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album - Page 4

  • Nina d'Alice Brière-Haquet et Bruno Liance

    Nina

    de

    Alice Brière-Haquet et Bruno Liance

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    "Dream, my baby dream,

    Until spread your wings....

    Ho Lisa, ma Lisa,

    le sommeil ne veut pas venir ce soir,

    alors écoute donc cette histoire..."

    Dream, my baby dream
    Ritournelle apaisante qu'une mère susurre à sa fille.
    Mais ce soir, ce chant ne suffit pas pour l'emporter au pays des rêves.
    Alors, la mère se lance dans une histoire.
    La sienne
    Celle d'une petite Nina.
    Fascinée dès 3 ans par la musique.
    Dans un pays où les sièges dans le bus restent réservés en priorité aux Blancs.
    Dans un pays où sa mère ne peut pas avoir de place au premier rang pour l'écouter à son premier concert.
    A moins que les rêves ne se réalisent.
    "Ce rêve c'était ma symphonie:
    Noirs et Blancs ensemble
    Dans la grande danse de la vie"
    Dream, my baby dream

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    Une scène d'harmonie familiale.
    Et puis, Nina. Nina Simone qui se lance dans un récit d'une très grande poésie. Où la musique devient métaphore.

    Quand j'ai découvert cet album pour la première fois, je suis tombée en arrêt. Attirée par cette couverture d'une petite fille si captivée par un piano.
    Envoûtée ensuite par l'équilibre parfait entre les mots d'Alice Brière-Haquet et les images de Bruno Liance.

    Le noir et blanc de ces incroyables illustrations. Travail d'orfèvre sur les contrastes, sur les ombres et lumières. Objets qui se détachent. Forts de nombreux symboles. Comme cette chaise noire.

    Le noir et blanc pour parler de la vie de cette musicienne si douée.

    Le noir et blanc pour aborder la ségrégation avec les enfants.
    Avec une économie de mots. Des mots forts et percutants.
    Avec des situations choisies qui leur parleront forcément.
    Avec ce leitmotiv du rêve qui vient ponctuer les pages. Comme si la berceuse de Nina continuait à rythmer le phrasé.
    Rêves de Nina, rêves de Martin, rêves d'un monde meilleur.
    Rêves qui restent au creux de nous une fois les pages refermées.

    Cet album, je l'ai déjà lu lors d'accueils de classe. Avec comme introduction la voix de Nina.
    Cet album, à chaque fois, il a suscité un silence. De ces silences denses et lourds où s'entremêlent attention et émotion.
    Et, à chaque fois, il a suscité tant de questions. Sur la ségrégation. Sur la musique. Sur Nina.

    Bref, vous l'aurez compris : un album que je vous conseille forcément. Étoffe de songes ourlés de tout un pan d'histoire.

    Gallimard Jeunesse, Giboulés, 2015

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  • Bonjour Bonheur

    Bonjour Bonheur

    de

    Eva Eland

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    Le bonheur qu'on cherche.
    Le bonheur qui nous fuit.
    Le bonheur qui revêt tant de formes.
    Le bonheur qui nous emmène de surprises en surprises.
    Le bonheur qui fait peur.
    Le bonheur qui gît là au creux de nous. Lové dans nos replis les plus secrets et prêt à tous les réconforts et tous les élans.
    Autant de variations sur le bonheur que développe Eva Eland dans ce très bel album.

    Après le merveilleux Bienvenue tristesse, elle reprend ainsi le principe de la définition d'une émotion et le traitement des différentes manières de l'accueillir.

    Le texte se fait simple, écho de tous les possibles derrière chaque mot. Invitation aussi à prendre le temps. Le temps de lire une première fois. Le temps de relire. Le temps de réfléchir. Le temps d'observer les dessins tout en rondeurs. Hymne coloré à la joie. Hymne rassurant aussi.

    Les illustrations font la part belle aux symboles. Comme le symbole du phare bonheur par exemple. Cap à tenir dans nos tempêtes.

    Elles célèbrent également toute l'allégresse nichée dans les situations du quotidien.

    Bref, vous l'aurez compris : un ouvrage coup de cœur que je ne peux que vous conseiller.

    Editions des Éléphants, 2020

  • Le Jardinier de la nuit de Fan Brothers

    Le Jardinier de la nuit

    de

    The Fan Brothers

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    Tout est gris rue des Chagrins. Les maisons. La végétation. Les visages. Comme si toute la tristesse du monde se concentrait là. Et que tout espoir était interdit.

    Et puis, une nuit, William entend du bruit. Un sage hibou est apparu. Sculpté dans le feuillage d'un arbre tout près de son orphelinat.

    Le lendemain, c'est un chat vert qui s'abrite entre les branches. Un lapin et un perroquet font ensuite leur entrée.

    Chaque matin, le spectacle se renouvelle sans cesse. La rue des Chagrins revêt progressivement ses habits de fête. Comme si cette féerie redonnait des couleurs à l'existence de chacun.

    Qui est donc ce jardinier de la nuit? William aimerait tant le découvrir. Et si...

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    Quand j'avais huit ans, j'adorais m'installer derrière une fenêtre de l'appartement de mes parents et regarder passer les gens. Je leur inventais des destins, des métiers et des familles qui les attendaient. Aussi, j'ai souri en voyant cette petite fille du début, sur le perron de sa maison. On sent à quel point elle est attentive aux passants. Et elle m'a fait ainsi replonger dans ce souvenir d'enfant.

    Chaque dessin de chaque double page invite à ce genre de rêverie et d'invention. Les images ciselées fourmillent de détails. Détails échos. Détails créations qui nous poussent à forger des histoires dans cette histoire. Comme si cet album pouvait sans cesse s'enrichir de nos imaginaires conjugués.

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    J'aime ce type d'ouvrage qui se réinvente sans cesse à chaque lecture. Même si la première déjà suffirait à nous convaincre de sa beauté.

    Le Jardinier de la nuit parle de toute la magie qui peut surgir dans nos vies. Magie de la rencontre. Magie aussi de l'art capable de transformer la tristesse en joie, l'ordinaire en extraordinaire.

    Le gris de l'encre se charge petit à petit de teintes légères et qui ne cessent de s'étendre. Comme pour mieux accompagner cette mutation.

    On se perd dans ses jolies et foisonnantes illustrations. On se laisse bercer par la justesse sensible des mots.

    Bref, plongez sans tarder dans ce livre aux allures de conte vintage. Qui sait? Peut-être croiserez-vous un jour la route de ce jardinier de la nuit.