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the frenchbooklover - Page 151

  • La Scène des souvenirs de Kate Morton

    La Scène des souvenirs

    de

    Kate Morton

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    "La campagne anglaise, une ferme au milieu de nulle part, une journée d'été au début des années 1960. La bâtisse est discrète: des colombages dont la peinture blanche s'écaille tranquillement sur la façade ouest, une clématite qui grimpe sur les murs. Des cheminées, une fumée s'échappe; et rien qu'à voir ces volutes on sait qu'un bon plat mijote sur la cuisinière. Mais aussi, le potager tout simple derrière la maison, les fières lueurs que lancent les fenêtres ornées de vitraux, le soigneux entrechevêtrement des tuiles sur le toit."

    Greenacres, 1960: Laurel, une jeune fille de 16 ans, s'est réfugiée dans une cabane en haut d'un arbre pour pouvoir penser à son futur rendez-vous avec le beau Billy. Mais l'arrivée d'un homme au loin interrompt sa rêverie. Comme les visites sont rares dans la ferme des Nicolson, elle l'observe avec curiosité. L'inconnu aborde sa mère: "Bonjour, Dorothy [...] Cela faisait longtemps." Et "la suite se déroul[e] en un éclair. Un éclair argentin et liquide que Laurel n'oublierait pas.[...] Le couteau s'abat droit dans la poitrine de l'homme". L'individu s'écroule, mort. Plus tard, lors de l'enquête, l'adolescente témoigne en faveur de sa mère.

    Suffolk, 2001: on retrouve Laurel, devenue une actrice connue. Elle se rend à l'hôpital au chevet de sa mère très malade. Parmi les affaires de cette dernière, elle retrouve une photo d'elle, prise en 1941 aux côtés d'une certaine Vivien, une amie dont elle n'a jamais entendu parler. Elle décide alors de mener une enquête sur le passé de Dorothy et de comprendre les motivations qui l'ont poussé à tuer cet homme.

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    Kate Morton est une romancière australienne dont j'ai découvert l'oeuvre cette année. J'ai en effet parcouru avec beaucoup de plaisir Le Jardin des secrets, son second ouvrage. Aussi, quand celui-ci est arrivé dans le fonds de la médiathèque où je travaille, je n'ai pas hésité longtemps avant de l'emprunter et de me plonger dedans.

    Une fois encore, l'auteur s'attaque à la thématique des secrets de famille. Laurel a assisté à un drame lors de son adolescence. Elle a vu sa mère tuer un homme afin de protéger son petit frère et elle-même. Mais, devant la réaction de ses parents, elle n'a jamais osé en reparler et elle n'a jamais pu extérioriser les sentiments qu'elle avait eus. Elle n'a jamais osé en discuter non plus avec ses soeurs.

    Cette dissimulation lui a sans doute permis de réussir sa carrière d'artiste. En effet, "on [a admiré] sa capacité à construire ses personnages de l'intérieur, à plonger, jusqu'à disparaître, dans la peau d'une autre personne. Cela [n'a jamais été] un truc. Elle [a] simplement [pris] la peine de percer les secrets desdits personnages. C'est là que se trouv[e] la vérité d'un individu, dissimulée dans sa part d'ombre"

    Néanmoins, elle lui a peut-être coûté sa vie de femme. Tout comme son petit frère Gerry, elle est restée célibataire.

    A l'aube de la soixantaine et confrontée à la mort imminente de sa mère, elle veut comprendre. Quel était cet homme? Etait-il vraiment un inconnu? Quel passé partageait-il avec Dorothy? Pourquoi n'a t'elle jamais rencontré cette Vivien de la photo?

    Laurel va entamer une enquête sur ses origines, sur les secrets de famille qui se mettent "à ramper sous la surface des existences, avant de surgir par une brèche dans les remparts qu'avaient dressé leurs gardiens"

    Et nous allons la suivre tout au long de ses investigations. Cependant, loin de rédiger un récit linéaire, Kate Morton s'est attachée à brouiller les pistes. En effet, plusieurs voix se font entendre: celle de Laurel, de Dorothy et de Vivien. De même, nous retrouvons ces narratrices dans différentes temporalités. Ainsi, le lecteur évolue sans cesse entre 1941, 1960, 2011, 1929...Il est même convié parfois à se plonger dans des journaux intimes ou des extraits de correspondance.

    Cette construction confère une grande force au récit. Comme pour le Jardin des secrets, j'ai pris beaucoup de plaisir à me perdre dans les méandres du passé et à chercher les indices pour tenter de comprendre. Jusqu'au bout, de fausse piste en fausse piste, le suspense est resté intact et je dois dire que je m'attendais pas du tout au dénouement. J'ai été totalement surprise par la révélation finale.

    J'ai également beaucoup aimé les personnages. La romancière a su camper des protagonistes forts, à l'instar de Dorothy, Vivien et Jimmy. La mère de Laurel se révèle une femme fascinante, rongée par la culpabilité. Elle reconnaît sans cesse la chance qu'elle a eue de pouvoir recommencer une nouvelle vie et plus la mort se rapproche, plus elle se reproche le mal qu'elle a pu faire.

    Dans son ancienne existence, on rencontre Jimmy, un jeune homme talentueux qui est parti vivre à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale avec son père âgé. Il tente de percer dans l'univers de la photographie et d'assurer ainsi un avenir solide à sa fiancée. Les clichés qu'il prend constituent autant de témoignages forts du conflit qui fait rage et vont le mener à Vivien, la jeune femme de la photo.

    De même, Kate Morton a réussi à restituer l'atmosphère des différentes périodes que le lecteur est amené à traverser. J'ai particulièrement été frappée par le récit situé pendant le Seconde Guerre mondiale. Je me suis parfaitement imaginée dans les cantines de guerre ou terrée dans un appartement alors que les bombes tombaient tout près...

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman a été un coup de coeur. Je me suis plongée lundi dans ce récit haletant et je l'ai englouti en deux jours. J'avais hâte de découvrir les secrets de la famille Nicolson et je dois avouer que je n'ai pas été du tout déçue par le dénouement. Si vous cherchez un roman à tiroirs, une belle histoire d'amour, émaillée de multiples mystères, alors cet ouvrage est fait pour vous. Je me demande même si je ne le reprendrai pas un jour pour le plaisir de décortiquer la mécanique narrative et relire certains mots en y mettant un autre sens.

    Presses de la Cité, 2013, 573 pages, 22,50 €

    Billet dans le cadre du Challenge de la Littérature du Commonwealth et du challenge La plume au féminin 2013.

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  • Nouveaux challenges

    Nouveaux challenges

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    Bonsoir à tous,

    En cette période estivale et malgré quelques retards de lectures communes (je n'ai pas encore réussi à écrire mes billets sur Mariage impossible d' Anne Perry et Le Mystère de Listerdale d' Agatha Christie), j'ai décidé de m'inscrire à de nouveaux challenges.

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    Tout d'abord, je souhaite prendre part au challenge Pavé de l'été. Le principe en est simple: il s'agit de dévorer un ouvrage d'au moins 600 pages et de le chroniquer avant le 15 octobre 2013. J'aime beaucoup le principe car l'été est souvent pour moi la saison des lectures les plus volumineuses ou des découvertes des classiques. Je n'ai pas encore déterminé quel pavé je lirai. Mais j'en ai plusieurs dans ma PAL, à l'instar des Mystères d'Udolpho de Ann Radcliffe ou de La Tour d'arsenic d'Ann B Radge...Pour plus de renseignements, c'est par ici.

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    Autre challenge qui m'intéresse: celui organisé sur le blog Une bouteille à la mer autour de la Littérature du Commonwealth. J'ai pris beaucoup de plaisir à participer au mois anglais et j'avais envie de découvrir d'autres auteurs britanniques mais aussi des écrivains de nationalité australienne, néo-zélandaise, indienne...Plusieurs catégories sont proposées. Personnellement, j'ai opté pour la catégorie Diable de Tasmanie: 8-10 lectures avec une dominante australienne. En revanche, je ne m'engage pas pour l'instant pour le calendrier alléchant de lectures communes. N'hésitez pas à aller faire un tour sur le billet de présentation d'Alexandra.

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    Enfin, je me suis laissée tenter par le challenge Il viaggio. Je ne sais pas si vous l'avez déjà remarqué mais je suis passionnée par l'Italie. Je suis même partie en Erasmus dans un des plus beaux endroits au monde: Sienne, en Toscane. Malheureusement, je me rends compte que je ne connais pas assez la littérature italienne. Je vais tenter de réparer cette erreur avant le 31 octobre 2013. Ce challenge ne comporte pas de catégories. Il suffit de lire un ouvrage d'un écrivain italien ou se déroulant dans le pays. Pour en savoir un peu plus, vous pouvez vous rendre sur cette page.

  • La National Portrait Gallery

    Bonjour à tous,

    Pendant le mois anglais, j'avais prévu d'écrire plusieurs articles sur mes visites pendant mes deux séjours anglais. Puis, j'ai été rattrapée par le temps et n'ai pas pu mener à bien ce projet.

    Je comptais notamment parler de la National Portrait Gallery que j'affectionne particulièrement. J'y suis déjà allée à deux reprises et j'aime me perdre dans la contemplation des tableaux.

    Ce musée, situé dans le centre de Londres (les stations de métro les plus proches sont Leicester Square et Charing Cross), a ouvert ses portes en 1856. Il abrite des portraits (peintures, photographies, dessins, sculptures..) de ceux qui ont contribué à l'histoire de l'Angleterre.

    Les collections sont réparties sur plusieurs étages. On commence ainsi par le haut avec l'époque des Tudors pour finir en bas avec les représentations des personnalités vivantes.

    Je me suis particulièrement intéressée aux oeuvres autour des Tudors, des Victoriens (deux périodes historiques que je trouve fascinantes) et des écrivains britanniques.

    Voici un petit florilège de ce que vous pouvez admirer:

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    William Shakespeare (1564-1616)

    Attribué à John Taylor

    Peint dans les années 1600

     

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    Fanny Burney (1752-1840)

    Par Edward Franciso Burney, 1784-1785

    Une romancière très connue à l'époque pour Evelina (1778) et Camilla (1796). Des oeuvres plusieurs fois cités dans les ouvrages de Jane Austen.

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    Jane Austen (1775-1817)

    par sa soeur Cassandra Austen

    Un des clous de la visite comme vous vous en doutez pour moi! Il s'agit du seul portrait authentifié de cet écrivain, réalisé en 1810.

     

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    Charles Dickens (1812-1870)

    par Daniel Maclise, 1839

    Un portrait de jeunesse du célèbre auteur, peint au moment où il résidait dans la maison au 48 Doughty Street

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    Les soeurs Brontë (de gauche à droite: Anne (1820-1849), Emily (1818-1848) et Charlotte (1816-1855))

    par leur frère Patrick Branwell Brontë en 1834

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    Henry James (1843-1916)

    par John Singer Sargent en 1913

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    Beatrix Potter (1866-1943)

    par Delmar Banner en 1938

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    Edward Morgan Forster (1879-1970)

    par Dora Carrington en 1920

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    Virginia Woolf (1882-1941)

    photo prise en juillet 1902 par George Charles Beresford

    J'aurais pu m'attarder sur de nombreuses autres personnalités du monde politique, littéraire, artistique ou scientifique tant la richesse des collections est grande (plus de 185 000 oeuvres)

    Bref, vous l'aurez compris: si vous aimez les portraits et l'histoire anglaise, ce musée est fait pour vous et n'hésitez pas à y faire un tour lors de votre prochain séjour londonien.