. Cette fois-ci, l'auteur nous amène dans le camp de concentration de Terezin, où son personnage principal, le dramaturge Victor Steiner, doit écrire une pièce de théâtre autour de Molière et de Louis XIV pour une visite de contrôle de la Croix Rouge. Réflexion sur la création/Sur l'art en temps de guerre/Sur la solidarité/Sur l'humanité qui peut fleurir même dans la plus extrême violence/Sur la nécessité de résister envers et contre tout/Le tout servi par une très belle plume.

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    Direction ensuite le New-York de la fin des années 40. Avec un dîner avec Cary Grant, le premier tome de Broadway Limited, à l'Ecole de Loisirs, Malika Ferdjoukh nous fait suivre le destin de six jeunes femmes et hommes à un croisement de leur vie. Six voix qui retentissent et qui nous parlent d'amour, d'amitié, de galères, de recherche du succès et de ce Broadway de l'après-guerre. Un roman doudou dans la veine de Quatre soeurs et qu'on quitte à regret.

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    Changement d'époque....Pour une virée sur les routes à bicyclette. Il m'aurait été difficile de ne pas inclure dans cette liste Les Petites Reines de Clémentine Beauvais, paru chez Sarbacane. De cette lecture printanière, je garde une sensation de rires. Que ce soit dans le métro....ou sur mon fameux canapé...je me suis souvent surprise à m'esclaffer. Même si j'ai été un peu déçue par la conclusion de cette odyssée, j'ai savouré les étapes du voyage et les dialogues qui faisaient toujours mouche.

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    Dernière escale, dans le Paris de 1912 au début des années 20: Là où tombent les anges de Charlotte Bousquet. Je l'ai entamé un soir de novembre et j'ai eu du mal à le lâcher. Malheureusement, je n'ai pas pris le temps d'en parler. Pourtant, j'ai été captée par ces destins de femme en temps de guerre, par leur vie à l'arrière, par leurs relations conjugales, par leur participation au bouillonnement artistique....Quel style incroyable! Et quel ambitieux ouvrage qui tient toutes ses promesses!

    Après les mots, place aux images avec ces cinq albums qui ont marqué mon année 2015.

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    -La Danseuse papillon d'Audrey Alwett, avec des illustrations de Luky, Soleil : Le destin d'un papillon trop attiré par la lumière de la scène et qui risque fort de s'y brûler. Un petit bijou de poésie et de sensibilité sur l'amour, sur la danse, sur le tourbillon de la vie...magnifié par Luky qui nous emporte dans un monde entre ombres et lumières.

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    -Le lion et l'oiseau de Marianne Dubuc, éditions La Pastèque: une magnifique histoire d'amitié entre un lion et un oiseau ou comment chacun a besoin de l'autre pour combler une solitude pesante. Les mots se font rares, les silences occupent l'espace...Pour mieux épouser les sentiments et retranscrire ce vide si lourd de sens qu'est parfois l'absence. Un album rare et qui touche la corde sensible de chacun. Un titre à conseiller et à partager sans modération.

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    -Le Peintre des drapeaux d'Alice Brière-Haquet, illustré par Olivier Philipponneau, Frimousse: un très bel ouvrage autour de l'artiste en temps de guerre. Des mots et des images sobres pour une histoire très forte qui fait réfléchir et qui nous émeut aux tréfonds de notre âme.

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    -Autrefois l'Olympe....mythe en haïkus d'Agnès Domergue, éditions Thierry Magnier: Sous forme de devinettes en haïkus, les grandes figures de la mythologie sont invoquées. Au lecteur de se montrer perspicace et de les retrouver. Un univers tout en délicatesse souligné par les images ciselées de Cécile Hudrisier.

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    -Le Voleur d'enfants de Michael Escoffier, illustré par Clément Lefèvre, éditions Chocolat jeunesse: dès les premières pages, on est happé dans un autre âge, un âge inquiétant où il ne semble pas bon d'être un enfant. En effet, un voleur vient les enlever...A la manière d'une ritournelle inquiétante, ce sinistre personnage nous fais frémir. Et si finalement, il ne fallait pas se fier aux apparences? Un très bon conte, aux allures sombres et angoissantes, qui a le don de surprendre le lecteur.

    Et vous, quels ont été vos coups de cœur jeunesse en 2015?