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des romans anglais - Page 26

  • Agnès Grey

    Agnès Grey

    Anne Brontë

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    "Toutes les histoires vraies portent avec elles une instruction, bien que dans quelques-unes le trésor soit difficile à trouver, et si mince en quantité, que le noyau sec et ridé ne vaut pas souvent la peine que l'on a eu à casser la noix"

    Ainsi débute le récit d'Agnès Grey. Cette jeune femme, issue d'une famille désargentée, décide de devenir gouvernante pour soutenir les siens. Elle loue ainsi successivement ses services à deux familles, les Bloomfield et les Murray, qui ne reconnaissent pas à juste titre ses mérites. 

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    Je venais juste de regarder l'adaptation par la BBC de The tenant of Wildfeld Hall, autre roman The-Tenant-of-Wildfell-Hall-B00005JOA0-L.jpgde cette écrivaine. Et j'ai eu envie de me lancer dans son premier opus paru en 1847, la même année que Jane Eyre et les Hauts de Hurlevent. 


    Une des grandes qualités de cet ouvrage consiste dans la peinture qu'il dresse de la condition des femmes à l'époque victorienne. Comme l'auteure, l'héroïne a dû trouver un emploi de gouvernante pour aider sa famille. De cette façon, on découvre la place qu'occupaient ces employées dans les maisons, à la fois méprisées par leurs maîtres et les domestiques, et condamnées à une vie solitaire. Certaines scènes sont particulièrement frappantes telles que celle de la torture des oiseaux (largement autobiographique) et soulignent le peu de marge de manoeuvre laissée dans le processus éducatif.


    Mais j'ai été beaucoup moins convaincue par ce roman que par le second ouvrage de l'écrivaine. C'est un peu comme s'il avait servi de brouillon à Anne Brontë, dans le sens où on peut y déceler les prémisses de la trame de La Recluse de Wildfeld Hall. En effet, une des élèves, Miss Murray fait un mariage malheureux avec un Lord qui se révèle très vite volage, porté sur la bouteille et la contraint à résider à la campagne, après la naissance de leur premier enfant. Or, l'échec de cette union et la position de faiblesse de la jeune épouse n'est pas sans rappeler un des ressorts de l'intrigue de la seconde oeuvre de fiction de l'auteure.

    De plus, j'ai eu du mal à m'attacher au personnage principal. Je l'ai trouvée à maintes reprises trop moralisatrice, trop timorée et trop attentiste. 

    La première partie m'a semblé également s'étirer en longueur. J'ai eu beaucoup de difficultés à trouver intéressant l'exposé des méthodes d'éducation, leur échec et les rebellions des enfants à la charge de Miss Grey. J'ai accéléré mon rythme de lecture au démarrage de l'idylle, bien que j'ai trouvé que ce flirt manquait de souffle.

    Bref, vous l'aurez compris: Agnès Grey se révèle un livre intéressant sur la condition des femmes à l'époque victorienne mais il ne faut pas se laisser décourager par la lenteur de l'entame. 

    Lu dans le cadre du challenge Au service de... , du challenge Victorien d'Arieste et du challenge les 100 livres à avoir lu au moins une fois de Bianca.

    Gallimard, 2001, collection "L'imaginaire", 8,50 €

     

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  • Une relecture moderne réussie de Persuasion

    Persuading Annie

    Melissa Nathan

     

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    Prologue: Annie Markham, jeune femme de 19 ans, s'aperçoit qu'elle est enceinte. Elle l'annonce à son petit ami Jake Mead. Ce dernier est abasourdi mais prend vite la décision de s'enfuir avec elle à Paris. Malheureusement, notre héroïne se voit dissuader de cette entreprise par sa marraine et après s'être rendue compte de sa non grossesse, a une dispute avec Jake et rompt avec lui.

    On retrouve nos protagonistes sept ans plus tard. L'entreprise Markham rencontre de graves difficultés financières. La famille doit donc se décider à réduire son train de vie et surtout, à faire appel à un consultant. Qu'elle n'est pas la surprise d'Annie quand elle découvre qu'il s'agit de Jake! Ce dernier ne se montre pas non plus ravi de la retrouver...Toujours célibataire, il entreprend la conquête d'une des relations proches de la maisonnée, sous les yeux attristés de notre héroïne.

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    Comme vous le savez, j'avais adoré la relecture que Melissa Nathan avait faite d'Orgueil et préjugés dans Acting up. Aussi, je me suis très vite décidée à commander son autre roman en rapport avec l'univers de Jane Austen. Et une fois arrivé dans ma boîte aux lettres, je n'ai pas mis longtemps à l'entamer.

    Dans cet ouvrage, l'auteure s'attaque à Persuasion et montre une nouvelle fois tout son talent à retranscrire l'esprit austenien sans sombrer dans l'écueil d'un trop grand mimétisme.

    On retrouve les caractéristiques des personnages: le père imbu de son physique; la marraine trop envahissante; le prétendant escroc...

    Les péripéties essentielles sont également conservées mais après avoir été modernisées: l'accident devient agression, le séjour à Bath se transforme en séjour à New York...

    Mais me direz-vous, peut-on apprécier cette oeuvre sans avoir lu au préalable l'original?

    Oui, car c'est un livre qui fait réfléchir sur la vie, le couple, la place des enfants, les hésitations sentimentales, les ruptures...Il ne peut donc vous laisser indifférent!

    Les pages s'enchaînent tout naturellement. On oscille sans cesse entre le rire et les larmes...Et on  n'a qu'un regret: que cela s'arrête trop vite.

    Je tiens quand même à souligner un petit point négatif: j'ai trouvé que l'action mettait du temps à démarrer...

    Bref, vous l'aurez compris: si vous êtes fans de Jane Austen ou non et si vous cherchez à passer un bon moment, ce livre est parfait pour vous! Et n'hésitez pas ensuite à vous jeter sur l'oeuvre originale!

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    Enfin, je tiens à vous signaler que ce billet marque ma deuxième participation au challenge challenge austenien,jane austen is my wonderland,melissa nathan,persuading annie
    austenien
     organisé par Alice

    Livre en anglais, publié chez Arrow Books, 7 €


  • Le Mouron rouge ou les exploits d'un Anglais lors d'une Révolution française revisitée

    Le Mouron rouge

    Baronne Orczy

    Le mouron rouge, baronne Orczy, Révolution française

     

    Paris, septembre 1792: alors que les nobles ne cessent de se faire pourchasser et guillotiner, le Mouron rouge, qui tient son surnom de la fameuse fleur, et sa bande multiplient les exploits pour les emmener enLe mouron rouge, baronne Orczy, Révolution française Angleterre. 

    Ainsi, dès les premières pages, on assiste à un de ces sauvetages héroïques. A la barrière de Neuilly, le héros, déguisé en vieille tricoteuse au fouet orné de cheveux des exécutés, arrive à faire passer la comtesse de Tournay et ses deux enfants.

    Quelques jours plus tard, on retrouve ces rescapés au Repos du pêcheur, une auberge non loin de Douvres. Deux des complices du Mouron rouge les ont amenés. Ils discutent à bâtons rompus jusqu'à l'arrivée de Sir Percy Blakeney, un dandy stupide très proche du Prince de Galles et de sa femme, Marguerite Blakeney, une ancienne actrice française, soeur du Révolutionnaire Armand Saint-Just et qui aurait dénoncé jadis une famille de nobles et les aurait ainsi envoyés à la guillotine.

    Ils raccompagnent justement le frère de Marguerite. Après l'avoir regardé s'embarquer, cette dernière est abordée par Chauvelin, un ancien contact français qui souhaite l'engager pour une mission. Il voudrait qu'elle l'aide à découvrir l'identité de ce mystérieux Mouron rouge. La jeune femme refuse mais une semaine plus tard, sous la menace du chantage, se voit contrainte d'accepter. En effet, Chauvelin aurait retrouvé une lettre compromettante pour Armand.

    Ainsi commence pour elle une course-poursuite pour essayer de sauver tant son frère que le fameux justicier.

    Le mouron rouge, baronne Orczy, Révolution française

    Comme je suis amatrice des romans historiques populaires d' Alexandre Dumas ou de Michel Zévaco, cela faisait quelques années que je voulais lire cet ouvrage de la Baronne Orczy. Et le voir mentionné par plusieurs blogs dont celui de Books are my wonderland a ravivé cette envie.

    J'ai parcouru rapidement ce livre. Même si on découvre assez tôt  qui se dissimule derrière le Mouron rouge, l'intrigue est assez bien menée. Les rebondissements s'enchaînent, les exploits se multiplient (notamment à la fin quand Chauvelin essaie de coincer son ennemi et sa bande)...On assiste également à quelques intrigues amoureuses. En somme, les ingrédients d'un bon roman populaire sont réunis.

    En revanche, ce qui m'a dérangé, ce sont les nombreuses inexactitudes historiques. Par exemple, dès le début du roman est évoquée la date de septembre 1792. A cette période, selon l'auteure, la guillotine serait utilisée de façon intensive. Or, justement, devant la lenteur des jugements du Tribunal révolutionnaire, beaucoup de nobles furent assassinés lors des Massacres de septembre.

    La peinture de la Révolution et des Français m'a semblé également très caricaturale. Et puis le passage sur l'aversion des Français pour les Juifs et sur la description d'un personnage juif m'a quelque peu choqué.

    En voici des extraits " Desgas revint, suivi d'un juif d'un certain âge, vêtu d'une casaque sale et râpée, luisante de graisse aux épaules[...] Il se tenait le corps penché en avant, ainsi que le faisaient ceux de sa race, qui affectaient cette tenue par fausse humilité dans les siècles passés, avant la victoire de l'égalité et de la liberté religieuse; il marchait derrière Desgas avec l'allure traînante qui est restée jusqu'à ce jour la caractéristique du marchand juif dans l'Europe continentale"

    Autre morceau choisi: "Chauvelin qui avait contre ce peuple détesté tous les préjugés français"

    Bref, vous l'aurez compris: une lecture divertissante si on occulte les approximations historiques et les points de vue parfois trop arrêtés de l'écrivaine. Mais je ne pense pas que je m'attaquerai à la suite (la série du Mouron rouge comporte en effet neuf romans)