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histoire

  • 209 rue Saint Maur, Paris X. Autobiographie d'un immeuble de Ruth Zylberman

    209 rue Saint-Maur, Paris Xème.
    Autobiographie d'un immeuble

    de

    Ruth Zylberman

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    J'aime déambuler dans les rues de Paris et observer les immeubles.
    J'aime imaginer toutes les histoires qu'ils ont abritée ou abritent.
    Mémoire palpable de ce qui a été ou de ce qui est.
    Aussi, dès les premières lignes: "Les immeubles de Paris sont un peuple vivant", j'ai su que j'allais aimer ce document.


    Ce livre s'intéresse à un immeuble bien particulier: celui du 209 rue Saint-Maur dont l'autrice va nous raconter l'évolution. A la fois document sociologique, récit historique, "architecture sensible de la mémoire", témoignage, cette œuvre se fait multiple et nous permet de suivre au plus près les recherches de Ruth Zylberman.

    Des recherches marquées par des hasards incroyables.
    Des recherches qui conduisent à des impasses. Comme pour ce petit Daniel.
    Des recherches qui se chargent d'émotions au fil des déambulations et des rencontres.
    Des recherches qui résonnent profondément chez celle qui nous raconte. Comme si un peu/beaucoup de sa vie s'entremêlait à celle de cet endroit à part.

    Tout un pan de l'histoire de Paris se dévoile sous nos yeux. La Commune, la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, les années 80, la gentifrication, le Bataclan.
    Et, parfois, je me suis un peu perdue au milieu de ces êtres et de ces époques.

    Avant de décrire sa passionnante démarche dans cet ouvrage, Ruth Zylberman avait réalisé un documentaire: les Enfants du 209 rue Saint-Maur, sur le destin des enfants de cette adresse pendant la Seconde Guerre mondiale. Je l'ai vu après avoir lu cette enquête. Il m'a souvent suscité des larmes. Mais, surtout, il m'a permis de réaliser à quel point son autrice avait su retranscrire les sentiments de chacun et les silences en leur donnant la même force que ses images.
    Certaines scènes m'ont particulièrement touchée comme cette arrivée d'Henry au 209. Et sa foule de questions. Masques de son bouleversement.

    Il est des livres qui épousent les trames des existences et celui-ci en fait partie. A la fois trajectoire d'un immeuble, de ses habitants et de son autrice.

    Bref, vous l'aurez compris : une œuvre riche dont nous vous parlerons bientôt dans les @bibliomaniacs. 

    Editions du Seuil/Arte Editions, 2020, 449 pages

  • A rude épreuve d'Elizabeth Jane Howard

    A rude épreuve

    de

    Elizabeth Jane Howard

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    "Septembre 1939,

     

    Quelqu'un avait éteint la TSF et, bien que la pièce fut pleine de monde, il régnait un silence tel que Polly sentit, et entendit presque, son cœur tambouriner. Tant que personne ne parlait, que personne ne bougeait, la paix se prolongeait encore un peu...."

    Au mois de mars, j'avais fait la connaissance des Cazalets. Pendant une semaine, j'avais bu de nombreuses tasses de thé, partagé de multiples dîners, profité même d'une excursion à la mer en leur compagnie. Et je gardais un très beau souvenir de cette lecture.

    Aussi, j'ai été ravie de les retrouver dans le deuxième tome de cette saga.

    Cette fois-ci, la guerre est bien là. Même si elle paraît lointaine dans un premier temps, elle va très vite impacter le quotidien de la famille.

    Comme pour le précédent opus, Elizabeth Jane Howard parvient à ressusciter tout le contexte de l'époque. L'attente des bulletins d'information à la radio. Les discussions sans fin sur les avancées ou les reculs. Le rationnement. Les départs dans l'armée. Les bombardements. Les avions abattus. Dunkerque. Les hôpitaux de convalescence. L'espoir comme unique recours pour ne pas sombrer dans des abymes de douleur.

    1940/1941: années charnière de la Deuxième Guerre Mondiale.

    Années charnière aussi pour de nombreux membres de la famille des Cazalets. A commencer par les adolescents devenus grands. Louise et ses rêves de théâtre. Clary et sa manière de regarder le monde comme une gigantesque boîte à outils d'écrivain. Polly. Si attachante Polly qui entend faire le bien autour d'elle. Christopher et son pacifisme à contre-courant. Ils évoluent, espèrent, font des rencontres, peuvent être brisés.

    A l'image de la génération d'avant. Elle aussi en pleine mutation. Mise à l'épreuve tant par les tragédies de l'histoire que par les tragédies de l'intime. Qui poussent à se redéfinir.

    De nouveaux protagonistes font leur apparition. Michael. Stella. Archie. Autant d'ajouts dont l'impact va se ressentir de plus en plus. Comme nous le laisse deviner l'autrice.

    Une autrice qui réussit encore le pari, selon moi, de mettre en avant chacun de ses êtres de papier. Même les plus secondaires. Par un entrechevetrement de parties consacrées plutôt à l'un d'entre eux et des parties plus chorales. Où les transitions entre chacun se révèlent toujours aussi fluides.

    Bref, vous l'aurez compris : je demeure toujours aussi conquise par cette saga familale. Et j'ai hâte de les retrouver en mars 2021.

    Editions la Table ronde, 2020, 571 pages

  • Neige rouge de Simone van des Vlugt

    Neige rouge

    de

    Simone van der Vlugt

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    "Le coup de foudre est un phénomène rare, dit-on, mais lorsqu'il vous frappe, son emprise est telle qu'on ne saurait y échapper. Bien sûr, il n'est pas question ici d'amours passagères ou d'attirance physique. Mais à quoi l'expression fait-elle vraiment allusion? Lideweij se l'est toujours demandé."

    De 1552 à 1578, s'entrecroisent, entre les villes de Delft, Leyde, Amsterdam et de  Naarden, plusieurs générations. Des générations qui subissent les fracas de l'époque, entre peste, Inquisition, conflit contre l'Espagne...

    Voici une époque de l'histoire néerlandaise que je ne connaissait pas du tout. Aussi, j'ai été très intéressée par tout le volet contextuel. La description des différentes étapes des guerres de religions à cet endroit  m'a semblé bien développée. On évolue ainsi de la coexistence au changement dû à l'accession au trône du roi d'Espagne Philippe II, des exécutions au soulèvement des gueux, des sièges et des massacres au triomphe de Guillaume d'Orange. Autant d'étapes qui restent en mémoire par la manière dont elles sont vécues par les personnages principaux.

    Mais justement, c'est là que réside pour moi le défaut principal de ce roman. Ses protagonistes servent surtout à illustrer le propos historique et ne parviennent jamais à prendre le pas sur l'arrière-plan. Pourtant, l'autrice leur invente des amours compliquées, des brisures familiales, des coups du sort....Mais, c'est comme si tous ces rebondissements manquaient de développement et retombaient trop souvent à plat.

    A ce regret de ne pas voir certains ressorts d'intrigue assez fouillés s'est rajoutée parfois la sensation de cassures dans le rythme de la narration. Une sensation de séquences coupées trop tôt par exemple...

    Bref, je suis ressortie assez dubitative de ma lecture et je crois que, très vite, je ne garderai que le souvenir de ce pan de l'histoire des Pays-Bas à la fin du 16ème siècle et j'oublierai tous le reste du récit.