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edward kelsey moore

  • Les Suprêmes d'Edward Kelsey Moore

    Les Suprêmes

    de

    Edward Kelsey Moore

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    "Je me réveillai en nage ce matin-là. J'avais dormi profondément, ma chemise de nuit me collait à la peau, le visage me picotait. Troisième fois cette semaine. 4h45 luisait au réveil posé sur la coiffeuse à l'autre bout de la chambre. J'entendais le ronronnement du climatiseur et sentais l'air me caresser les joues."

    Dans une petite ville de l'Indiana, trois quinquas afro-américaines se retrouvent tous les dimanches après la messe chez Big Earl, un restaurant du coin.

    Surnommées les "Suprêmes", Odette, Clarice et Barbara Jean sont amies depuis l'adolescence. Ainsi, elles ont traversé ensemble toutes les épreuves de la vie.

    Mais quand le cancer frappe l'une d'entre elles, vient le temps des remises en question..Et si elles changeaient le cours de leur existence?

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    Edward Kelsey Moore

    Avant de commencer ce blog, j'avais été enchantée par ma découverte de la Couleur des sentiments. Je me souviens avoir eu beaucoup de mal à laisser de côté cet ouvrage.

    Aussi, quand une de mes collègues m'a parlé des Suprêmes en me disant que c'était un roman dans la même lignée, je n'ai pas hésité.

    Dès les premières pages, on fait la connaissance de trois femmes. Trois voix qui s'entremêlent et interpellent tour à tour le lecteur.

    Vous savez comme j'apprécie la structure chorale dans un livre et j'ai trouvé qu'elle se justifiait totalement avec ce titre et permettait de mieux comprendre les ressorts de chacune des trois suprêmes.

    Odette, l'intrépide née dans un sycomore, celle qui n'a pas sa langue dans sa poche, celle qui défend ceux qu'elle aime à tout prix, celle qui a un cœur énorme...

    Clarice, celle qui a reçu la meilleure éducation, celle aussi qui a reproduit le schéma de sa mère en acceptant les infidélités de son époux adoré, celle qui veut toujours que ses amis soient tirés à quatre épingles et respectent les convenances, celle qui oublie en somme que parfois la vie dépasse les cadres fixés

    Barbara Jean, la "bombe", celle qui a toujours été élevée dans l'idée de faire un riche mariage, celle qui noie ses malaises dans l'alcool, celle qui dissimule les plus lourds secrets

    Ce qui lie ces trois personnages a priori si désaccordés, c'est une amitié profonde. De celle qu'on ne calcule pas et qui s'impose tout simplement à nous.

    D'année en année, comme nous le découvrons, elles ont toujours été là l'une pour l'autre. Chacune à sa manière. Parfois en silence.

    Les Suprêmes se révèlent donc un magnifique hymne à l'amitié. De celle qui dure. De celle qui peut tout affronter, même les pires noirceurs.

    De plus, cette œuvre offre une réflexion sur l'amour. Grâce aux idylles des trois héroïnes, toutes les facettes de ce sentiment sont évoquées. Aussi bien la passion que l'amour fidèle et durable.

    La problématique raciale est également abordée. Même si elle est moins prégnante que dans la Couleur des sentiments, on perçoit bien les affrontements interraciaux, les débordements possibles, la haine de certains et l'impossibilité pour un Blanc et une Noire de s'aimer.

    Un des autres atouts de ce livre réside dans son côté profondément humoristique. Même si l'auteur parle de choses graves qui nous touchent tous à un moment de notre vie (décès de proches, maladie...), il ne joue jamais la carte du pathos. Forcément, certaines pages nous remuent...Très vite, d'autres nous amusent. Ne serait-ce que celles où Odette nous parle de ses discussions avec le fantôme de sa mère et celui d'Eleanor Roosevelt, toujours ivre.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai vraiment beaucoup aimé cet ouvrage feel-good, je ne suis d'ailleurs pas passée loin du coup de cœur. J'espère d'ailleurs que vous vous assiérez bientôt autour d'une table avec les Suprêmes chez Big Earl.

    Actes Sud, 2014, 315 pages

    En bonus, je n'ai pas pu résister au plaisir de vous mettre un lien vers une chanson des Suprêmes.